Le PDG de la société russe Gazprom, Alexei Miller, a déclaré, aujourd’hui dimanche, que «le projet d’imposer un plafond sur les prix des exportations de gaz russe conduirait à un arrêt des approvisionnements». Le PDG de «Gazprom», Alexei Miller a menacé d’arrêter l’approvisionnement en gaz en cas de plafonnement des prix.
«Une telle décision unilatérale est, bien sûr, une violation des contrats existants, ce qui entraînera un arrêt des approvisionnements», a déclaré Miller dans des propos diffusés à la télévision d’Etat.
Couper les approvisionnements en provenance de Russie, deuxième exportateur mondial de pétrole après l’Arabie Saoudite et premier exportateur mondial de gaz naturel, perturbera les marchés mondiaux, laissant l’économie mondiale confrontée à des prix de l’énergie plus élevés.
Jeudi dernier, Alexey Miller a déclaré que «les stocks sont quasi-pleins, mais la situation pourrait être très tendue en cas de vague de froid prolongée».
«Les ménages européens ne sont pas à l’abri en cas d’importante vague de froid cet hiver, malgré les efforts du continent pour pratiquement remplir ses installations de stockage de gaz», estime Gazprom… «L’hiver pourrait être relativement chaud, mais si une semaine ou même cinq jours sont anormalement froids, il est possible – Dieu nous en préserve – que des villes entières et des terres» se retrouvent gelées, a déclaré Alexey Miller, le PDG du géant russe du gaz.
Pendant les pics de demande cet hiver, l’Europe pourrait manquer de 800 millions de mètres cubes de gaz naturel par jour, soit un tiers de sa consommation totale, a estimé le dirigeant, sans préciser la source de ses chiffres…
Pour rappel, la Russie a réduit les livraisons dans la région depuis des mois à la suite de la détérioration des relations entre l’Occident et le Kremlin après l’invasion de l’Ukraine. Gazprom fournissait auparavant à l’Europe entre 600 millions et 1,7 milliard de mètres cubes par jour pendant la période de pointe de la demande hivernale, a déclaré Miller.
Les stocks de gaz européens sont actuellement remplis à environ 91%… Les estimations les plus pessimistes montrent que ce chiffre pourrait tomber à 5% d’ici le mois de mars, période à laquelle les retraits de gaz se terminent généralement, toujours selon le patron de Gazprom. «Bien sûr, l’Europe survivra», a-t-il estimé, tout en s’interrogeant sur la situation du stockage dans les prochaines années.
Les pays de l’Union européenne se réunissent ce mercredi à Prague pour tenter d’élaborer un plan commun pour lutter contre la hausse des prix du gaz. La plupart d’entre eux souhaitent un plafonnement du prix du gaz, qui est près de 90% plus élevé qu’il y a un an, mais ne sont pas d’accord sur les modalités de son application. Certains pays, dont l’Allemagne, premier marché gazier d’Europe, y sont toujours opposés…