Dotée d’infrastructures sportives aux standards internationaux, d’infrastructures hôtelières à faire pâlir nos voisins, l’Algérie, terre de football et de convivialité, s’est portée candidate à l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations 2025 qui vient d’être retirée à la Guinée pour, semble-t-il, insuffisance de moyens pour abriter le plus grand rendez-vous footballistique du continent africain.
S’il n’est pas encore temps de jubiler, force est d’admettre que l’instance africaine du ballon rond, à sa tête Patrice Motsepe, a laissé entrevoir de sérieux présages en annonçant à Alger, à l’occasion de la réouverture de candidatures pour l’accueil de la Coupe d’Afrique des nations 2025, son désir de voir l’Algérie se porter candidate : «J’encourage l’Algérie à présenter sa candidature pour abriter la CAN 2025, je veux leur donner l’opportunité d’organiser ce tournoi, cela fait très longtemps que l’Algérie n’a pas abrité la CAN (depuis 1990). Il existe des infrastructures de classe mondiale.» «L’Algérie a une histoire avec le football, dont toute l’Afrique est fière», a-t-il affirmé.
Il est temps que l’Algérie organise des événements d’envergure
En réaction à ce souhait de la plus haute institution footballistique africaine, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Abderrezak Sebgag, a saisi la perche pour affirmer : «Il est temps que l’Algérie organise des événements d’envergure, on va présenter un bon dossier pour organiser la Coupe d’Afrique des Nations CAN 2025.» «Nous allons prouver que l’Algérie est capable de le faire. La délégation d’inspection de la CAF s’est montrée satisfaite des installations sportives en vue du Championnat d’Afrique des nations CHAN 2022 que l’Algérie va abriter en janvier prochain», a-t-il affirmé, non sans préciser à ce sujet : «On défendra notre dossier de candidature jusqu’au bout.»
Si, auparavant la question des infrastructures laissait quelque peu à désirer en ce sens que l’organisation d’une manifestation sportive de cette envergure pouvait buter sur des manquements, aujourd’hui la construction de plusieurs stades aux standards internationaux a évacué cette crainte pour laisser place à l’optimisme que l’Algérie est en mesure de présenter un dossier en béton».
Des stades aux standards internationaux, des hôtels de luxe, la voie ferrée…
En effet, si l’Algérie arrache l’organisation de la CAN 2025, elle est en mesure de proposer de nombreuses enceintes : à l’ouest, le stade Miloud Hadefi (40 143 places), à Alger, le stade de Douéra (40 000 places), le stade de Baraki (40 784 places) et éventuellement un stade du 5 Juillet 1962 encore rénové (64 000 places), sont dignes d’un tel événement. En Kabylie, la nouvelle enceinte de Tizi Ouzou (50 766 places) en fait pâlir plus d’un. A l’est, enfin, les stades rénovés du 19 Mai 1956 d’Annaba (56 000 places) et du Chahid Hamlaoui de Constantine (40 000 places) devraient eux aussi être prêts pour pareil événement. Pour ces 7 stades, 6 sans le 5 Juillet, la capacité moyenne d’accueil de spectateurs est ainsi d’environ 47 000 places contre un peu plus de 44 000 sans l’enceinte mythique d’Alger.
Interrogé à ce propos, l’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports et commissaire des derniers Jeux méditerranéens qui se sont déroulés avec succès l’été dernier à Oran, était très optimiste quant à la solidité du dossier que l’Algérie s’apprête à soumettre à la CAF pour abriter la CAN 2025.
L’Algérie a toujours honoré ses engagements à organiser les grandes manifestations sportives
«Avec de nouvelles infrastructures sportives, la volonté affichée des plus hautes autorités du pays ainsi que la tradition qui veut que l’Algérie a de tout temps honoré ses engagements à organiser les grandes manifestations sportives de la région méditerranéenne et africaine, l’espoir de voir l’Algérie abriter la prochaine Coupe d’Afrique est intact», a-t-il indiqué pour dire que la probabilité de voir venir les sélections africaines en Algérie en 2025 «est grande».
En outre, pour Aziz Derouaz, l’Algérie, «avec toute cette armada d’infrastructures sportives de haut niveau, ses structures hôtelières ainsi que l’amour que portent les Algériens pour le football, est en mesure de présenter le meilleur dossier de candidature pour l’organisation de cette joute africaine, la plus importante du continent africain».
Evoquant la dernière CAN organisée au Cameroun, notre interlocuteur a ajouté : «A titre de comparaison, la CAN organisée en janvier dernier au Cameroun ne proposait que 6 enceintes, toutes relativement récentes, à l’exception des stades Ahmadou Ahidjo et Roumdé Adjia (pour une capacité moyenne de 32 000 places). En Egypte, la compétition organisée en urgence en 2019, il y en avait également 6, tous déjà existants mais d’une capacité là aussi assez réduite (en moyenne 33 000 places). Pour la prochaine CAN en Côte d’Ivoire, à l’hiver 2024, il y aura encore et toujours 6 stades pour environ 34 000 places d’accueil possibles. Un vrai point fort pour l’Algérie.»
Pour Derouaz, afin de réussir cette compétition, «il faudra donc prévoir la valorisation de l’Algérie, sous toutes ses réalités. Grâce à la modernisation du panel de stades de notre pays, les équipes seront amenées à évoluer au nord-ouest, dans la capitale, en Kabylie et au nord-est, soit tout autant de paysages et d’histoires variés qui offriront un cadre dépaysant à une compétition de cette envergure».
Ainsi donc, pour notre interlocuteur, «il est fort possible pour l’Algérie, qui a réussi avec brio l’organisation des Jeux méditerranéens d’Oran, à côté du prochain CHAN que notre pays aura à abriter, pourra abriter convenablement l’organisation de la Coupe d’Afrique 2025.»
L’Algérie n’a plus rien à envier aux autres nations du football africain
Si, en général, l’octroi de l’organisation d’une compétition aussi importante que la CAN dépend essentiellement des moyens dont dispose un pays candidat, il est bien établi que pour l’Algérie, ce volet lui permet d’organiser plusieurs compétitions sportives.
En effet, sur le plan des infrastructures, l’Algérie n’a plus rien à envier aux autres nations du football africain. Le plus grand pays d’Afrique de par sa superficie attend, depuis 1990, l’organisation d’une deuxième Coupe d’Afrique des Nations sur ses terres.
De plus, en compagnie de l’Afrique du Sud, l’Algérie dispose du réseau ferroviaire le plus développé d’Afrique. En effet, toutes les villes du Nord et du Centre sont desservies par les trains. Ce qui facilitera, entre autres, le déplacement des délégations dans les différentes villes qui seront choisies pour abriter la joute continentale. Les équipes nationales pourront également profiter de la présence de tramways à l’intérieur des grandes villes, à savoir Oran, Annaba (prochainement), Alger, Constantine.
Idem pour les infrastructures hôtelières, en ce sens que notre pays recèle un large choix d’hôtels dans chaque ville (Sofitel, Mariott, Sheraton, Accor, AZ Hotel) pour ne citer que ceux-là. Les délégations pourront aisément choisir leurs lieux de résidence en fonction de leur budget. De plus, ces derniers seront certainement et exclusivement aménagés pour accueillir les équipes qui participeront à la compétition.
Dans l’attente de la désignation officielle de notre pays pour abriter cette compétition africaine, il est à espérer que cette opportunité permettra à l’Algérie de valoriser son image à l’international. Une compétition footballistique que les pays s’arrachent au prix de mille combines et intrigues de coulisses.