Le Directeur général de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), Samir Farhat, a estimé qu’«encourager la production nationale est la seule solution pour parvenir à une véritable industrie pharmaceutique», précisant que «la réalité de l’industrie pharmaceutique en Algérie ne reflète pas encore les efforts de l’Etat».
S’exprimant sur les ondes de la Radio algérienne, le même responsable a indiqué que «les lois et règlements ne suffisent pas en l’absence d’un tissu industriel local et national qui répond aux besoins du pays en fonction de ce que l’Etat recherche».
Pour le DG de la Pharmacie centrale des hôpitaux, le tissu industriel du médicament a besoin «d’une gestion et une technologie modernes, en plus de la numérisation du secteur de manière urgente», faisant état de «647 médicaments enregistrés dans la pharmacie, dont 485 sont disponibles, et les 162 restants sont des stocks en voie d’épuisement».
Concernant les causes de la rareté ou de fluctuation de l’abondance des médicaments, l’intervenant a souligné qu’«elles sont généralement liées au même fournisseur qui fait face au problème de programmation de la production dans le pays d’où il est importé».
«La Pharmacie centrale hospitalière est en mesure d’atteindre un taux de couverture des besoins du marché national en médicament national de plus de 50%, et les contrats de commande avec les fournisseurs prévoient plus de 40 médicaments», souligne-t-il.
En ce qui concerne les médicaments liés aux maladies chroniques telles que le cancer et le diabète, l’intervenant a souligné que «la couverture contractuelle est garantie et que le stock est disponible, et qu’il y a plus de 35 médicaments fournis par la Pharmacie en septembre», ajoutant que «pour assurer la stabilité de la disponibilité du médicament, la Pharmacie centrale des hôpitaux a récemment pris des mesures, notamment en recourant à plusieurs fournisseurs et en adoptant la méthode des sanctions financières en cas de non-conformité du fournisseur».
En revanche, Samir Ferhat n’a pas nié le phénomène consistant à recourir à forcer le patient à acheter des médicaments à l’étranger, de bonne ou de mauvaise foi. Il a souligné qu’«il existe des parties influentes sur le marché des produits pharmaceutiques, essayant de faire pression sur la Pharmacie centrale pour enregistrer les produits pharmaceutiques». Pour faire face à ce phénomène, selon le même responsable, «l’adoption de méthodes modernes de gestion et de numérisation devient incontournable».
Et d’ajouter : «340 milliards de dinars sont des dettes impayées sur les hôpitaux à titre de cotisations à la Pharmacie centrale, qui percevra également dans les prochains jours 75 milliards de dinars dans le cadre de la loi de finances rectificative pour l’année 2022, et 557 milliards de dinars de cotisations seront versées dans le cadre de la loi de finances 2023 et le reste dans le cadre de la loi de finances 2024.»
Il a également annoncé que pour réduire les coûts de distribution et améliorer la couverture des médicaments, de «nouvelles filiales seront prochainement ouvertes à Tamanrasset, Sétif, Ouargla, Laghouat et bientôt Adrar».