Des experts en économie ont salué les instructions données par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors de la dernière réunion du Conseil des ministres, concernant la modernisation du système de gestion portuaire, soulignant qu’elle donnera une «forte» impulsion à l’économie nationale en améliorant la performance des activités portuaires et accroître l’attractivité des investissements. Dans une déclaration à l’APS, l’expert Ishak Kharchi a expliqué que «la plupart des ports algériens qui ne sont pas en mesure actuellement d’accueillir les gros navires, ce qui pousse ces navires venant en Algérie de décharger leur cargaison en Espagne ou en Italie, puis les charger de nouveau à bord de petits navires après des négociations, pour qu’enfin ces petits navires se dirigent vers les ports algériens». L’expert a souligné, dans le même contexte, que «tous les frais de chargement et de déchargement, de négociation et autres sont finalement à la charge de l’Algérie, ce qui coûte des sommes colossales en devises fortes». Pour cela, explique l’intervenant, les instructions du président de la République visant à moderniser le système de gestion portuaire sur toute la côte afin d’augmenter la capacité des différents types de navires «permettront l’élimination de cette problématique». Dans le même contexte, l’expert a attiré l’attention sur le projet «important» d’achèvement du port de Hamdania dans la wilaya de Tipasa, qui est capable d’accueillir des navires de grande taille. Quant à la création d’une autorité portuaire, Kharchi estime que cette étape permettra «une transition du mode de gestion bureaucratique des ports, à une gestion rationnelle et en adéquation avec une approche économique», considérant dans ce contexte qu’«il est déraisonnable pour un port considéré comme une entreprise économique à but lucratif d’arrêter le travail en fin de semaine et après 16 heures». Il a ajouté que «cela conduit à l’attente de beaucoup de navires dans le port, ce qui augmente les coûts de transport et donc un gaspillage d’argent». Pour mettre en œuvre «effectivement» l’instruction du chef de l’Etat, le spécialiste estime qu’il est nécessaire de revoir le système de travail au niveau de tous les ports, en recrutant trois équipes travaillant 24 heures sur 24 (déchargement et chargement et les diverses opérations de jour comme de nuit sans interruption), et travailler le week-end pour éviter les frais d’attente. Pour sa part, l’expert Kamel Si Mohamed a estimé que «la modernisation du système de gestion portuaire est désormais une nécessité urgente, car la gestion actuelle des ports affecte négativement le Trésor public». D’après lui, cette étape permettrait de «relancer les moteurs d’investissement, d’étendre les infrastructures portuaires et de fournir de meilleurs services», ce qui aura un impact économique direct et indirect «significatif». Il a souligné que la modernisation du système doit passer par l’utilisation de technologies modernes qui donnent «une valeur ajoutée à ce secteur».