Les mensonges de la nuit est un roman de l’Italien Gesualdo Bufalino, publié par «Dar Al-Rafidain» (2021), et il a reçu – comme il apparaît sur la couverture – le «Prix Striga», qui nous est inconnu. Non seulement le prix déconcerte, mais il intrigue également par le nom des traducteurs, si ce n’était du fait que la traduction est, en fait, solide et diligente. Les traducteurs, comme l’indique la couverture, sont Bassam Hajjar et Amarji.
L’histoire du roman peut, en quelques phrases, résumer son étendue : au temps trouble du Risorgimento, dans une île pénitentiaire de la Méditerranée, quatre condamnés à mort vivent leur dernière nuit.
Le gouverneur de la prison leur propose un marché : le nom de leur chef en échange de leur grâce. Dès lors, au fil de la nuit, ces hommes confessent leurs hauts faits. Mais comment dénouer le vrai du faux dans ces récits livrés face à une échéance aussi fatale ?
Cependant, la question se pose quand on sait que Bassam Hajjar est décédé il y a une dizaine d’années, et que ses traductions sont toutes du français, alors que Les mensonges de la nuit est traduit de l’italien. Néanmoins, la traduction est solide, comme je l’ai mentionné précédemment, et comme le lecteur s’y attend de la part du traducteur de Bassam Hajjar, si ce n’étaient des confusions que nous avons connues. Cependant, le titre du roman n’est révélé qu’à la fin.
Dans un commentaire conclusif sur les biographies racontées par les quatre héros lors de leur dernière nuit à l’intérieur de leur prison, avant leur exécution, on comprend que ces biographies finales ne sont que des mensonges, et le père éternel auquel ces bios se réfèrent est, en soi, un mensonge.
On peut comprendre que ces biographies soient des mensonges, car ce sont principalement des histoires et des romans, c’est-à-dire qu’elles sont purement littéraires, tout comme les histoires des Mille et Une nuits qui nous reviennent plus d’une fois au fur et à mesure que nous lisons le roman qui raconte la rencontre de quatre conspirateurs dans une prison.
Ce que nous comprenons, c’est qu’ils reviennent tous à un chef principal caché, le Père Eternel. Selon la traduction, il est aisé de sublimer le texte en sachant qu’à mesure que l’heure de l’exécution approchait, le souverain leur permit de se rencontrer le soir de l’exécution et leur donna le choix entre les décapiter ou que l’un d’eux prononce le nom du premier conspirateur, qu’il pensait être le père éternel.
En cette nuit de l’exécution, ils se rencontrent, et aucun d’eux n’a l’intention de divulguer le nom, mais dans leur réunion de cette nuit, ils simulent, même de loin, Les Mille et Une nuits.
C’est leur nuit pour raconter leurs histoires, et malgré ce qui les attend d’une rétribution permanente, ils passent, comme Shéhérazade, la soirée à raconter des histoires et à les écouter, malgré ce qui les attend. Ils sont, en ce moment, des conteurs et des destinataires d’histoires, restant éveillés pour les écouter et les apprécier.