Le ministère de l’Industrie a récemment créé un groupe de travail conjoint en coordination avec chacun des secteurs de l’industrie, de l’agriculture et des ressources en eau afin de renforcer la production agricole, notamment en augmentant les capacités de stockage et les rendements de la production nationale.
Le travail de ce groupe s’attellera à l’examen et à la réalisation des silos métalliques destinés au stockage de céréales et à la production des tubes hydrauliques pour les systèmes d’irrigation par aspersion et les serres agricoles. Le groupe de travail comprend les responsables des trois secteurs et leurs organismes et entreprises affiliés. Cette installation intervient conformément aux ordonnances du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors des récentes réunions du Conseil des ministres, qui portent sur le stockage des céréales au niveau national, notamment dans les Etats à forte production, et la prévention de leur stockage dans des lieux ouverts et non couverts afin de les préserver et d’augmenter leur rendement. Des orientations qui ont porté, dans le même sens, sur la nécessaire augmentation du rendement par hectare de blé et d’orge, tout en intensifiant les partenariats dans l’objectif d’atteindre une moyenne de production de 30 à 35 quintaux par hectare.
«L’installation de ce groupe traduit la volonté de l’Etat d’augmenter la production céréalière»
L’ingénieur et expert agricole, Ahmed Malha, dans une déclaration à Maghreb info, a déclaré que «l’installation d’un groupe de travail intersectoriel regroupant les secteurs de l’agriculture, de l’industrie et des ressources en eau pour la filiale des céréales traduit la volonté politique des hautes autorités du pays d’augmenter la production céréalière». L’ingénieur regrette l’absence du ministère de l’Energie, car «il joue un rôle majeur» dans l’avancement de la filiale des céréales. Malha a expliqué que «le secteur agricole consomme plus de 70% des ressources en eau et que cet élément (l’eau) est le plus importants et contribue à l’augmentation de la division céréalière». Face à la pénurie que connaît l’Algérie en matière de ressources en eau et à la raréfaction des pluies, les acteurs ont aujourd’hui pensé à trouver des solutions et des options alternatives pour remédier à cette pénurie en implantant des usines de dessalement d’eau de mer, auxquelles le président Tebboune attache une grande importance. Il a également appelé de «toute urgence à mobiliser et collecter à l’avenir l’eau de pluie au niveau des retenues collinaires et des montagnes afin de l’utiliser pour l’irrigation des terres agricoles».
«Le ministère de l’Industrie contribuera à l’augmentation des capacités de stockage au niveau national»
Concernant l’expansion des capacités de stockage, qui ne dépassent pas 40% au niveau national, Malha souligne que «le ministère de l’Industrie peut rendre de nombreux services à cette division en ressuscitant les projets gelés et en en lançant d’autres représentés par la construction de silos utilisant de l’aluminium ou du fer afin de combler la pénurie, qui est devenue un obstacle majeur pour les agriculteurs, ainsi que la fabrication de matériel agricole». «Il peut également ouvrir la voie à des investissements industriels dans cette branche», soulignant que «l’expansion des capacités de stockage du blé par le ministère de l’Industrie est devenue une nécessité urgente». «Nous exigeons l’adoption d’une instance au niveau de la présidence de la République pour accompagner ce régiment tripartite», a-t-il plaidé. Il a proposé en toute urgence que «le groupe qui a été installé sera indépendant en tant qu’acteur impliqué dans la levée des obstacles et des problèmes qui présentent un écueil dans la bonne conduite de son travail en le mettant directement en relation avec les responsables auprès des hautes autorités du pays». Notre interlocuteur a également suggéré de «se doter en urgence d’une instance au niveau de la présidence de la République en vue d’assurer le suivi de cette cohorte des trois ministères afin d’accélérer le rythme des travaux et récolter les fruits dans les années à venir».
«Nous appelons à donner plus d’importance à l’agriculture saharienne, ce géant endormi»
Il a ajouté que «l’Algérie importe aujourd’hui entre 200 et 300 milliards de dollars dans cette division. Le pari et le défi lancé par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui vise à produire 30 à 35 quintaux à l’hectare n’est pas impossible si les efforts s’intensifient et que les ministères s’emploient à fournir un travail intégré selon un plan stratégique serré, compte tenu que ce travail permettra à l’Algérie de couvrir 70% des besoins nationaux à partir de l’an prochain, c’est une grande victoire dans le domaine de l’agriculture».
Dans le même contexte, il a mis l’accent d’urgence sur l’intérêt pour l’agriculture désertique, qui est «une solution idéale» pour l’avancement de cette division en ouvrant la voie à l’implantation de petits groupes d’ingénieurs au niveau du Grand Sud algérien. Et pour «satisfaire la demande nationale», les secteurs public et privé s’emploient à «fournir et à développer» divers types d’équipements agricoles, à l’instar des tracteurs, des moissonneuses-batteuses, des équipements de plantation et de récolte et des pesticides, mais également des équipements d’irrigation, utilisés dans les différentes filières. Il s’agit aussi d’«œuvrer à l’extension des surfaces agricoles, particulièrement celles réservées aux céréales et aux légumineuses, ou encore au développement des services y afférents comme l’irrigation et le stockage».
Pour rappel, lors de la réunion, Zeghdar a indiqué : «Nous sommes appelés, aujourd’hui plus que jamais, à unir les rangs et à conjuguer les efforts des institutions nationales activant dans le secteur agricole et les autres services connexes afin de relever le défi et relancer la production nationale conformément aux orientations économiques prévues dans le Plan d’action du gouvernement (PAG) afin d’assurer la substitution des importations de céréales et d’équipements agricoles pouvant être fabriqués localement à des niveaux techniques poussés».
Par la même occasion, il a appelé l’ensemble des acteurs à «encourager la synergie entre les entreprises économiques publiques à travers la création de clusters et l’établissement de partenariats gagnant-gagnant, en vue de développer des projets conjoints et renforcer la capacité de production et de stockage pour une meilleure maîtrise des produits agricoles».