Considéré comme le doyen des plasticiens algériens et l’un des peintres algériens contemporains les plus marquants de sa génération, Bachir Yelles a rejoint son Créateur mardi, à l’âge de 100 ans, laissant derrière lui un riche répertoire et des œuvres éternelles.
Aussitôt la douloureuse nouvelle de sa mort annoncée par ses proches, la ministre de la Culture et des Arts, le Dr Soraya Mouloudji s’est empressée de présenter ses sincères condoléances aux proches du défunt en priant Dieu le Tout-Puissant de lui accorder sa sainte miséricorde et l’accueillir en son vaste paradis.
Figure très connue et appréciée dans le giron de la culture algérienne, et ce, aussi bien dans la peinture, la miniature et l’architecture (conception du monument de Maqam Echahid et du palais de la Culture Moufdi Zakaria dont les maquettes ont été réalisées sous sa direction), le défunt a transmis son savoir à des générations d’étudiants des Beaux-Arts.
Né en 1921 à Tlemcen, Bachir Yelles avait intégré l’Ecole des Beaux-Arts d’Alger en 1943 et participé à la première exposition de peintres et miniaturistes algériens, en 1944, aux côtés notamment de Ali Ali-Khodja, Abdelhalim Hemche, Mohamed Ranem et de Mohamed Temmam. Entre 1947 et 1950, Bachir Yellès rejoint l’Ecole des Beaux-Arts de Paris dans les ateliers d’Eugène Narbonne et de Nicolas Untersteller, et organise sa première exposition individuelle en 1948, avec un catalogue rédigé par son ami Mohamed Dib, et va promouvoir le patrimoine de sa ville natale dans de très nombreuses œuvres.
Après le recouvrement de l’indépendance, Bachir Yelles a été le premier directeur de l’Ecole nationale des Beaux-Arts d’Alger, et deviendra également fondateur de l’Union nationale des arts plastiques (UNAP) dont il organisera le premier salon en 1964.
A la fin des années 1960, il réalise de nombreux timbres-poste dédiés aux costumes traditionnels algériens, au tapis et aux métiers de l’artisanat et signe également de nombreuses fresques ornant des institutions publiques et des siège de représentations diplomatiques algériennes à l’étranger.
Il est également connu pour ses nombreuses interventions plastiques ou architecturales sur des édifices comme la mosquée Emir Abdelkader de Constantine, ou le Centre national des archives à Alger, en plus d’autres institutions.
Depuis les années 2000, de nombreuses expositions et rétrospectives lui ont été consacrées dont la dernière en mai dernier, organisée par le Musée des arts modernes d’Alger, alors que le Musée national des Beaux-Arts compte une salle qui porte son nom. Bachir Yelles a été inhumé mercredi au cimetière de Sidi M’hammed à Alger après la prière d’El Dohr, selon ses proches.