La mise en exploitation du gisement minier de Gara Djebilet (Tindouf), a une dimension à la fois stratégique et économique, indique Abderahmane Hadef, expert en géo-économie. Dans une déclaration à la Chaîne 3 de la Radio algérienne, il a précisé que ce projet d’envergure «permettra à l’Algérie de devenir un des grands producteurs de produits ferreux et surtout de disposer d’un gisement de matière première dans le domaine de la sidérurgie et aussi par la suite pouvoir mettre sur le marché international toute cette production».
Selon Hadef, le plus intéressant aujourd’hui c’est de mettre en valeur ce gisement par l’exploitation sur le terrain et ensuite, ajoute-t-il, par la transformation de cette matière première en Algérie. «Ce qui va permettre à l’Algérie de se positionner comme l’un des grands producteurs de produits métallurgiques et surtout de produits ferreux qui sont fortement demandés sur les marchés internationaux», explique-t-il.
Une production allant entre 40 et 50 millions tonnes/an à l’horizon 2026 Lors de l’inauguration, samedi, de la mine de fer de Gara Djebilet le ministre de l’Energie et des mines, Mohamed Arkab a affirmé que «ce projet structurel se déroulera en plusieurs phases sur une période allant de 2022 à 2040».
La première phase (2022-2025) connaîtra une «production de 2 à 3 millions tonnes/an».
«Le minerai de fer sera acheminé par voie terrestre à Béchar où il sera transformé et valorisé par des opérateurs nationaux désirant investir dans ce domaine, en attendant la réalisation de la voie ferrée Béchar-Gara Djebilet». «Une fois la voie ferrée réalisée, la seconde phase commencera, ce qui permettra d’optimiser l’exploitation de la mine en produisant de 40 à 50 millions tonnes/an», a poursuivi Arkab.
«Le projet en question concerne les différents secteurs notamment les transports, les travaux publics, l’énergie, les ressources en eau, les finances, l’environnement et l’urbanisme», a-t-il mis en avant, insistant sur la conjugaison des efforts de tous les secteurs pour «la réussite de ce mégaprojet profitable au pays sur le plan socioéconomique ainsi qu’à la wilaya de Tindouf et à la région du sud-ouest algérien».
Le projet est à même de créer des postes d’emploi, de développer les PME et de promouvoir l’habitat et les structures sociales. Le ministre a également dévoilé que le groupe Manal avait lancé «le plan de développement et de valorisation des gisements de minerai de fer de l’Ouenza et de Boukahdra (Tébessa), ce qui est à même de garantir une production de près de 6 millions de tonnes en 2030», rappelant que «la demande nationale en minerai de fer n’est pas entièrement couverte».