Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni a affirmé ce dimanche, lors d’une intervention à la Chaîne 3 de la Radio nationale, que «l’Algérie est en mesure d’atteindre l’autosuffisance en matière production de céréales, en dépit de la limite hydrique».
Le ministre a précisé que «ce point, la sécurité alimentaire, est au cœur de toutes les instructions du président de la République à chaque Conseil des ministres». «Nous avons tous les moyens nécessaires pour atteindre cet objectif», a-t-il soutenu, qu’«il s’agisse de foncier agricole, de ressources hydriques, de semences, de compétences humaines ou de structures organisationnelles à l’instar de l’Office algérien des céréales», a indiqué le ministre.
Dans ce contexte, le ministre a indiqué qu’«un nouveau plan de développement des productions agricoles, notamment céréalières, s’étalant jusqu’à 2035, sera finalisé prochainement». «Nous sommes en train de préparer un nouveau plan à l’horizon immédiat de 2025, ensuite 2030-2035, qui va nous permettre d’asseoir une politique de développement de l’agriculture», a souligné M. Henni. Et d’ajouter : «Ce plan vise, en premier lieu, à atteindre l’autosuffisance en matière de production de blé dur et d’orge, et à augmenter sensiblement la production de blé tendre.» Le premier responsable du secteur de l’agriculture a relevé, dans ce sens, qu’une cinquantaine d’experts sont été mobilisés pour finaliser ce plan, en ce qui concerne la céréaliculture, avec pour objectif de «sécuriser totalement la production de cette filière prioritaire».
Cet objectif est «réalisable au vu de la disponibilité des moyens, du foncier, de la ressource hydrique, des semences et d’un réseau des multiplicateurs», a expliqué le ministre, soulignant également «le rôle des conseils interprofessionnels et de l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) qui jouit d’une grande expérience dans ce domaine».
Le ministre a assuré également que «la filière a toutes les capacités nécessaires pour augmenter sa production de blé tendre », ajoutant que «des expériences réussies ont été réalisées, y compris dans le Grand Sud». En effet, pour le ministre, la solution réside dans «l’agriculture saharienne». Il table sur des niveaux de production à même d’atteindre l’autosuffisance en céréales, en particulier en matière de blé tendre.
«Pour les cultures sahariennes, les bilans sont en cours. Cette année nous avons enregistré une production importante de blé dur et une production de blé tendre qui n’est pas à négliger», a-t-il soutenu, soulignant que «la maitrise de l’itinéraire technique est vitale pour réussir dans ce domaine».
Au détracteurs cette thèse, M. Henni répond : «Nous savons depuis toujours que l’Algérie est un pays aride et semi-aride, mais la solution réside dans l’agriculture saharienne.» Il souligne dans ce sillage tout l’intérêt porté par des investisseurs nationaux, mais également étrangers. En effet, l’exploitation des terres agricoles sous forme de concession est désormais possible pour ces investisseurs. Des concessions de 40 ans renouvelables peuvent accueillir des investissements de long terme.
«Toutes les instructions du président de la République tendent vers un objectif clair et sans appel : la sécurité alimentaire. Il s’agit d’une priorité», a-t-il insisté, tout en faisant remarquer que cela repose sur plusieurs ministères, dont celui de l’Energie pour l’électrification des exploitations agricoles, le ministère des Ressources en eau, celui de la Santé, etc.
En responsable convaincu de cette stratégie, M. Henni a évoqué en outre la mise à disposition des futures exploitations agricoles du Sud un réseau de transport plus dense et diversifié pour acheminer les céréales tous azimuts. Il est ainsi question de «milliers de camions semi-remorques», dit-il, mais surtout «du développement des chemins de fer». Le ministre a fait savoir que «le plan de développement de l’agriculture englobe l’ensemble des filières», précisant qu’outre la céréaliculture, les rapports relatifs à la filière lait, le foncier agricole, les légumes secs sont fin prêts, alors que ceux concernant la filière des viandes blanches et rouges et les cultures industrielles sont en cours préparation». «J’espère que nous allons terminer ces rapports avant la fin du mois, afin de les présenter aux plus hautes autorités de l’Etat pour validation», a-t-il déclaré.