L’Algérie poursuit ses préparatifs pour la tenue du Sommet arabe et assurer son succès afin de réaliser le rapprochement des pays arabes sur de nombreuses questions d’intérêt commun. En effet, à l’approche du Sommet arabe qui se tiendra à Alger les 1er et 2 novembre 2022, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, s’est rendu dans plusieurs pays arabes vu l’importance du sommet et compte tenu de l’ampleur des graves crises auxquelles le monde d’aujourd’hui est confronté, en sus des attaques qui ciblent les pays arabes exigeant l’unification de leurs efforts pour y faire face.
En outre, un portail électronique consacré au prochain sommet arabe a été lancé à la veille de la célébration du 60e anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale. Ce portail se veut une partie intégrante des préparatifs du sommet arabe, supervisés par la commission nationale chargée de la préparation et de l’organisation de ce rendez-vous qui prend en charge les volets médiatiques inhérents au sommet et veille à faciliter l’inscription des délégations arabes et à les informer de toutes les dispositions organisationnelles.
Dans ce contexte, l’expert en questions sécuritaire et stratégiques, Benameur Bendjana, nous a expliqué qu’«actuellement, l’Algérie multiplie les efforts sur le plan des relations extérieures vu le travail très remarquable que fait le ministre de Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra». Répondant à une question sur le prochain sommet, l’expert nous dira : «Je suppose que ce sommet aura lieu aux dates prévues et que les invités seront tous présents et qu’ils vont répondre à l’invitation du président de la République, Abdelmadjid Tebboune.»
Cependant, notre interlocuteur n’a pas exclu «la défaillance de certains pays, sans les nommer, à cause des empêchements qui peuvent agir sur le sommet». «Mais en principe, le sommet qui est prévu normalement les 1er et 2 novembre, doit se tenir et avoir lieu avec tous les invités qui ont été invités», a-t-il affirmé.
Bendjana : «Il y a un infime espoir que la Syrie reprenne sa place au sein de la Ligue arabe»
A propos de la question du retour de la Syrie au sein de la Ligue arabe, Benameur Bendjana nous a indiqué que «l’Algérie souhaite le retour de la Syrie à la Ligue arabe», ajoutant qu’«il y a un infime espoir que la Syrie reprenne sa place au sein de l’organisation». La Syrie était presque reconnue par certains pays arabes qui ont un poids réel, tels que la Jordanie et d’autres Etats qui considèrent que la réintégration de la Syrie dans le cadre du sommet arabe et nécessaire et indispensable». «Je pense que la Syrie y sera sans aucun problème», a-t-il précisé.
En outre, notre interlocuteur a évoqué la réconciliation entre Palestiniens, affirmant que «la rencontre entre les deux leaders palestiniens à Alger sous l’égide du président Tebboune est un pas très important ; je présume que les choses vont dans le bon sens».
Bencheriet : «A travers le sommet qu’elle doit tenir, l’Algérie donne aux Arabes l’occasion de reconsidérer leurs positions»
Pour sa part, le politologue Abderrahmane Bencheriet nous a affirmé que «l’Algérie travaille dur pour que l’événement soit un succès, le ministre des Affaires étrangères s’est rendu dans la plupart des pays arabes en prévision du sommet, et ce, afin de permettre à différents pays d’y participer». Contacté par notre rédaction, l’analyste politique a ajouté que «depuis qu’il a été décidé d’accueillir le Sommet arabe, l’Algérie a multiplié les contacts avec de nombreux partenaires arabes et travaille dur pour assurer le succès de l’événement» et d’ajouter : «Bien qu’il y a eu un changement dans la date de la tenue du sommet, nous n’avons pas reçu d’objection ni de positions opposées à sa tenue en Algérie.»
«L’Algérie, à travers ses positions et ses principes à l’égard des questions arabes, veut parvenir à un consensus sur des questions et des problèmes qui touchent la nation arabe, au premier rang desquels la question palestinienne, qu’elle considère comme une question arabe de premier ordre». L’Algérie a toujours soutenu le peuple palestinien et sa cause et nous avons vu cela lors de la célébration du soixantième anniversaire de l’indépendance, où le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a réuni le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, et le chef du bureau politique du Mouvement palestinien Hamas, Ismaïl Haniyeh, qualifiant la rencontre d’«historique et qui est intervenue après une période de froid de plusieurs années entre les deux hommes, et une confirmation de la position ferme de l’Algérie envers la cause palestinienne».
Soulignant également que «l’Algérie soutient également les questions syrienne et libyenne, ainsi que la situation au Yémen et dans d’autres pays qui connaissent des tensions et des conflits». Dans le même contexte, Abderrahmane Bencheriet a souligné que «l’Algérie veut instaurer un sérieux débat sur toutes ces questions et d’autres et essayer de rapprocher les points de vues de chaque partie», avant d’ajouter que «ce sommet aura lieu dans un moment très difficile, où certains pays ont recouru à la normalisation de leurs relations avec l’entité sioniste, ce qui incite l’Algérie – selon lui – à tout faire pour la réussite du sommet, malgré les divisions au sein de la nation arabe».
Le politologue a évoqué les visites du ministre des Affaires étrangères, qui a fait un excellent travail diplomatique, en se rendant dans de nombreux pays arabes pour faire connaître les positions de l’Algérie basées sur la charte de la Ligue arabe, d’autant plus qu’elle stipule l’unité des pays arabes et l’importance de la question palestinienne en premier lieu et la nécessité de se mobiliser autour d’elle. Il a indiqué aussi que «le ministre des Affaires étrangères Lamamra s’est rendu dans presque tous les pays arabes en préparation du sommet, de sorte que le maximum de dirigeants arabes puissent y prendre part malgré les désaccords entre plusieurs pays arabes, ce qui nécessite une préparation pour connaître tous les points de vue que l’Algérie s’emploiera à aplanir», selon lui.
En ce qui concerne le retour de la Syrie au sein de la Ligue, il a déclaré qu’«il est inutile d’isoler la Syrie et de la laisser en proie aux groupes terroristes et à l’ingérence étrangère», et d’ajouter : «Si nous voulons qu’elle revienne, il faut qu’elle soit aidée militairement, financièrement et diplomatiquement afin de la sauver de la rupture en cours… L’Algérie ne veut pas que la Syrie reste en dehors de la maison arabe, cette initiative est courageuse et nécessaire et exprime la position globale de l’Algérie sur l’inclusion arabe.»
L’analyste politique, Abderrahmane Bencheriet, a souligné que «l’Algérie met tout en œuvre pour parvenir à un consensus lors du sommet arabe et afin que les résultats soient en faveur des Arabes, étant donné que la situation actuelle est connue pour être une grande division des Arabes et une différence de visions». Selon lui, «l’Algérie, à travers le sommet qu’elle doit abriter, donne aux Arabes l’occasion de reconsidérer leurs positions dans l’intérêt de l’inclusion arabe à la lumière d’une situation dans laquelle la nation arabe vit des circonstances difficiles».
