Deuxième plus grande ville du pays, située à l’ouest, Oran, qui a vu défiler plusieurs civilisations, s’apprête à accueillir la 19e édition des Jeux méditerranéens.
Aujourd’hui, il est bien établi que cette région du pays a une dimension artistique qui la place au firmament de la richesse culturelle pour avoir été le berceau de plusieurs générations d’artistes ; c’est une ville avec une histoire riche en événements, anciens et nouveaux, et qui aspire, aujourd’hui , à un avenir radieux à la mesure de ses ambitions.
La ville est restée, tout au long de cette histoire, l’un des centres scientifiques et culturels les plus importants de la région du Maghreb et une forteresse résistant aux assauts des envahisseurs de la rive nord de la Méditerranée. Historiquement, selon des affirmations d’érudits en la matière, la construction de la ville d’Oran remonte à l’an 902 de notre ère, lorsque des voyageurs andalous s’y sont installés et ont utilisé le port de Mers El Kébir pour développer leur commerce.
Avec le temps, les habitants des régions limitrophes les ont rejoints, permettant l’extension de son urbanisation et l’augmentation de la densité de sa population grâce à sa position stratégique sur la Méditerranée. Oran avait acquis une importance stratégique maritime, économique et culturelle.
Cependant, le noyau de la ville remonte aux anciennes époques berbères lorsque le petit village d’Ifri a été construit sur la rive gauche du «Oued R’hi», connu sous le nom de «Ras El Aïn», selon l’historien Yahia Bouâziz, qui, dans son livre La ville d’Oran à travers l’Histoire, a estimé que les migrants venus d’Andalousie ont réalisé la «deuxième fondation» de la ville.
Il faut savoir qu’au fil des siècles, toujours selon des sources authentiques, Oran a été soumise à la domination des Fatimides, des Almoravides, des Almohades, des Zianides, des Hafsides et des Marinides. Elle a par ailleurs connu la fondation de nombreuses écoles, devenant l’une des principales métropoles du pays où fleurissaient science et littérature. Concernant la toponymie de la ville, d’autres sources non moins authentiques affirment qu’autant les études sont nombreuses concernant l’histoire d’Alger, autant celles concernant Oran sont peu nombreuses.
Au surplus, parmi les historiens qui se sont intéressés à Oran, rares sont ceux qui ont essayé d’expliquer pourquoi la ville a été dénommée de la sorte.
Il faut savoir, en outre, que la ville a donné naissance à des personnalités de la pensée, de la culture et de la religion, et attiré des savants de différentes régions, cités par Benaouda El Mazari dans son livre Touloue Saâd Souôud fi akhbar wahran wa makhzaniha oussoud, soit plus de 75 savants et «awlia» (saints protecteurs), entre les XIXe et XXe siècles, qui ont œuvré à la renaissance de la ville et participé dans la civilisation arabo-islamique dans le monde musulman, selon Yahia Bouâziz.
Parmi ces savants, Cheikh Abou Ishak Abdallah Mohamed El Ouahrani (Xe s), le faqih et cadi Abou Abdallah Mohamed El Ouahrani (XIIIe s), le médecin Abou Mohamed Amroune El Ouahrani (XIe s), l’écrivain Ibn Mahrez El Ouahrani (XIIe s), Brahim Tazi (XVe s), Cheikh Mohamed Benamar El Houari (1439-1531), le saint patron d’Oran, dont le nom est lié à la ville.
Par ailleurs, certaines sources affirment que «la libération définitive de la ville d’Oran eut lieu le 27 février 1792, après le siège imposé par le bey de Mascara, Mohamed Ben Othmane El Kebir à la garnison militaire espagnole d’Oran et de Mers El Kebir, ainsi que les combats héroïques menés par des volontaires de toutes les régions de l’ouest du pays qui ont infligé une lourde défaite aux Espagnols et les ont forcés à évacuer la ville», selon le professeur d’histoire à l’université d’Oran 1 Ahmed Ben Bella, lMohamed Bendjebbour.
Auparavant, Oran a été témoin de l’opération de l’attaque de la Grande Poste par des commandos de l’Organisation spéciale (OS), le lundi 5 avril 1949, qui a permis d’obtenir des fonds pour financer l’action armée contre le colonialisme français.