Diversifier ses ressources énergétiques, avec l’apport d’énergies propres et l’exploitation rationnelle des grandes potentialités dont elle dispose habilitent l’Algérie à jouer un rôle régional prépondérant. Telles sont les ambitions de l’Algérie pour sortir de la mono-rente des hydrocarbures qui a «plombé» son économie.
Aussi, l’immense immense d’énergie solaire, de réseaux étendus et intégrés pour le transport de l’électricité et du gaz, de réserves hydriques considérables et d’importantes capacités en matière de recherche et de développement concourent vers l’adoption de cette nouvelle forme d’énergie. C’est pourquoi s’orienter vers la production de l’hydrogène vert et de l’énergie solaire est l’option incontournables, d’autant plus les ressources en gaz naturel sont disponibles pour appuyer la production de l’hydrogène bleu.
Il est important de mettre en exergue le fait que l’hydrogène bleu est produit, selon les spécialistes, à partir du gaz avec séquestration des émissions de carbone. Et par voie de conséquences, l’hydrogène bleu est «important» à court et à moyen termes pour ainsi développer de l’hydrogène vert avec «efficacité et faisabilité économiques élevées».
Par ailleurs, nul n’ignore que l’Algérie jouit également d’une position stratégique, de ports et d’infrastructures pour le transport du gaz permettant de répondre à la demande locale, régionale et mondiale en hydrogène, outre sa longue expérience dans les technologies utilisées dans ce domaine, ainsi que la disponibilité d’expertises techniques et de capacités de conception dans le secteur de l’énergie pour contribuer à la fabrication locale d’équipements de production d’hydrogène.
A ce sujet d’une importance capitale, le ministère de l’Energie et des Mines avait été chargé par le gouvernement d’élaborer une stratégie nationale de développement de l’hydrogène, à travers une commission interministérielle composée des secteurs de l’énergie, de la transition énergétique, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, des start-up et de la finance, en plus du Commissariat aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique (CEREFE).
Interrogé à ce propos, l’expert en transition énergétique, Toufik Hassani, a indiqué : «L’initiative est à saluer à plus d’un titre, dès lors qu’elle permet de diversifier les ressources énergétiques du pays», mais, a-t-il nuancé, «il faut au préalable accompagner cela par des études précises qui permettront de définir cette la politique énergétique du pays.»
De plus, pour l’expert en transition énergétique, «le modèle de consommation énergétique doit prendre en charge un certain nombre de paramètres dont les plus importants sont la sécurité énergétique, la durabilité ainsi que la transformation.»
«Un million d’emplois peuvent être créées»
Il ya également, selon notre interlocuteur, le paramètre de création d’emplois. A ce sujet, l’on apprend que «si les prévisions établies venaient à être concrétisés, pas moins d’un million d’emplois peuvent être crées à l’horizon 2050». Ce qui, selon lui, représente un acquis considérable pour l’Algérie.
Par ailleurs, «le plan élaboré pour la réalisation de 27 centrales photovoltaïques, 27 centrales hybrides, six centrales solaires thermiques et sept centrales éoliennes», devraient constituer un pas de géant pour la généralisation de ce modèle de consommation énergétique.
Il est également important de savoir, selon notre interlocuteur, que «la production d’électricité à partir des différentes sources d’énergies renouvelables que l’Algérie compte développer sur la période 2011-2030 serait de presque 22 000 mégawatts à l’horizon 2030», Aussi, «ce programme porte sur la production de 22 000 MW d’électricité d’origine renouvelable d’ici à 2030, dont 10 000 MW pourraient être destinés à l’exportation et 12 000 MW au marché national. Il comporte la réalisation de 67 projets, dont 27 centrales photovoltaïques, 27 centrales hybrides diesel et TG, six centrales solaires thermiques et sept centrales éoliennes, selon les détails de ce régulateur», a fait savoir notre interlocuteur.
«A l’horizon 2030, l’Algérie peut produire à partir des énergies renouvelables 40% de ses besoins en électricité»
Etayant ses propos, Toufik Hassani souligne que «pour le marché national, la concrétisation de ces projets permettra à l’horizon 2030 de produire à partir des énergies renouvelables 40% des besoins de l’Algérie en électricité».De plus, «les plus grandes centrales que l’Algérie va réaliser seront de type solaire thermique qu’elle compte notamment installer dans les régions du Sud».
Questionné à propos de la production de l’hydrogène, Hassani n’est pas allé par trente-six chemins pour indiquer que «l’Algérie, dotée d’un important potentiel solaire, est bien placée pour produire l’hydrogène vert à des coûts très compétitifs.» «Grâce à son potentiel considérable en énergie solaire, ses importantes ressources en gaz naturel et les infrastructures de distribution associées, l’Algérie est bien placée pour produire l’hydrogène vert et éventuellement bleu (à partir du gaz naturel avec capture et stockage de carbone) à des coûts très compétitifs», a-t-il ajouté.
C’est pourquoi, se basant sur ces donnés vérifiées, l’expert a ajouté : «Il s’agit en premier lieu de son énorme potentiel en énergie solaire, associé à une étendue territoriale, qui rendent l’exploitation de l’hydrogène à grande échelle « profitable à plus d’un titre.»
Sur un autre registre, mais toujours en lien avec les possibilités de l’Algérie de produire de l’hydrogène et de ses capacités à l’exporter , notre interlocuteur a trouvé la parade en soulignant que : «L’Algérie dispose également d’un vaste réseau d’universités et de centres de recherche, d’un large réseau électrique, des infrastructures de stockage, distribution et transport, des infrastructures nationales et internationales pour le transport du gaz naturel, d’une situation géographique favorable grâce à sa proximité des marchés potentiels, outre l’existence d’un tissu industriel pour la production d’hydrogène et d’ammoniac.»
Le recours aux énergies renouvelables est une opportunité
Des indicateurs qui démontrent une fois encore que le recours aux énergies renouvelables, comme le solaire et l’hydrogène bleu, est une opportunité qui s’offre à l’Algérie au moment où elle aspire à diversifier ses ressources énergétiques et entrevoir, enfin, une sortie définitive de la mono-rente des hydrocarbures.
Selon Toufik Hassani, «la politique énergétique européenne, basée sur la neutralité carbone visant la substitution de l’énergie fossile par un développement massif des énergies renouvelables et de l’hydrogène», notamment vert, a créé une «forte dynamique régionale». Ce qui vient apporter de l’eau au moulin des pouvoirs publics, décidés à se tourner vers ce type d’énergie, qui plus est éternelle, contrairement aux énergies fossiles que les experts misent pour encore quelques décennies pour les voir s’éteindre.
Pour l’expert, «l’hydrogène vert étant exclusivement généré à base d’énergies renouvelables – les pays de la rive sud de la Méditerranée détiennent en abondance une composante essentielle qu’est le solaire – il est question d’accorder une grande part à l’approvisionnement futur de l’Europe en cette énergie, auprès des pays de l’Afrique du Nord, pour des raisons économiques pragmatiques évidentes, dont la proximité.»
L’urgence est d’adopter un nouveau modèle de production de l’énergie privilégiant l’exploitation, à grande échelle, les énergies renouvelables afin de répondre à une forte consommation nationale en constante évolution, ainsi que la préservation des énergies fossiles disponibles pour les futures générations.
