Le directeur général du budget auprès du ministère des Finances, Abdelaziz Fayed, a affirmé lors d’une journée parlementaire organisée par le Front El Moustakbel au siège de l’APN sous le thème «Accompagnement par le Parlement de la politique de réforme de l’aide sociale» et «De l’aide généralisée à l’aide adaptée» que le total des subventions pour l’accompagnement social a dépassé les 5000 milliards de DA en 2021, estimant que les subventions allouées pour soutenir les prix des produits de base sont globales et ne font pas de différence entre les familles riches et les familles pauvres.
L’intervenant a expliqué que «l’Etat, à traves sont intervention, contribue sur le plan social et économique à renforcer la solidarité sociale, la protection et la préservation des groupes vulnérables de la pauvreté et de la fragilité, ainsi que dans le développement de l’économie nationale à travers la promotion de l’investissement».
Cette intervention se traduit, selon le DG du budget auprès du ministère des Finances, à travers les subventions et transferts sociaux, qui se répartissent en «subventions explicites financées sur le budget de l’Etat et comprenant principalement des transferts sociaux», d’une part, ainsi qu’en «subventions implicites représentées dans les revenus que l’Etat abandonne sous forme d’incitations fiscales». D’autre part, elle se manifeste par des avantages commerciaux et un soutien des prix pour les produits énergétiques actuellement commercialisés.
Abdelaziz Fayed a ajouté que «ces subventions explicites et implicites prennent deux formes quant à leur mise en œuvre, puisqu’elles se déclinent en «subventions ciblées» (soutien au logement, à la santé, à la retraite) et en «subventions globales» (subventions aux produits de base, à l’alimentation, l’énergie, l’eau).
En chiffres, le responsable a révélé que le total des subventions explicites et implicites a oscillé, durant la période entre 2018 et 2021, entre 3900 milliards de DA et plus de 5130 milliards de DA, notant que les subventions globales ont occupé l’équivalent de 56% du total de ces subventions, au cours de la même période, soit environ 2800 milliards de DA annuellement.
Au cours de l’année 2021, le total des subventions explicites et implicites s’est élevé à environ 5131 milliards de DA, ce qui équivaut à 23% du Produit intérieur brut (PIB), selon M. Fayed, notant que les subventions globales s’élevaient à 62% du total de ces subventions, soit environ 3181 milliards de DA, soit 14% du produit intérieur brut.
En ce qui concerne la répartition des subventions selon leur nature en 2021, le responsable a souligné que les subventions globales ont été distribuées à 87% des subventions implicites et 13% des subventions explicites, où la valeur des subventions explicites s’élevait à environ 402 milliards de DA, tandis que la valeur des subventions implicites s’est élevée à environ 2779 milliards de DA, dont 96,5% ont été alloués pour soutenir les prix des produits énergétiques commercialisés localement.
Quant à la répartition des subventions globales par type de produit au cours de l’année 2021, 85% ont été alloués pour soutenir les prix des produits énergétiques (équivalent à 2703,8 milliards de DA), 13% (413,6 milliards de DA) pour soutenir les prix des produits alimentaires, et 2% (63,6 milliards de DA) pour subventionner les prix de l’eau, explique Fayed.
Par ailleurs, il a souligné que «compte tenu de l’importance des fonds alloués pour soutenir les prix des produits énergétiques sous forme de subventions implicites et explicites, il convient de noter que l’Algérie se classe au premier rang mondial pour le prix du GPL destiné au carburant, deuxième après l’Iran pour le gaz naturel, et cinquième pour les prix des carburants (essence et diesel).
Selon lui, le prix de vente moyen du gaz naturel sur les marchés mondiaux était 30 fois supérieur à son prix appliqué localement, le prix moyen à l’exportation s’élevant à 5,8 dollars par unité de gaz naturel, contre 0,19 dollar par unité de gaz naturel sur le marché local.
Les aides consacrées pour subventionner les prix des produits sont inéquitables
D’autre part, Fayed a estimé que le problème des subventions globales de l’Etat ne se limite pas à l’importance des dépenses seulement, mais plutôt à «l’efficacité, l’efficience et la faisabilité de ces dépenses, ainsi qu’à leurs effets négatifs par rapport à aux objectifs souhaités», notant qu’«à cet effet, des travaux ont été initiés pour évaluer les organes de soutien des prix des produits de base (alimentation, énergie et eau)».
Il a déclaré que l’un des résultats les plus importants de l’évaluation du système actuel de subventions est que «les subventions allouées pour soutenir les prix des produits de base sont globales et ne font pas de distinction entre les familles riches et les familles pauvres».
Il a également estimé que les subventions allouées pour soutenir les prix des produits sont «inéquitables», expliquant que pour certains produits, «la subvention qui profite aux familles riches est bien supérieure à celle destinée aux familles nécessiteuses».
Il a ajouté qu’en ce qui concerne les seuls produits alimentaires, environ 152 milliards de DA par an de subventions de l’Etat principalement allouées aux familles sont «acquises illégalement par des intermédiaires».
Il a également souligné que l’un des résultats les plus importants de l’évaluation du système actuel de subventions est que «l’application de prix bas aux produits bénéficiant de subventions globales sur le marché national encourage le gaspillage et la consommation excessive chez les consommateurs des familles et des commerçants», notant que «la couverture financière des subventions globales constitue une lourde charge pour le budget de l’Etat en termes d’augmentation des dépenses et de baisse des importations.
