Booster l’acte d’investir pour concrétiser de manière tangible la diversité économique en application de la décision du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, de décréter l’année 2022 comme étant celle du décollage économique du pays, est l’une des préoccupations majeures des pouvoirs publics.
«La nouvelle année sera celle du décollage économique dans une Algérie nouvelle qui recourt à ses capacités, ouverte à la coopération avec tous les partenaires sur la base des intérêts communs, avait, en effet annoncé le premier magistrat du pays, soucieux de la bonne marche et du sursaut de la sphère économique qui viendra en appoint pour en finir une bonne fois toutes avec la mono-dépendance aux hydrocarbures», escomptent les pouvoirs publics.
Dan ce sillage et pour garantir les conditions y afférentes, «le Premier ministre, a examiné, mardi, lors de sa réunion hebdomadaire, un avant-projet de loi proposant la création de quatre agences nationales chargées d’octroi du foncier destiné à l’investissement», selon le communiqué de la Primature , qui précise, par ailleurs, que Abderrahmane Raouia a présenté un avant projet de loi modifiant et complétant l’Ordonnance n° 08-04 du 01/09/2008 se rapportant à ce volet.
Aussi, ce projet de loi qui sera examiné lors du prochain Conseil des Ministres, aura, à coup sûr, des retombées positives sur l’acte d’investir en garantissant ainsi l’adaptation de l’économie algérienne aux normes mondiales afin de réaliser un «développement social durable» qui profitera à toutes les couches sociales et à toutes les régions du pays.
« Une mesure qui viendra renforcer l’environnement de l’acte d’investir», selon Abderrahmane Hadef
«C’est une décision qui vient renforcer la volonté des pouvoirs publics dans l’optique de relancer l’économie du pays», a indiqué Abderrahmane Hadef, expert en économie non sans mettre en exergue l’adoption de la nouvelle loi relative à l’Investissement qui prévoit une série de mesures visant à concrétiser les engagements du président de la République relatifs à l’amélioration du climat d’investissement et à garantir les conditions appropriées pour libérer l’esprit d’initiative et diversifier l’économie nationale.
Il s’agit, également, d’une «mesure qui viendra renforcer l’environnement de l’acte d’investir et une meilleure gouvernance du foncier industriel national», a-t-il ajouté non sans préciser que cette «décision représente la pièce manquante pour une véritable relance de l’économie nationale».
De plus, l’ambition de créer quatre agences nationales chargées de l’octroi du foncier industriel, comme indiqué dans le communiqué de la Primature, représente pour Abderrahmane Hadef, «l’opportunité d’éloigner la gestion de cette tâche de la gestion administrative qui a montré ses limites».
«L’investissement industriel en Algérie faisait face à de nombreux obstacles et entraves»
Pour étayer ses dires et souligner la pertinence de la décision de créer quatre agences nationales pour gérer ce volet sensible et «très valorisant pour la relance économiques du pays en mettant à la disposition des potentiels investisseurs les conditions idoines et les moyens fonciers pour non seulement créer de la richesse mais également pour s’amarrer au train du développement économique du pays», a souligné notre interlocuteur.
Car pour l’expert, «l’investissement en Algérie faisait face à de nombreux obstacles et entraves qui inhibaient de manière sérieuse l’investissement en décourageant plus d’un».
Aujourd’hui, a affirmé Hadef, «nous avons besoin d’innover notre approche par rapport à la gouvernance économique et surtout par rapport à la gestion des projets d’investissement, soit au niveau local ou national». Et pour cela, «il est plus que nécessaire d’adopter une nouvelle approche dans le nouveau code de l’investissement en cours d’élaboration».
C’est pourquoi, «nous devons, impérativement, passer d’une approche basée sur l’octroi des avantages et des aides fiscales et parafiscales et autres aides financières, à une approche, basée sur l’accompagnement et le support sur le terrain, en allant, par la suite, dans une deuxième phase, vers plus d’avantages. «Le plus important, aujourd’hui, c’est que les investisseurs puissent commencer à défricher le terrain de l’investissement».
«Mettre de la compétition entre les régions pour attirer des investisseurs»
Parallèlement à cette décision de mettre en place ces agences nationale chargées de l’octroi du foncier industriel, Abderrahmane Hadef a insisté sur la grande nécessité de «mettre de la compétition entre les régions pour attirer des investisseurs». Pour cela, «les régions sont appelées à mettre les conditions les plus attractives, pour que les investisseurs viennent s’installer chez elles».
Et pour une meilleure approche de l’acte d’investir, il est primordial, selon lui, «l’intégration à la culture de chaque entreprise, la notion d’exportation, en réservant une partie de sa production au marché régional ou international». Ce qui, assurément, est «très important pour notre démarche de relance économique», a-t-il préconisé
Nul n’ignore, selon les spécialistes de la question, que «le foncier industriel a, de tout temps, constitué un obstacle majeur aux multiples projets d’investissements en raison d’une part, de l’absence de vision d’anticipation et d’autre part». D’autre part, au régime juridique et institutionnel instable et incohérent, en ajoutant «les multiples entorses au principe de juridicité, et d’une gouvernance de nature administrative».
Assise qui a fait que de nombreux projets d’investissements de nature, pourtant, à créer de la richesse, aient buté sur ces difficultés
«Corriger les erreurs du passé», estime Hamza Boughadi
Même son de cloche chez l’expert en économie Hamza Boughadi qui, applaudit le projet mise en place de ces agences nationales chargées de l’octroi du foncier industriel en affirmant que cette nouveauté «viendra réparer les erreurs du passé en matière de gestion de ce volet».
De plus, selon notre interlocuteur, ces quatre agences que les pouvoirs publics prévoient de mettre en place dans les quatre coins du pays, devraient s’occuper surtout de «l’accompagnement dans la réalisation d’entités industrielles conformément aux besoins spécifiques de chaque région du pays».
Et de nous indiquer qu’auparavant, des concessions agricoles ou de foncier industriel ont été octroyés à des investisseurs sans que les commodités inhérentes au démarrage de l’activité ne soit prise en charge, comme le raccordement aux réseaux d’électricité, de gaz et du réseau routier ne soit au rendez. Ce qui selon lui, «vient en contradiction avec l’objectif dévolu à ces zones industrielles qui éprouvaient d’énormes difficultés pour faire démarrer leurs projets». C’est pourquoi, «un accompagnement sur le plan de la législation, du raccordement aux différents réseaux et surtout la spécification des projets», doivent être pris en charge par ces nouvelles agences, afin de ne pas rééditer les erreurs du passé.
«Elaborer un plan d’action qui tient compte des spécificités de chaque région en plus d’une gestion transparente de ses activités», devront être inclus dans la feuille de route pour réussir la transition économique que les pouvoirs publics considèrent comme la priorité des priorités au point d’en faire de l’année 2022 celle qui viendra booster considérablement le secteur de l’économie. «Condition incontournable pour en finir de manière définitive avec la mono- rente pétrolière » qui a caractérisé des décennies durant l’activité économique du pays», conclut Hamza Boughadi .