Elle est partie dans la matinée de dimanche sans crier gare.
Celle qui a été l’incarnation parfaite de l’artiste algérien qui naviguait allégrement entre le cinéma, la télévision et le théâtre et qui a su garder simplicité et humilité vient de nous quitter pour un monde meilleur.
Elle s’est fait connaître en interprétant dans les années 70’ le fameux personnage de «L’la Aïni dans le feuilleton télévisé El Hariq (L’incendie) de Mustapha Badie.
Cette époque bénie où la télévision n’était pas présente dans tous les foyers algériens.
Elle a à son actif une filmographie qui peut faire d’elle l’actrice la plus prolifique du cinéma algérien et l’interprète la plus représentative des personnages algériens du cinéma et de la télévision. Selon les observateurs les plus avertis de la scène culturelle algérienne, en quatre décennies, Chafia Boudraâ a notamment interprété des rôles dans le film Le mariage de Moussa de Tayeb Mefti, Leila et les autres de Sid Ali Mazif, L’évasion de Hassan Terro de Mustapha Badie, Une femme pour mon fils de Ali Ghalem, Un vampire au paradis de Abdelkrim Bahloul, Le cri des hommes de Okacha Touita et Hors-la-loi de Rachid Bouchareb, qui va la mener au Festival de Cannes.
Après le décès d’Ahmed Benaïssa la semaine dernière, voilà qu’une très grande artiste vient elle aussi de tirer sa révérence. Une artiste qui avait encore beaucoup à donner au cinéma.
En cette douloureuse circonstance, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a adressé un message de condoléances à la famille de la défunte Chafia Boudrâa, qualifiant la défunte de «modèle et d’école pour des générations d’artistes» et d’«une artiste digne du respect de son public qui lui est resté fidèle de longues années durant». «J’ai appris avec une immense tristesse la nouvelle de la disparition de l’artiste Chafia Boudrâa, qui nous a été ravie, rappelée auprès de son Créateur», a écrit le président de la République dans son message de condoléances.
«En cette pénible épreuve, nous faisons nos adieux à une figure de proue de l’art algérien qui a marqué de son empreinte, aux côtés de plusieurs artistes de la première heure de l’Algérie indépendante, l’histoire du théâtre, de la télévision et du cinéma algériens», a-t-il ajouté. «Elle a été, longtemps, un modèle et une école pour des générations d’artistes, ce qui lui valu le respect de son public qui lui est resté fidèle de longues années durant.
L’la Aïni était une artiste de la trempe des grands artistes internationaux», a soutenu le président Tebboune. «Nous ne pouvons que nous incliner devant la volonté d’Allah le Tout Puissant.
Je ne peux que présenter mes condoléances les plus attristées à la famille de la culture, aux artistes en général et aux proches de la défunte en particulier, priant Allah d’entourer la défunte de Sa sainte miséricorde, de l’accueillir en Son vaste paradis et de prêter aux siens patience et réconfort.
A Dieu nous appartenons, à Lui nous retournons», a conclu le président de la République. Les générations futures qui ne l’ont pas vue à l’œuvre se rappelleront d’elle comme étant la femme qui avait le plus donné aux planches algériennes, avec humilité, simplicité et un amour incommensurable pour l’Algérie. Elle est partie également avec le sentiment d’avoir servi son pays dans le domaine du 7e art. Adieu Chafia, tu nous manques déjà !