La louable initiative de regrouper et mettre à l’abri les ouvrages de l’illustre Cheikh Abdelhamid Ben Badis peut aisément être assimilée à un acte patriote, dès lors qu’il s’agit de préserver un pan de la mémoire de la nation, avait dit son frère, Abdelhak, qui avait pris la louable initiative de protéger ce précieux legs», dixit le frère du fondateur et premier président de l’Association des Oulémas musulmans algériens.
Et de poursuivre en relatant les pérégrinations de cette collecte d’ouvrages : «J’ai œuvré, pendant des années, à collecter les livres du Cheikh depuis divers endroits pour les mettre dans le bureau de mon père, dans la maison familiale», avait-il déclaré.
Par ailleurs, Abdelhak Ben Badis a précisé qu’«une partie de ces livres était rangée à la mosquée Sidi Lakhdar, où le leader du mouvement réformiste donnait des cours», alors qu’une autre partie se trouvait à la mosquée Sidi Kemmouche et une troisième partie chez son autre frère, Mouloud.
Ce qu’il faut mettre en exergue, c’est que Abdelhak Ben Badis a également relevé que des efforts ont été déployés pour inventorier le fonds de la bibliothèque du président de l’Association des Oulémas musulmans algériens (AOMA). Et d’ajouter : «Abdelhamid Ben Badis a consacré sa vie pour sa patrie, pour la protection de l’identité algérienne en œuvrant à contrecarrer toutes les tentatives coloniales d’aliénation culturelle visant le peuple, et sa bibliothèque constitue un pan de la mémoire collective».
Quant au contenu de cette bibliothèque, appelée à être une référence de la pensée de l’illustre Cheikh, le président de la Fondation Ben Badis, Abdelaziz Filali, a indiqué que «la bibliothèque personnelle du Cheikh Ben Badis, dont la fondation détient une liste de son contenu, totalise 1000 ouvrages et 900 titres dans diverses disciplines, parmi les principaux ouvrages de l’époque entre ceux utilisés par le Cheikh lors de son cursus universitaire et ceux qu’il utilisait en tant qu’enseignant», a-t-il précisé tout en soulignant que «Abdelhak Ben Badis avait consacré plus de 80 ans à préserver la bibliothèque de son frère, précurseur de la renaissance intellectuelle et réformiste en Algérie»”.
Le président de la Fondation Ben Badis a relevé que cette bibliothèque englobe un fonds «important» de livres traitant de l’exégèse coranique, les fondements du fiqh et le tajwid notamment.
Avec des thèmes aussi riches que variés, on peut y trouver des ouvrages de littérature, des recueils de poèmes et de prose dont Diwan Al Hamassa de Abi Tamam, des livres de philosophie et d’histoire ancienne et contemporaine, islamique et occidentale, dans les deux langues, en arabe et en français.