Les responsables du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) ont mis en garde contre la possibilité de répercussions «catastrophiques» auxquelles le continent africain sera confronté dans les mois et peut-être les semaines à venir, affecté par les retombées du conflit ukrainien, dont les plus importantes sont la hausse des prix du carburant, de la nourriture et de l’énergie. «Il s’agit d’une crise sans précédent pour le continent», a déclaré Raymond Gilpin, économiste en chef du Programme des Nations unies pour le développement en Afrique, lors d’une conférence de presse à Genève, en Suisse.
L’économiste s’attend à une baisse de la croissance économique sur le continent, censée remonter légèrement cette année après la Covid-19», et la croissance des exportations approchera les 4%, et non les 8,3%, comme on s’y attendait. En conséquence, a-t-il dit, des millions de familles seraient confrontées à des difficultés financières qui pourraient exacerber la colère sociale à travers le continent, qui compte la plupart des pays les plus pauvres du monde. Raymond Gilpin n’exclut pas la possibilité de tensions surgissant dans les points chauds, comme le Sahel, certaines parties de l’Afrique centrale et la Corne de l’Afrique. Pour sa part, la sous-secrétaire générale des Nations unies, Ahuna Isiakonwa, a expliqué que «certains pays africains importent jusqu’à 80% du blé de Russie et d’Ukraine.
Et se trouvent de facto confrontés à un état d’urgence en lien avec les troubles qui se produisent actuellement», notant que ces pays sont incapables de mettre en place des solutions du jour au lendemain pour fournir les produits essentiels. La responsable a souligné également les taux d’emprunt trop élevés pour les pays africains, ajoutant qu’«ils sont les plus élevés au monde». Dans ce contexte, une déclaration conjointe publiée par 11 organisations humanitaires internationales indique qu’il y a environ 27 millions de personnes qui souffrent de la faim dans la région de l’Afrique de l’Ouest, et ce nombre pourrait atteindre 38 millions de personnes d’ici juin prochain, soit une augmentation pouvant aller jusqu’à 40% par rapport à l’année dernière, aggravant ainsi le nombre de personnes souffrant de carences nutritionnelles.
En parallèle, il faut savoir que l’Afrique de l’Ouest a connu une vague d’inondations sans précédent, en plus de graves sécheresses dues aux effets du changement climatique, qui ont rendu l’agriculture plus difficile dans cette région, en plus des conflits armés dans de grandes parties des pays d’Afrique de l’Ouest, y compris certaines parties du Burkina Faso, du Mali, du Niger, du Tchad et du Nigeria ; en plus, ce dernier pays de plus de 200 millions d’habitants est confronté à la violence des groupes terroristes affiliés aux deux organisations Al Qaîda et EI), qui a contraint des millions de personnes à quitter leurs terres.