Chaque année à l’arrivée du mois sacré du Ramadhan, l’Algérie connait des opérations de solidarité pour aider les familles nécessiteuses et démunies, d’où des restaurants de solidarité s’ouvrent dès le premier jour du mois de Ramadhan pour les personnes de passage ou démunies et les invite à rompre le jeûne et ce, dans le cadre de la miséricorde, d’unité et d’entre-aide entre les différentes franges de la société.
Les restaurants « Rahma » sont un aspect de la solidarité, de la synergie et de la cohésion entre le peuple algérien pendant le mois sacré, car de nombreuses organisations et associations caritatives se précipitent pour faire le bien et organisent ces restaurants comme une charité continue qui étanche la faim des nécessiteux pendant ce mois. Ces restaurants ne diffèrent pas des tables du Ramadhan en termes de plats et de préparation. Les bénévoles de ces restaurants préparent les mêmes plats que les familles préparent : chorba, bourak, mthowam, viande sucrée, salade, apéritifs et autres plats qui ornent les tables des passants, ce qui manque à cette chaleur familiale.
Sur ce sujet, la rédaction de Maghreb Info a contacté différentes associations pour parler de ce sujet. Il s’agit de l’Association « El Aman » pour la protection des consommateurs, l’Association nationale de volontariat ainsi que le Club « Ibtassim ».
Nécessité d’élaborer un texte de loi réglementant les actions de solidarité
Le président de l’association nationale de protection des consommateurs (El Aman), Hassan Menouar a indiqué que « le but de son association est que les choses se fassent dans le respect de la sécurité sanitaire des aliments donnés mais aussi, dans le respect de la dignité des Algériens ».
Il a expliqué que ces dernières années une caricature qui ne convient pas à la société algérienne est en train de se faire. « Comme si tous les Algériens sont en train d’attendre le couffin de Ramadan et puis certaines associations font du populisme. Ils font la distribution des couffins avec des photos sur les réseaux sociaux », a-t-il indiqué, appelant, dans ce cadre, les pouvoirs publics à agir et à même à élaborer un texte de loi qui réglemente toutes ces actions de solidarité.
Sur le point de vue sanitaire, Menouar a fait état, selon des informations que « l’association a reçu des couffins qui comprennent des aliments proches de la date de péremption, les droits des consommateurs universels c’est pour les produits qu’on achète ou pour les produits qu’on donne gratuitement ».
La même préoccupation a été exprimée par notre interlocuteur vis-à-vis des restaurants de « Rahma », précisant son souhait qu’ils soient organisés comme partout, dans le monde. « Il faut mobiliser des structures dédiées à la restauration, tout en proposant de laisser un seul restaurant ouvert dans chaque commune, compte tenu de son statut légal, soit un registre du commerce et toutes les procédures légales pour sauvegarder la sécurité sanitaire des aliments », a-t-il ajouté
Menouar a également suggéré que ces restaurants travaillent avec des bons comme cela se fait dans le monde entier pour les actions de solidarité, dont les associations et les imams se chargent, précisant que l’anarchie dans ce genre d’opération décourage les donateurs et altère l’image de l’Algérie.
« Pourquoi pas des aides dans des comptes bancaires comme ça les gens préservent leur dignité et ça les encourage à se bancariser », a-t-il ajouté, poursuivant : « Nous avons un ministère de la Solidarité et le Croissant-Rouge algérien, il fallait créer un crédit fiable pour ces opérations de solidarité, ainsi il faudrait qu’il y est de la numérisation. »
CRA : 200 restaurants « Rahma » ouverts et 40.000 colis de produits alimentaires distribués
Le Croissant-Rouge algérien (CRA) a, pour sa part, mis en place, à l’occasion du mois sacré, un programme de solidarité au profit des familles démunies prévoyant différents types d’aides, notamment dans les zones d’ombre, et ce, à travers l’ouverture de 200 restaurants «Rahma » et la distribution de 40.000 colis de produits alimentaires, a-t-on appris auprès de cette organisation humanitaire.
Le CRA poursuit ses actions de solidarité avec l’avènement du mois sacré de Ramadhan à travers la mise en place d’un programme prévoyant l’ouverture de 200 restaurants « Rahma », la distribution de repas d’Iftar au profit des usagers de la route et de plus de 40.000 colis de produits alimentaires aux familles nécessiteuses et démunies à travers les différentes régions du pays, notamment les zones d’ombre.
Le programme porte également sur des opérations de circoncision de plus de 2.000 enfants et la distribution de vêtements de l’Aïd aux enfants des familles nécessiteuses, outre l’organisation de visites aux malades dans certaines hôpitaux, notamment les cancéreux.
Deux convois de colis seront lancés à Alger et Constantine
Pour sa part, le chargé des affaires des volontaires à l’Association nationale de volontariat, Abdelouadoud Malha, a souligné qu’ « un programme a été tracé cette année, à l’occasion du mois sacré de Ramadhan ». Il s’agit du restaurant « Aber Sabil » au niveau de tous les bureaux de l’Association à travers 35 wilayas, ainsi que des convois de colis offerts par un partenaire privé seront lancés à travers tous les bureau de l’Association, précisant que le départ sera à partir de la capitale qui alimentera les wilayas du Centre et de l’Ouest, quant au deuxième départ sera à partir de la wilaya de Constantine qui alimentera, de son coté, les wilayas de l’Est et du Sud.
A une question sur le recensement des familles nécessiteuses, il a indiqué que l’opération se fait par les comités de quartiers qui sont informés des familles prioritaires et qui sont dans le besoin. « Nous avons une base de données de ces familles car c’est la troisième année consécutive que l’Association organise cette opération ».
Le président du Club «Ibtassim » (sourire), Abderrahmane Khelloufi a de son côté fait état de 150 couffins préparés pour être destinés aux familles nécessiteuses, dont 30 ont été distribués compte tenu de leur besoin strict. Pour ce qui est du reste des couffins, il a expliqué que le club attend pour accomplir le manque de certains produits.