Le lever de rideau sur le rendez-vous livresque le plus attendu et non moins divertissant de l’année aura lieu ce jeudi 24 mars au palais des Expositions des Pins maritimes d’Alger (Safex) avec la promesse qu’il attirera une foule record de visiteurs et de passionnés du livre. Placée sous le thème «Le livre… passerelle de mémoire», cette manifestation culturelle à laquelle le ministère de la Culture et des Arts accorde un intérêt particulier, verra la participation record de pas moins de 1250 exposants de 36 pays avec, faut-il le souligner, l’Italie comme invitée d’honneur. Concernant le programme de ce rendez-vous incontournable de l’année, qui revient après un arrêt dû à la pandémie de la Covid-19, promet d’être riche et varié. Le point de presse tenu à la Bibliothèque nationale par Mohamed Iguerb en a donné les grands axes et sérié les différentes manifestations culturelles programmées en marge de ce «Festival du livre», que d’aucuns attendent impatiemment. Ainsi, l’on apprend que le SILA connaîtra «une participation record, ce qui représente une hausse de plus de 26% comparativement à l’année 2019, avec 266 maisons d’édition algériennes, a-t-il annoncé relevant, toutefois, «une baisse de la participation algérienne de 12%, comparativement à la session 2019, due aux retombées de la pandémie de coronavirus sur le marché du livre en Algérie», est-il précisé.
L’Italie, ce grand pays ami de l’Algérie, invitée d’honneur
Au sujet de l’Italie, l’invitée d’honneur de cette manifestation culturelle la plus importante de l’année, Mohamed Iguerb a indiqué que «ce choix est dicté par les profondes et séculaires relations historiques entre les deux pays, au regard des liens historiques et du partenariat stratégique bilatéral». Ce qu’il y a lieu de souligner, entre autres, concernant cette manifestation culturelle, c’est que les participants sont exonérés des frais de stands. Ce qui a été bien relevé par le conférencier en des termes élogieux : «L’initiative du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, d’exonérer toutes les maisons d’édition participant à la 25e édition du SILA, des frais de location des stands, une mesure qui a encouragé l’élargissement de la participation étrangère et algérienne à cette manifestation organisée sous l’égide du ministère de la Culture et des Arts», a-t-il tenu à souligner. En raison de l’importance de ce rendez-vous, le conférencier a fait un bref tour d’horizon concernant le programme culturel riche et diversifié du Salon. En effet, il a porté à la connaissance des médias que celui-ci est «réparti sur les différents pavillons et que l’ensemble des livres présentés sont des publications récentes des maisons d’édition internationales et algériennes, et que la priorité est donnée aux publications scientifiques et universitaires, ainsi qu’au livre littéraire qui connaît un engouement important, tout en attachant une plus grande importance aux publications algériennes, tandis que le livre religieux recule par rapport aux dix dernières années», a-t-il dit.
Le ministère de la Culture a «mis les petits plats dans les grands»
Le ministère de la Culture et des Arts, qui compte faire de cette manifestation le rendez- vous à ne pas rater, a mis «les petits plats dans le grands» en concoctant toute une série de manifestations en marge de ce Salon international. En effet, le département ministériel de Soraya Chaallal prévoit d’organiser trois colloques qui auront pour thèmes «La présence de la mémoire nationale dans la littérature algérienne», «Le rôle de la traduction dans la réappropriation de la littérature algérienne d’exil» et «L’organisation du marché du livre en Algérie». Tout comme il prévoit de donner plus d’élan en le transférant à l’échelle locale dans les 58 wilayas du pays à travers le slogan «Le livre dans la rue», où des activités visant la promotion de «l’acte de lire» sont prévues dans les bibliothèques principales de chaque wilaya du pays, y compris dans le Grand Sud. D’autres rencontres aussi importantes sont également prévues à l’occasion de ce rendez-vous livresque. Ainsi, la Bibliothèque nationale sera présente avec deux conférence sur «Le dépôt légal» et «La numérisation» et un colloque national, prévu au siège de la Bibliothèque nationale autour des «Valeurs humanistes dans la culture algérienne», avec des témoignages et des lectures», a-t-on appris de sources sûres. Comme il est d’usage à chaque édition du Salon du livre d’Alger, des hommages seront rendus aux écrivains martyrs de la Révolution qui ont trempé leurs plumes dans les vicissitudes du vécu des Algériens durant la guerre de Libération nationale. Pour cette édition, le choix des organisateurs s’est porté sur «Ahmed Reda Houhou, assassiné en 1956 à Constantine, Larbi Tébessi, Rabie Bouchama, Abdelkrim El Aggoune, Mohamed El Amine El Amoudi, et Mouloud Feraoun», est-il indiqué sur la page officielle du ministère de la Culture, organisateur de cette manifestation. Aussi, il est également prévu un «retour» sur la journée historique du 19 mars 1962 qui a scellé les Accords d’Evian pour la relater et analyser sa portée en tant que moment crucial marquant la fin de cent trente-deux ans de colonisation, en plus d’une rencontre sur «l’édition, l’Histoire et le livre de mémoire» animée, entre autres, par les historiens Dahou Djerbal et Fouad Soufi», est-il indiqué. Cette manifestation culturelle d’importance capitale pour la culture ne peut se dérouler sans un «clin d’œil» pour les hommes et les femmes de Lettres qui ont marqué de leurs empreintes le paysage livresque de la scène culturelle algérienne.
Un clin d’œil pour les écrivains martyrs
Plus précisément, le programme comporte des rencontres sur «L’histoire à l’épreuve du roman», «Le métier du roman», ou encore les scènes et les lieux d’écriture qui réuniront, entre autres, des femmes et hommes de Lettres, comme Amine Zaoui, Sarah El Nems, Mohamed Ftelina, ou encore Lounis Ben Ali. Notons toutefois qu’une «rencontre algéro-italienne des professionnels du livre est aussi au menu du SILA, en plus d’un cycle sur les passerelles linguistique, littéraire, cinématographique et théâtrale entre l’Italie et l’Algérie», est-il indiqué pour rendre hommage à ce pays ami qui s’est toujours positionné du côté de l’Algérie, avant pendant et après l’indépendance du pays. Les jeunes écrivains de la génération montante font également partie du programme de cette manifestation culturelle, en ce sens que «le SILA reconduit également ses ‘‘estrades’’, tribunes ouvertes à de nombreuses figures littéraires comme la romancière Amal Bouchareb, le journaliste et écrivain Mustapha Benfodil, l’écrivain tunisien El Habib Selmi, ou encore le poète et romancier jordanien Jalal Barjes, en plus de proposer une série d’hommages et évocations de personnalités littéraires qui nous ont quittés depuis la dernière édition du Salon, à l’image de Merzak Bagtache, Mouloud Achour, Abdelmadjid Merdaci, ou encore El Hadj Miliani», est-il indiqué dans le programme établi pour cette édition.
La question mémorielle omniprésente
Après une absence qui a duré plus de deux ans en raison de la pandémie de la Covid-19, le Salon du livre ne pouvait se tenir sans un retour en arrière pour évoquer la question mémorielle, raison pour laquelle il est bien mentionné que ce rendez-vous livresque marque son retour sous le thème : «Le livre, passerelle de mémoire». A ce sujet qui constitue une des facettes les plus attrayantes de ce Salon, les organisateurs, en collaboration avec le ministère de la Culture et des Arts ont tenu à ce que cette nouvelle édition soit particulière et inédite, puisqu’elle intervient avec la célébration de Aïd Ennasr. Plus précisément, le choix du mois de mars, à titre symbolique pour accueillir un rendez-vous si spécial n’a pas été fait innocemment. Et le choix de l’Algérie d’associer la question mémorielle à ce rendez-vous du livre est la preuve tangible que le passé de l’Algérie, chargé d’épopées héroïques et de luttes pour le recouvrement de son indépendance, ne peut être occulté, ni mis entre parenthèses, particulièrement lorsque le rendez-vous est international et que le support de la manifestation concerne le livre. Depuis sa création, il y a une trentaine d’années, force est d’admettre que le Salon international du livre a de tout temps été considéré comme le rendez-vous culturel à ne rater sous aucun prétexte. D’ailleurs, à ce propos, les organisateurs, au même titre que les pays invités, ont été unanimes à avouer que «le SILA a toujours été un événement réussi». Raison pour laquelle il est loisible de s’enorgueillir du fait que «son classement comme 1er événement culturel d’une grande importance, et cela se traduit par sa pérennité et son développement comme étant un espace qui regroupe les auteurs, écrivains, romanciers, hommes de Lettres, qui ont fait son succès tout au long de 25 années. Son objectif est d’offrir une multitude de titres, encourager la lecture, rapprocher les lecteurs de leurs idoles et développer l’économie et la culture», a indiqué le commissaire du Salon qui, faut-il le rappeler, saura attirer la foule des grands jours constituée d’amoureux du livre, de curieux à la recherche de nouvelles publications.
