L’Algérie enregistre ces derniers temps une baisse significative du nombre d’infections et de décès. Après un pic fort qui a atteint plus du 2.500 cas le 25 janvier dernier.
Plusieurs questions se posent sur ce sujet. Est-ce que c’est la fin de la pandémie ou la population vivra avec un virus saisonnier comme celui de la grippe.
Les professeurs, Kamel Djenouhat, président de la Société algérienne d’immunologie et chef de service du laboratoire central EPH Rouiba et Reda Djidjik, professeur et chef service d’immunologie au CHU de Beni Messous ont répondu à ces interrogations dans une déclaration à Maghreb Info.
« On ne risque rien et on doit revenir à la vie normale »
Le Pr Djenouhat a indiqué qu’il existe certains éléments très nouveaux par rapport aux vagues précédentes. « Lors des vagues précédentes on n’avait jamais vu que tout le pays où tout le monde a contracté le virus en même temps et la baisse a commencé en même temps ».
D’après lui, la situation en Algérie est beaucoup plus rassurante, « puisqu’on est arrivé à une trentaine de cas par jour, donc, on est d’ailleurs en train de fermer les services Covid et reprendre les autres activités».
Notre interlocuteur a évoqué, lors de son intervention, les avis divergents des experts sur cette question. « Au début des experts ont prédit que vu cette contamination massive en même temps, certainement la population sera protégée pendant les mois à venir et si le virus persiste, il va se transformer en forme endémique, c’est à dire qu’il n’y aura plus ces fameuses vagues, ces fermetures et ces perturbations », précise-t-il.
Un autre pourcentage estimé, selon lui, à 10à15% qui ont prédit que « ce sera fort probablement la fin de la pandémie comme celle de la grippe espagnole ».
Dans ce cadre, le professeur s’est dit «optimiste » par rapport à l’avenir de la pandémie que ce soit en Algérie ou dans le monde.
Le Conseil national autonome des Imams et des fonctionnaires du secteur des affaires religieuses ont revendiqué, suite à la baisse des cas de contaminations dans le pays, la levée du protocole préventif appliqué dans les mosquées, ainsi que le retour des cours hebdomadaires et des conférences scientifiques, comme ils ont appelé à la levée de la mesure appliqué le Ramadan de l’année passée, consistant le timing des prières de Tarawih à une demi-heure.
Dans ce cadre, à la question sur la possibilité de lever les restrictions, comme l’a fait l’Arabie saoudite, notamment pour l’accomplissement du pèlerinage, le spécialiste a répondu que ce n’est pas seulement l’Arabie saoudite qui l’a fait mais tout monde.
En tant que scientifique, Professeur Djenouhat s’est dit « pour l’ouverture totale ». Il a ajouté : « Peut-être que si on veut être un peu vigilants on laisse le test antigénique, lors de la rentrée seulement, mais on enlève ces PCR Aller-retour et pass vaccinal. Maintenant c’est l’infection naturelle qui remplace le vaccin. » Or, poursuit-il, « les décisions reviennent aux autorités hautes du pays ».
S’agissant de la possibilité d’appliquer les mêmes mesures initiées, auparavant, lors des prières de Tarawih, durant le mois du Ramadan cette année, le spécialiste a répondu : « On ne risque rien et on doit revenir à la vie normale sans restrictions, sans distanciation, sauf les personnes les plus vulnérables, les sujets âgés et qui ont des maladies chroniques, ils continuent à se protéger un peu. »« Eventuellement si le virus va revenir, peut-être que c’est cette population qui devrait être vaccinée ».
Concernant le port obligatoire du masque, il a répondu : « Cela n’a aucun sens, le virus ne circule, probablement que sur les personnes qui n’ont pas fait l’infection il y a toujours un risque, insistant sur la population vulnérable. »
«Il y a toujours un risque d’avoir nouveau variant »
D’autre part l’avis du chef de service de l’immunologie à l’Hôpital de Beni Messous, Pr. Reda Djidjik controverse celui de son confrère Pr Djenouhat.
Alors qu’il a fait état de bons indicateurs dans le pays, en matière de la baisse des infections et de mortalité, Pr Djidjik à personne ne peut dire si, réellement, « on a terminé cette histoire de Covid-19 ou plutôt passer à un virus saisonnier ».
Il a précisé : « On attendra le jour qui viendra pour voir le nouveau variant qui arrive, attendre le nouveau pic, on ne peut pas le prédire pour le moment et dire avec certitude et exactitude qu’on a terminé ou ce sera un virus saisonnier. »
D’après lui, les gens se contaminent toujours du sous-variant BA.2. « Puisque il y a toujours une circulation, il y a toujours un risque d’avoir un nouveau variant », explique-t-il.
S’agissant de la levée des restrictions, lors des prières de Tarawih, durant le mois de Ramadan comme a fait l’Arabie saoudite pour le pèlerinage, le professeur a argumenté la levée de ces mesures à l’Arabie saoudite par la vaccination totale de la population, par contre en Algérie on n’est pas vacciné à 100% ».
Pr Djidjik s’est dit, par ailleurs, pour l’exigence de la vaccination pour les tarawih, ajoutant que la levée des restrictions doit être faite de manière progressive, pour voir comment la pandémie va se comporter.