La question de l’existence de l’immunité collective en Algérie suscite dernièrement des avis divergents parmi les spécialistes et les scientifiques.
Alors que certains estiment que la 4e vague qu’ont vécue les Algériens a contribué à l’atteinte de l’immunité collective, grâce au variant de la Covid-19 « Omicron », d’autres indiquent que cette immunité n’existe pas scientifiquement, en raison de l’absence d’études qui confirment cette hypothèse.
Parmi eux, le docteur Mohamed Melhag, chercheur en virologie et ex-biologiste des laboratoires d’analyses médicales.
Ce dernier a expliqué, dans une déclaration à Maghreb Info, qu’il n’y a pas d’études sur lesquelles peuvent les scientifiques se baser. « Nous sommes en pleine pandémie, il ne faut pas donner des informations tant qu’il n’y a pas des arguments scientifiques fondés par des études publiées ».
Pour Dr. Melhag, scientifiquement le virus mute toujours. « En virologie cela fait partie de la vie normale des virus, chaque jour, chaque instant et chaque contamination il y a une mutation qui se produit et est classifiée par l’Organisation mondiale de la santé ».
Clarifiant que les variants sont des variants, soit « en exploration » (sous-études), soit des variants « sous surveillance » (quand les contaminations augmentent, et la troisième phase, qu’il qualifie de « la plus critique et la plus dangereuse » est la classification d’un variant comme « inquiétant ».
« On a toujours des variants qui ne sont pas classés et ces variants, soit ils passent inaperçus, ce qui est le cas actuellement, soit ils vont se développer et nous faire un problème de santé publique ». « Dans ce cas-là il y a l’Organisation mondiale qui va les déclarer comme sous surveillance soit comme préoccupants », souligne le chercheur.
Du point de vue du Dr. Mohamed Melhag, si l’Algérie est en pleine immunité collective, la vaccination n’a aucune utilité. « Alors que ce n’est pas le cas, on demande toujours aux gens de se faire vacciner. Quand même on prévoit c’est une probabilité une cinquième vaque et pour cette raison on demande aux gens d’être vaccinés pour se protéger. Premièrement parce qu’actuellement on a des études à l’appui publiées à l’échelle internationale, dans des revues de l’autorité internationale scientifique spécialisée et connue et qui confirment l’efficacité et la protection des vaccins, c’est pour cela on demande aux gens de se faire vacciner ».
A une question sur la cinquième vague de la Covid-19, il a répondu que si « on continue avec les mêmes indicateurs qui ont mené l’Algérie à la troisième et la quatrième vagues, le pays
Ira – scientifiquement c’est le principe de causalité – à la 5e vague qui est toujours probable ».
S’agissant de la situation épidémiologique dans le pays, notre interlocuteur a indiqué que la courbe est en « tendance décroissante ».
Selon lui, vu les paramètres existants et les statistiques l’Algérie est en train de sortir de la quatrième vague, via le nombre de cas enregistrés par le ministère.
« En matière d’infection on a toujours une diminution, en matière d’accès aux soins intensifs (un paramètre de dangerosité), il y a une réduction, les décès également, c’est un indicateur majeur de dangerosité, chaque jour on enregistre 3 à 9 cas », a-t-il fait état.
En revanche, dit-il, ces courbes sont d’autres indicateurs d’alerte également. Il a précisé que la Covid-19 existe toujours, ce qui indique un indice de propagation.
Le deuxième indicateur, ajoute le spécialiste, est celui de la dangerosité. « C’est les décès ce qui consiste que le virus est toujours là et continue à tuer des citoyens, quant au deuxième indicateur de dangerosité c’est l’existence toujours des citoyens en soins intensifs », déclare-t-il.
En conclusion, poursuit le docteur, le virus est toujours là malgré l’apaisement de la situation, malgré les bilans décroissants. « En matière de propagation on souligne une chose que ces bilan sont confirmés par la technique de PCR, les autres cas on les connait pas – on ne doute pas des bilans du ministère de la santé – mais on enregistre que les cas détectés par les techniques antigéniques ne sont pas comptabilisés, les cas diagnostiqués par les cliniciens ne sont pas comptabilisés également, ainsi que ceux diagnostiqués par les radiologues, les cas également qui sont des porteurs asymptomatiques ou bien les porteurs sains qui ne présentent pas de symptômes, sont très dangereux ainsi que les gens qui ne se déclarent pas ».
