C’était il y a 3 ans, le 22 février 2019 : début d’un soulèvement populaire inédit en Algérie, baptisé «Hirak béni ». Une mobilisation pour dire non à un cinquième mandat d’Abdelaziz Bouteflika. En 2020, le président de la République a décrété le 22 février 2019, date du déclenchement du Hirak pacifique, Journée nationale.
A plusieurs reprises le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a déclaré que «le Hirak authentique béni a sauvé l’Algérie d’une véritable catastrophe, qui a failli anéantir l’Etat ».
Le président Tebboune a estimé que « 13 millions d’Algériens ont sauvé l’Algérie du 5e mandat et du prolongement du 4e », en allusion au Hirak du 22 février 2019, ajoutant que « la ‘’issaba’’ voulait exploiter la maladie de l’ancien président pour accaparer le pouvoir pour cinq autres années et piller encore les fonds de l’Etat, les choses auraient pu se terminer dans la violence ».
« Grâce à la conscience du peuple, convaincu que le changement s’opère de l’intérieur et nullement par le recours à la violence ou le sang, l’Algérie a pu sortir de la zone du danger », a-t-il relevé.
Sofiane Djilali : « Plusieurs changements constatés »
Le président du parti Jil Jadid, Soufiane Djilali contacté, hier, notre rédaction et nous a affirmé que « depuis l’arrivée du président Abdelmadjid Tebboune les revendications principales du Hirak ont été prises en charge, il y a un des changements importants, la situation était dans un état critique, il fallait du temps pour rétablir la situation », ajoutant qu’ « il y a eu un changement de la constitution il y a eu des élections législatives tout cela s’inscrit positivement pour l’Algérie ».
Pour notre interlocuteur « le hirak avait une demande principale un objectif c’est qu’il n’y pas un 5e mandat, le peuple algérien voulait un véritable changement significatif et global ».
Ajoutant dans le même contexte que « le 1er objectif était atteint et le reste des revendications nécessite un peu de temps, beaucoup de hirakistes ne sont pas satisfaits dans la simple raison que le hirak n’est pas un mouvement politique et ses demandes étaient contradictoires ».
Selon lui, « il reste au même temps que le pays se débat encore dans des problèmes qui ne sont pas encore réglés parce que les choses se sont accumulées depuis très longtemps et que cette difficulté à l’évidence ne peut être dépassée rapidement ».
Larbi Safi : « Grâce au hirak, l’Algérie à retrouvé sa place diplomatique »
Pour sa part, le porte-parole du RND, Larbi Safi, joint, hier, par téléphone, a évoqué deux points qui étaient les principales revendications du « hirak béni ».
Pour Larbi Safi, « le hirak est considéré comme un grand tournant pour les Algériens, le hirak a débuté dans une époque où l’argent sale et la fraude étaient les deux éléments qui ont caractérisé le quatrième mandat de l’ex-président Bouteflika ». A cette époque le peuple voulait à tout prix arrêter le cinquième mandat et le deuxième point était la lutte contre la corruption et la fraude et les symboles de la corruption, qui sont aujourd’hui derrière les barreaux.
Par la suite, l’Algérie s’est dirigée vers le parachèvement du processus d’édification des institutions de l’Etat avec de nouvelles réformes dont la nouvelle constitution qui a inscrit « le hirak » en préambule. Faisant part de l’application, « pas à pas », des 54 engagements du président de la République.
Parmi les réformes institutionnelles initiées par le président de la République figure le renouvellement des institutions de l’Etat dans le cadre duquel a été installée la Cour constitutionnelle, censée, a-t-il soutenu, « rassurer le peuple ».
« Les 54 engagements sont réels et non des rêves ou des promesses électorales populistes », assurant qu’à la fin de l’exécution des engagements « il y aura une autre Algérie » comme la promet le président Tebboune.
Indiquant que le président de la République « suit la concrétisation de ses engagements pas à pas », ajoutant qu’il a fait état du début d’application sur le terrain de plusieurs engagements.
En effet, l’Algérie est un pays protégé et gare à quiconque serait tenté de lui porter préjudice, a souligné le porte- parole du RND, qualifiant ceux qui voudraient vendre le pays d’« ennemis ».
« Après les élections des Assemblées populaires communales et de wilayas, le président a lancé des réformes à caractère économique et social. En sus de la reconstruction des bases sociales et économiques de l’Etat afin de mettre en place un Etat moderne », a poursuivi notre interviewé.
En outre, notre interlocuteur nous a indiqué que grâce au hirak béni « l’Algérie à retrouvé sa place sur la scène diplomatique et elle a repris son rôle au niveau continental comme elle a retrouvé sa positon en particulier parmi les pays arabes ».
A la veille du hirak, des tentatives pour déstabiliser l’Algérie
La diffusion de la série subversive « Alger, confidentiel » par la chaîne TV franco-allemande ARTE intervient dans un contexte de guerre de 4e génération et obéit à des schémas de déstabilisation d’une Algérie qui dérange de par son statut de « puissance régionale multidimensionnelle », son indépendance décisionnelle et son refus à toute immixtion dans ses affaires internes, ont relevé des experts.
Le contexte choisi pour la diffusion de cette mini-série, truffée de scénarios et de fictions sans aucune relation avec la réalité algérienne, n’est pas fortuit car il intervient à quelques jours du 3e anniversaire du Hirak authentique et béni, ont relevé l’universitaire et politologue Mohamed Berkouk et l’expert en questions sécuritaires, Mokhtar Mediouni.
« Il s’agit d’une stratégie qui vise à semer le doute autour d’un certain nombre de valeurs et repères en tentant de lancer de nouveaux faux-débats autour de questions définitivement classées par la loi, l’Histoire et tout un peuple », à savoir la thèse du « Qui tue qui », a commenté M.Berkouk, rappelant que « les Algériens, avec les institutions du pays, ont pu vaincre un terrorisme jamais connu dans le monde du fait qu’il agissait avec une complicité affirmée de l’Occident où étaient abrités les terroristes et où se développait la matrice idéologique, se finançaient et s’équipaient les groupes terroristes ».
Pour ce politologue, « l’Algérie nouvelle, de par sa stabilité systémique, l’union sacrée entre le peuple et son armée et sa volonté de créer un modèle de développement, de gouvernance et de sécurité nationale, basé sur les référents historiques, dérange »