Le non-recyclage des déchets a fait perdre à l’Algérie un montant financier de plus de 8 000 milliards de dinars par an, alors que le taux de recyclage des déchets ménagers n’a pas dépassé les 10% sur l’ensemble des déchets collectés, a indiqué l’Agence nationale des déchets (AND).
La quantité des déchets ménagers recyclés en 2020 s’élève à près de 1,3 million de tonnes, une quantité « très faible » par rapport à la quantité produite durant la même année, soit 13,5 millions de tonnes.
L’Agence insiste à chaque fois sur la nécessité de redoubler d’efforts pour généraliser le tri sélectif des déchets à la source avant qu’ils n’atteignent les centres d’enfouissement technique.
A cet égard, elle a souligné que la benne à ordures contient 80% des déchets recyclables via le tri sélectif.
Les données disponibles révèlent que « le tri sélectif des déchets ménagers de la source (bennes) est « très faible », ajoutant que « 45% de déchets ménagers sont transférés vers les CET (101 CET au niveau national), tandis que les 55% restants sont déversés dans les points noirs ou des décharges anarchiques ». De plus, les métaux et les produits en plastique rapportaient, à eux deux, des bénéfices s’élevant à 69 milliards de dinars par an.
L’AND a rappelé que la gestion des déchets ménagers coûtait à l’Etat près de 127,05 milliards de dinars (an, soit 0,76% du produit intérieur brut).
Les dépenses de gestion des déchets au niveau des CET coûtaient au Trésor public 58 milliards de dinars, a-t-elle ajouté.
Dans ce contexte, la présidente du Département d’éducation et de sensibilisation à l’environnement de l’Institut national de formation à l’environnement, Mme Achour Hayat, insiste sur la nécessité d’améliorer le système de récupération et de recyclage des déchets, soulignant que « seuls les métaux et les plastiques sont capables de générer des profits de jusqu’à 69 milliards de dinars par an ».
Elle a souligné que « la gestion des déchets ménagers et autres coûte à l’État environ 127 milliards de dollars par an, soit environ 0,75% du produit intérieur brut ».
Selon l’Agence nationale des déchets, la quantité de déchets ménagers produite annuellement en Afrique s’élève à 250 millions de tonnes, dont seulement 4 % sont valorisés, ce qui constitue une perte économique de 8 milliards de dollars. Quant au processus de collecte des déchets, il ne couvre que 55 % du continent, selon une organisation des Nations unies.
Quant à l’Algérie, la quantité de déchets ménagers produite annuellement s’élève à 13 millions de tonnes, avec une valeur économique de 94 milliards de dinars si elle était valorisée.
L’AND a ajouté, en se basant sur les chiffres du Système national d’information sur les déchets, que le recyclage des plastiques peut générer une somme colossale dépassant les 60 milliards de dinars et fournir au moins 7 600 emplois directs.
En ce qui concerne le plan des services du ministère de l’Environnement qui vise à encourager l’investissement dans le recyclage des déchets, Mme Achour Hayat a affirmé que l’opération de recyclage des déchets est l’un des projets les plus réussis, ou plutôt le meilleur d’entre eux, pour les micro-entreprises qui veulent augmenter leurs revenus, d’autant plus que le gouvernement compte sur de tels projets qui augmentent les recettes du Trésor public, ainsi que la fourniture de la main-d’œuvre.