Le Directeur général de l’Industrie artisanale au ministère du Tourisme, Kamel Eddine Bouâam, a révélé que le secteur veut faire de l’activité de l’industrie artisanale un générateur de richesse et de développement durable afin de pouvoir créer annuellement environ 40 000 nouveaux postes d’emploi permanents.
Pour atteindre cet objectif, le même responsable a insisté, en marge de la cérémonie de remise du prix de l’artisanat organisée récemment, sur ce que prévoit le plan d’action du gouvernement dans le domaine de l’artisanat, considérant que cette activité a des dimensions économiques, culturelles et sociales indéniables.
Bouaâm a saisi cette occasion pour évoquer les axes les plus importants de ce plan qui vise à promouvoir l’industrie traditionnelle en la protégeant, en améliorant sa qualité, en renforçant la créativité et l’innovation, en luttant contre l’imitation et en soutenant la formation au profit des artisans et des groupes professionnels.
Le représentant du ministère du Tourisme a divulgué la feuille de route du secteur «2022-2024», qui a été rédigé pour concrétiser le plan en question, et qui vise à soutenir la formation au profit des artisans et des groupes professionnels pour se professionnaliser et améliorer la qualité du produit à fabriquer. Selon lui, le secteur contribue au développement économique et à la lutte contre la pauvreté, notamment dans les zones isolées.
Le même responsable a déclaré que la feuille de route se concentre sur la coordination des efforts conjoints dans le domaine de la promotion et de la commercialisation des produits traditionnels et artisanaux, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur du pays, avec l’implication de la diplomatie algérienne pour présenter et commercialiser les produits de l’artisan algérien, en soulignant l’encouragement de l’entrepreneuriat familial et la promotion de la contribution des femmes à cette activité et l’amélioration de l’efficacité de gestion des artisans et coopératives artisanales qui développent et organisent des activités industrielles traditionnelles dans toutes les disciplines.
A cet égard, M. Bouâam a plaidé pour la protection des produits de l’artisanat contre l’imitation et le vol, rappelant qu’il a été convenu avec le Bureau international de la protection intellectuelle d’améliorer le niveau et les compétences des directeurs des Chambres de l’industrie de l’artisanat et des chefs de service au niveau des directions du tourisme et de l’artisanat sur la protection des produits, en plus de la formation annuelle d’environ 400 artisans dans le domaine de la protection intellectuelle au niveau local.
Revenant sur la feuille de route du secteur, le responsable a indiqué qu’elle prévoit l’apposition de marques collectives et individuelles sur le produit artisanal et traditionnel, notant que des travaux sont actuellement en cours pour l’octroi de marques collectives dans un premier temps au profit des artisans à Tlemcen, Constantine, Khenchela et Ghardaïa, et l’intensification des efforts de la production des tapis traditionnels au niveau de cinq centres pour l’estampillage de 100 tapis chaque année et la relance de 10 activités artisanales menacées de disparition, y compris les industries du cuivre, du cuir, de la poterie, de la dinanderie, du tissage et des ornements traditionnels.
D’autre part, le même orateur a souligné l’importance de renforcer le domaine du marketing pour promouvoir le produit traditionnel en organisant des événements nationaux et locaux, en réservant des espaces pour ces activités et en participant à des événements internationaux, ainsi qu’en organisant chaque année le Salon international de l’artisanat avec la participation d’environ 400 artisans d’Algérie et de l’étranger.
Kamel Bouâam a également évoqué l’importance d’utiliser les plateformes numériques pour faire connaître, promouvoir et commercialiser les produits de l’industrie traditionnelle, rappelant, dans ce cadre, qu’environ 50 plateformes électroniques seront réalisées au profit des Chambres de l’artisanat, agences et directions de l’industrie traditionnelle pour faciliter le processus de la promotion et de la commercialisation du produit, ainsi que de préparer un guide pour faciliter l’opération d’exportation de ces produits à l’étranger.
«Entre 2020 et 2021, le secteur de l’artisanat a contribué à la création de plus de 110 000 emplois, portant le nombre total actuel à 1 110 172 artisans. Le nombre d’artisans inscrits est estimé à 417 000 au niveau national, dont plus de 31 000 nouveaux artisans inscrits en 2020», conclut-il.
A.B.