La commission de l’agriculture, de la pêche et de la protection de l’environnement, en séance présidée par Obeid Lahcene, président de la commission, a entendu le ministre de la Pêche et des produits de la mer, Hicham Sofiane Salaouatchi, qui a fait, mardi, une présentation du travail de son secteur, en présence de la ministre des Relations avec le Parlement, Basma Azouar.
Au début de sa présentation, le ministre a annoncé que plusieurs mesures urgentes ont été prises pour relancer la filière, reposant notamment sur l’augmentation des capacités de production par la réhabilitation de la flotte de pêche à travers l’inscription de mesures fiscales et parafiscales incitatives dans la loi de finances 2022, visant à encourager l’aquaculture.
Aussi, le premier responsable du secteur de la pêche a confirmé que ses intérêts visent à compléter le cadre juridique pour le développement de la pêche maritime en haute mer, ainsi qu’à amender la loi sur la pêche maritime et l’aquaculture en proposant de nouvelles mesures pour protéger les ressources halieutiques et suivre le rythme de l’évolution du secteur, en plus d’émettre des décrets et des textes réglementaires pertinents.
A cet égard, Sofiane Salaouatchi a précisé que les principaux axes de sa stratégie sectorielle reposent sur la relance de l’aquaculture marine et continentale avec des capacités nationales, en plus du développement de la pêche en haute mer, ainsi que la construction, la réparation et l’entretien de la flotte, outre l’encouragement des petites et moyennes entreprises et la valorisation des produits de la pêche destinés à l’exportation au profit des professionnels du secteur de la pêche.
Sur un autre volet de ce secteur stratégique, le représentant du gouvernement a indiqué que les objectifs les plus importants à atteindre à l’horizon 2024, c’est d’abord la réalisation de 11 nouvelles pêcheries et l’ouverture de 3 marchés de gros, en plus d’atteindre une production totale de 50 000 tonnes de poisson à partir de l’aquaculture et 16 000 tonnes de la pêche en haute mer.
Par voie de conséquence et au vu des ambitions affichées par le ministre, ce dernier a annoncé l’intention du secteur de créer 20 000 nouveaux emplois ainsi que l’accompagnement de 60 projets de construction et de réparation de navires, la reprise de la pêche en haute mer avec 22 navires, la création de 500 petites et moyennes entreprises, et de start-up, la numérisation du secteur et l’amélioration du système statistique.
Parlant des opérations prioritaires les plus importantes programmées pour la période 2021-2024, le ministre a indiqué que son département envisage l’accompagnement de 84 nouveaux projets en aquaculture, dont 21 projets en 2021, ainsi que la généralisation des sources de financement à l’ensemble des banques, tout en travaillant sur la réduction des garanties de prêts ainsi que la référence au développement des zones de pêche. Les activités aquacoles prioritaires relèvent du Fonds de solidarité et de garantie des collectivités locales et des lois de finances.
Quant à la flotte de pêche algérienne, le représentant du gouvernement a indiqué que 55% de celle-ci est désormais inéligible pour la pêche en haute mer, et a souligné que ses services travaillaient à compléter le cadre juridique pour la mise en place d’une flotte de pêche en haute mer, en plus de continuer à rechercher des partenaires et de signer des accords bilatéraux avec les pays africains pour bénéficier des licences pour la pêche en haute mer, en plus d’établir un partenariat méditerranéen pour bénéficier de l’expérience, notamment avec les parties italienne et espagnole.
Au cours de la discussion, les députés ont apprécié la présentation du représentant du gouvernement, qui vise à promouvoir un secteur très important pour l’Algérie, mais ils ont demandé des éclaircissements sur la Loi fondamentale de la pêche, d’autant plus que l’allocation de retraite des professionnels du secteur est considérée comme très injuste, vu qu’elle est estimée à 20 000 dinars. Certains ont demandé des éclaircissements sur le processus de contrôle du marché des produits de la mer à la lumière des vestiges des dernières années, notamment l’utilisation de dynamite dans la pêche, ce qui a causé la perte de la richesse halieutique dans notre pays.
Certains membres ont demandé quelles sont les mesures qui devraient être prises pour contrer la demande de construction navale et les incitations accordées aux jeunes et aux investisseurs pour entrer dans ce domaine, tandis que les représentants des nouvelles wilayas du Sud ont appelé à établir une feuille de route pour la jeunesse de la région afin de l’encourager à percer dans le domaine de la pisciculture, surtout depuis le succès de l’expérience dans plusieurs wilayas intérieures et désertiques, à l’exemple d’El Ménéa.