En 2021, plusieurs entreprises (PME) du secteur privé ont fait leur entrée dans la Bourse d’Alger, en vue de lever des fonds pour financer leurs projets d’investissement.
Selon Yazid Benmouhoub, Directeur général de la Bourse d’Alger, «dès l’entrée en Bourse des sociétés, le niveau de rémunération des placements se situe entre 6 et 11% nets d’impôts».
Un niveau jugé «très intéressant et très rentable» par l’invité de la radio chaîne 3, qui affirme également que le marché des actions est un marché «charia complaint», c’est-à-dire qu’il épouse les conditions de la finance islamique.
Rémunérateur et conforme aux règles de la charia, «l’investissement en Bourse constitue un excellent facteur d’inclusion financière», explique Yazid Benmouhoub. Le Directeur général de la Bourse d’Alger insiste : «Le financement à travers la Bourse s’adresse à toutes les entreprises, quel que soit leur secteur d’activité».
Le responsable confirme que deux banques publiques seront introduites en Bourse en 2022. «La loi de finances 2022, dans son article 157, a levé un verrou qui figurait dans la loi sur la monnaie et le crédit et qui permet désormais l’introduction en Bourse d’une banque ou d’un établissement financier sans l’accord préalable du gouverneur de la Banque d’Algérie», indique Yazid Benmouhoub. «Nous considérons cette mesure comme un coup de starter et un signal fort de la part des autorités pour encourager toutes les entreprises à entrer en Bourse», poursuit le DG de la Bourse.
Pour un chef d’entreprise, être introduit en Bourse, c’est «l’obligation de transparence et le devoir de transmettre l’ensemble des informations financières pour permettre aux investisseurs d’acheter des actions ; donc, la décision d’investissement repose sur la transparence», rappelle Yazid Benmouhoub, qui relève néanmoins que certains chefs d’entreprise peuvent considérer cette option comme un frein.
Pour autant, il souligne que l’introduction en Bourse pour les entreprises est «une carte à jouer pour aller vers le marché international» et réaliser les objectifs d’augmentation des exportations tracés dans le plan du gouvernement. «La cotation en Bourse donne également une meilleure image, celle d’une entreprise transparente où il y a une bonne gouvernance», estime Yazid Benmouhoub.
Le responsable insiste sur la nécessité «d’impliquer d’autres acteurs du financement, tels que la Bourse et les fonds d’investissements» pour aider les banques à répondre aux besoins de financements. «Le secteur bancaire reste le principal pourvoyeur de financements et répond à 80% des besoins. Or, la chute des prix du pétrole depuis 2014 a eu pour impact de faire baisser la liquidité bancaire», rappelle le DG de la Bourse.