Les membres de l’Assemblée populaire nationale (APN) sont devant ont une lourde tâche qui ne se limite pas à émettre des décisions législatives ou adopter des lois élaborer par l’exécutif, mais à effacer les répercussions de l’expérience précédente qui ont affecté la confiance entre les institutions de l’État et le citoyen, notamment l’institution législative et ses membres, en raison des pratiques de corruption qui l’ont gangrené.
Afin de connaître les mécanismes sur lesquelles se basent les nouveaux députés pour regagner cette confiance, des représentants de certaines formations politiques ont estimé que le député du peuple ne doit pas attendre les lois élaborées par le Gouvernement pour les amender ou adopter, mais doit jouer son rôle pour proposer des textes de lois.
D’après des représentants de la classe politique, il nécessaire qu’il y ait une volonté politique réelle pour séparer entre les pouvoirs.
Le député doit jouer son rôle parlementaire
L’absence de la confiance en les institutions en Algérie n’existe pas qu’aujourd’hui, cela s’explique par l’abstention électorale qui a commencé depuis les années 90s, notamment après la crise sécuritaire qu’a vécu le pays à cette époque là, a estimé le député du Mouvement El Binaa, Allal Boutheldja.
Selon lui, cette abstentiation électorale intervient suite à des facteurs et des raisons qui, dit-il, seule leur élimination peut restaurer cette confiance. Il a cité, à titre d’exemple, s’abstenir de l’action politique, l’absence d’un système politique et de vrais partis politiques qui ont une représentation populaire, d’un coté et les différentes lois et les législations qu’a traversé le pays, à travers de nombreuses années, dont les lois sur les élections, lois sur les partis politiques et celles relatives des instances de l’Etat à savoir les locales et les législatives, d’un autre.
Pour notre interlocuteur des pratiques aussi participent dans l’absence de la confiance du citoyen en les institutions de l’Etat. Il a expliqué: « Certains députés quittent leurs villes après leur élections pour construire de nouvelles maisons et remarié et se contentent de leurs indemnités et leurs véhicules et oublient ceux qui leur ont donné leurs voix ».
Allal Boutheldja a accusé, par la suite, l’ancien régime d’être derrière cette faille entre le peuple et les instituions de l’Etat, en particulier, le parlement, avec la complexité, d’après lui, des médias en donnant une image stéréotypée au Parlement et les institutions élues de l’Etat, poursuivant que cette image stéréotypée a, en parallèle, noircie l’image du rôle que jouent les députés et les autres instituions élues.
« Ces institutions législatives ont été paralysées durant plus de quatre mandats, d’où aucun texte de lois n’a été élaboré par l’instance législative qui s’est contenté de l’adoption et l’amendement de forme des lois et des législations émises par le Gouvernement. Cela était à l’origine de l’absence de l’esprit d’initiative chez cette institution et ses membres », explique le député du Mouvement El Biaa.
Pour ce dernier, l’adoption de la loi des finances qui a été injuste envers le citoyen algérien, ce qui a fait disparait la couche moyenne et a augmenté le taux de la pauvreté était une autre raison pour l’absence de la confiance en les députés.
« La lutter contre ces phénomènes capable de restaurer la confiance du citoyen, à travers le renouvellement de la classe politique et créer une nouvelle classe politique représentée. Ainsi les nouveaux députés doivent œuvrer à donner une bonne image à cette institution en s’activant dans leurs wilayas et avec leurs électeurs mais aussi de jouer leur rôle Constitutionnel réel et ne pas faire passer les lois sans les débattre, restaurer l’initiative de la chambre basse du Parlement, notamment le Bureau de l’APN à travers la proposition de nouvelles lois qui permettront améliorer le niveau de vie du citoyen, soutenir leurs électeurs et défendre leurs régions », détaille Boutheldja.
Et d’ajouter: «Le Mouvement El Binaa était la seule formation politique qui a rejeté l’article 14 de la loi des fiances relatif à l’imposition de nouvelles fisclalités sur les agriculteurs et a rejeté l’article 187 ainsi que d’autre articles à l’instar de l’imposition de la taxe de valeur ajoutée du sucre ».
Une volonté politique réelle pour séparer entre les pouvoirs
De son coté, le représentant du Rassemblement national démocratique (RND), Laarbi Safi a indiqué que la restauration de la confiance du peuple nécessite l’application de la loi fondamentale qui a donné, dit-il, de grandes prérogatives aux députés et l’instance législative, une séparation réelle entre les pouvoirs, amender la loi relative aux relations entre le Gouvernement et le parlement et le règlement intérieur de l’assemblée populaire nationale afin de permettre au député d’exploiter les nouveaux mécanismes stipulés par la Constitution.
«Il n’est pas possible qu’un député envoie une communication à un secteur précis où un ministre et ne reçoit une réponse qu’après six mois ou plus. Il faut que le député se consacre à ses missions parlementaires à travers l’ouverture de permanences au niveau de son circonscription électorale », martèle-t-il.
Poursuivant que le député doit avoir une équipe avec laquelle il peut pratiquer ses missions, « le député a besoin d’un bureau spécial, d’un conseiller ». D’après notre interlocuteur, «en Algérie on se base sur les textes de lois élaborés par le Gouvernement », s’interrogeant : « Ou sont les initiatives du député dans la législation »
A une question sur la feuille de route du RND pour regagner la confiance du peuple, Laarbi Safi a répondu : « c’est tout un système et ne se limite pas au niveau d’un parti politique seulement, s’il n’y a pas une volonté politique réelle pour séparer entre les pouvoirs on ne pourra guère restaurer la confiance du citoyen ».
Assia B.