L’économie algérienne a connu des défis et plusieurs difficultés en 2021. Depuis la pandémie, tous les secteurs économiques ont été perturbés. Le secteur hors hydrocarbures, en revanche, a connu une large importance durant l’année 2021. Le montant dans ce secteur a avoisiné les 4,5 milliards de dollars à fin du mois de novembre dernier. Un chiffre réalisé pour la première fois en Algérie.
Exportation hors hydrocarbures, nouvelle stratégie de l’Algérie
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait donné des instructions pour réduire « la dépendance de l’économie nationale aux revenus des hydrocarbures à 80% à cours terme contre 98% durant les dernières années ». Le gouvernement a renforcé les projets d’investissement dans le cadre de cette stratégie économique. L’Algérie a visé la région africaine pour la rendre une zone d’exportation et de transit de marchandise algérienne.
Cette année a été marquée par l’éloignement de l’Algérie de la dominance française sur beaucoup de projets économiques algériens. A la fin septembre 2021, selon les dernières statistiques, le déficit de la balance commerciale est passé de 10,504 milliards de dollars à fin septembre 2020 à 1,571 milliard de dollars. Le renforcement de la production nationale a touché également plusieurs secteurs.
L’agriculture, dans le sud du pays, a connu une mutation avec la création de l’Office de développement de l’agriculture saharienne et le lancement du recensement général de l’agriculture. Environ de 78.000 hectares ont été attribués dans le Grand Sud depuis la création de cet Office au début de l’année en cours. Le gouvernement algérien avait annoncé son intention de soutenir les investissements dans le domaine agricole, avec une subvention pouvant aller jusqu’à 90 % de la valeur du projet d’investissement. Parmi les projets dans l’industrie, deux liés à l’exploitation et à la transformation du phosphate, ainsi que la fabrication de produits phosphatés pour l’alimentation animale et végétale, seront lancés. En 2021, les extractions artisanales d’or dans certaines wilayas du Sud s’élèvent à 45 kg en 4 mois seulement.
Le président Abdelmadjid Tebboune a donné des instructions pour le développement du secteur de la pêche maritime et de ses produits. La réduction d’impôt, de 19 % à 9 %, des intrants et extrants de l’aquaculture est pour améliorer la production de poisson et sa diversité. Cinq projets dans le domaine de la construction, de la réparation et de l’entretien des navires ont été acceptés.
L’hydrocarbure reste toujours important
Le secteur de l’hydrocarbure a repris son rythme d’activités en 2021, par rapport à l’année précédente. Au cours des neuf premiers mois de l’an 2021, la production commerciale d’hydrocarbures en Algérie a enregistré une augmentation de 16,1%, par rapport à la même période en 2020, selon les déclarations du ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab. Cette production est passée de 104,7 millions de tonnes d’équivalent pétrole fin septembre 2020 à 121,5 millions de tonnes d’équivalent pétrole fin septembre 2021. La production de gaz naturel a augmenté de 31%, notamment celle du gaz de pétrole liquéfié (GPL) qui a augmenté de 4%.
En ce qui concerne le volume des exportations en hydrocarbures, une hausse de 22% a été enregistrée, soit 72 millions de tonnes équivalent pétrole. Le projet de gazoduc Trans-Saharan (TSGP), reliant le Nigeria à l’Europe via l’Algérie, est un des projets importants dans le secteur hydrocarbure. Malgré l’importance du secteur de l’hydrocarbure, l’Algérie garde ses ambitions dans les énergies renouvelables. Dans cet objectif, le ministère de la Transition énergétique et des Energies renouvelables avait annoncé le lancement de l’appel d’offres pour la réalisation du projet de production de 1.000 MW en énergie solaire, dénommé « Solar 1000 MW ». Le potentiel de l’Algérie en ressources énergétiques capable à être exploité, selon les directives du président de la République.
Le secteur des finances devant une grande responsabilité
Les dernières déclarations du gouverneur de la Banque d’Algérie ont indiqué que la liquidité globale des banques est passée de 632,3 milliards de dinars à fin décembre 2020 à 1.485,6 milliards de dinars à fin novembre 2021. L’inflation globale s’est accélérée de 5,96 points de pourcentage en une année pour atteindre 9,2 % en octobre 2021 reflétant la hausse des prix des produits alimentaires. Concernant les prix des biens manufacturés, ils sont restés en hausse, atteignant un taux de 6,2 %, les prix des services ont évolué de 2,3 % en octobre 2021 contre 0,7 % le même mois de l’année précédente.
A propos de la valeur du dinar algérien, elle s’est dépréciée de 6,21 % contre le dollar américain en moyenne des 11 premiers mois de l’année 2021. Durant cette période, les cours enregistrés étaient de 134,7387 USD/DZD en 2021 et de 126,3681 USD/DZD en 2020. D’autre part, la loi de finances pour l’année 2022, qui a été adoptée en mi-novembre par le Conseil de la nation, a prévu des mesures fiscales et législatives pour encourager l’investissement, particulièrement au profit des jeunes entrepreneurs, et d’autres mesures sur le logement, et des soutiens financiers pour les familles nécessiteuseset les chômeurs.
L’entrepreneuriat et l’investissement pour relancer le secteur économique
L’investissement est l’un des piliers de toute économie. La création des entreprises et leur développement nécessitent une loi pour organiser le secteur de l’investissement économique. Le gouvernement a récemment examiné le projet de texte législatif relatif à la promotion de l’investissement. Selon les services du Premier ministre, ce texte vise la mise en place d’un cadre juridique favorable à la relance de l’investissement productif des biens et services, la facilitation et la simplification des procédures administratives liées à l’acte d’investir.
L’encouragement des strat up, les petites et moyennes entreprises entrent dans la stratégie économique de l’Algérie. Au niveau national, plus de 700 start-up ont été créées jusqu’à novembre dernier. En vue de renforcer le processus de développement, le ministre délégué auprès du Premier ministre chargé des micro-entreprises avait évoqué la possibilité de création d’un million de micro-entreprises à l’horizon 2024.
La numérisation, une nécessité dans l’économie nationale
Le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, avait annoncé qu’en 2021, plus de 2 millions d’opérations commerciales via les Terminaux de paiement électronique (TPE) ont été enregistrées, avec un montant global de près de 15 milliards de dinars, soit une hausse estimée à 220 % par rapport à 2020 où le montant global a atteint 4,7 Mds de dinars, résultat de 711.000 opérations.
Concernant le e-paiement, les opérations de paiement électronique étaient passées de 3,3 millions d’opérations en 2020 à plus de 6,3 millions d’opérations en 2021 avec des montants en circulation dépassant 8 Mds de dinars contre 4 Mds de dinars en 2020 . Plus de 16 millions de cartes de paiement seront mises à disposition à l’horizon 2024, plus d’un million de commerçants seront équipés de TPE et plus de 10.000 services commerciaux seront disponibles en ligne. Un accord a été signé portant lancement du service de e-paiement au titre de l’interopérabilité entre Algérie Poste et le Réseau interbancaire.
Des obstacles économiques malgré la levée des défis
L’économie algérienne a rencontré des difficultés durant cette année. Parmi les exemples enregistrés en cette année de 2021 : la perturbation des sachets en lait et des bouteilles de l’huile, la spéculation des prix des produits alimentaires et certains services, la cherté du poulet et le problème de la disponibilité du pain ordinaire. Un contrôle plus sérieux doit être appliqué par les ministères chargés d’organiser ce secteur. Le gouvernement algérien est devant plusieurs défis. Il doit trouver des solutions pour le problème de la sécheresse et le manque d’eau dans les barrages qui a impacté négativement sur les secteurs de la production, l’agriculture et l’industrie. L’investissement local doit être également développé à travers l’incitation des orientations fiscales et l’accompagnement des entreprises.
La pêche maritime en Algérie qui produit de 100 000 à 120 000 tonnes par an selon les statistiques est insuffisante pour répondre au besoin national. L’arrêt de l’importation des voitures neuves et d’occasion par l’Etat a flambé les prix des véhicules. Résoudre le problème du marché d’automobile algérien est une nécessité pour l’an 2022. Parmi les priorités du gouvernement dans l’économie, c’est la numérisation. Avec le développement économique mondial, la sécurisation et modernisation des opérations commerciales et monétaires entre les différents acteurs, qui est une étape très importante à appliquer.
La transformation numérique et le développement du paiement électronique sont des procédures numériques qui permettront de faciliter toutes les démarches financières et économiques et amélioreront l’entrepreneuriat algérien. Rendre la valeur au dinar, améliorer le pouvoir d’achat et assurer des mécanismes pour la création de l’emploi sont évidemment parmi les défis de l’an 2022 dans le secteur économique du pays auxquels les hauts responsables algériens vont faire face.