L’Algérie a tracé une nouvelle stratégie nationale sur l’économie maritime. Une décision prise le président de la République Abdelmadjid Tebboune. Renforcer le secteur localement et multiplier les projets avec les pays leaders dans le domaine sont les objectifs de cette stratégie qui vise à redonner le souffle aux activités maritimes. Sur le terrain plusieurs obstacles doivent être dépassés.
Aberrahmane Aya : « Les collaborations étrangères sont une solution pour diminuer les dépenses des investissements »
Le secteur maritime est un secteur qui contient plusieurs activités, le transport, le tourisme, la pêche, c’est un secteur que l’Algérie dispose pour atout pour développer le secteur et pour le rendre un secteur porteur. L’expert économique Abderrahmane Aya a déclaré à Maghreb Info que l’investissement dans ce secteur a besoin d’un grand financement et le gouvernement actuellement est en train de rationaliser ses dépenses.
Aya a proposé d’aller vers l’investissement étranger et faire des collaborations avec les Chinois et certains pays européens ou avec les Américains pour monter des projets, en respectant la règle 51-49. Cette méthode, selon l’expert, est une solution pour le gouvernement algérien de diminuer les dépenses.
L’Algérie dispose de presque 1.200 kilomètres de côtes sur le bassin méditerranéen qui est une zone très active et elle a une activité commerciale très importante. « Le secteur maritime est très important pour l’économie nationale et les relations avec les autres pays dans l’économie internationale et commerce extérieur », a-t-il affirmé. En ce qui concerne les procédures de l’Etat pour le renforcement du secteur maritime, l’expert en économie a indiqué qu’il y a la construction du port d’El Hamdania qui représente une porte importante pour les échanges entre les Européens et les Africains en matière des biens et des services.
Hocine Bellout : « Les lois ne sont pas appliquées dans le secteur de la pêche maritime »
Le président du Syndicat national des marins-pêcheurs, Hocine Bellout, a souligné à Maghreb Info que le président de la République a pris une importante décision de développer le secteur maritime à travers l’introduction des constructeurs et l’élaboration des collaborations avec des pays étrangers tels que le Soudan, la Mauritanie et la Tunisie. Il a affirmé que la quantité de poissons en Méditerranée est en manque et 11 types de poissons sont en voie d’extinction comme les sardines et le merlan. « Toute la mer Méditerranée souffre du manque de poissons à cause du non-respect des lois de la pêche », a-t-il indiqué. Le président du Syndicat national des marins-pêcheurs a confirmé que les lois dans le secteur de la pêche maritime existent sans qu’elles ne soient appliquées. « Il y a certains directeurs et certaines parties qui n’appliquent pas les lois », a insisté Hocine Bellout.
Le syndicaliste a révélé qu’il y a de multiples dépassements dans les ports en Algérie citant comme exemple le non respect de la distance pour la pêche et l’utilisation de la dynamite et de filets de pêche interdits. « Il est illégal de pêcher une sardine de moins de 11 cm. En Algérie, on la trouve à 5 et 4 centimètres. Comment ils peuvent la passer avec 37 centres de contrôle sur les 37 ports », a-t-il indiqué. Ces pratiques ont réduit la quantité de la production et polluent la mer. « La solution est l’application de la loi », a confirmé Bellout.
Pour rappel, dans le secteur de la pêche maritime en Algérie, il existe 14 wilayas côtières et plus de 5.800 unités de pêche et 194 de types de poissons, 37 ports et 9 abris de pêche et ports de secours. En ce qui concerne les investissements et les collaborations entre l’Algérie et les pays étrangers dans le secteur de la pêche maritime, le président du syndicat a salué ces démarches qui vont, selon lui, faciliter le travail dans le secteur. « La Mauritanie est la zone la plus poissonneuse dans le monde mais elle n’est pas exploitée », a-t-il ajouté.
Des projets locaux et des coopérations étrangères dans le secteur maritime en cours de réalisation
Le ministre de la Pêche et des Productions halieutiques, Hicham Sofiane Salaouatchi, avait annoncé la mise en place d’un projet pour la création d’un institut algéro-tunisien d’économie maritime et d’aquaculture en tant que pôle de formation dans le secteur de la pêche maritime. La réduction d’impôt, de 19 % à 9 %, des intrants et extrants de l’aquaculture est, selon le ministre, pour améliorer la production de poisson et sa diversité. Il est à indiquer que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a donné des instructions pour le développement du secteur de la pêche maritime et de ses produits. Dans ce cadre, plusieurs wilayas ont connu des projets dans le secteur maritime.
A Bejaïa, les investisseurs du secteur de la pêche maritime ont participé à la réunion organisée par le wali de Bejaïa, avec les membres du comité interministériel des secteurs de l’intérieur, des collectivités locales et de la pêche qui se sont installés à la wilaya. Cinq projets dans le domaine de la construction, de la réparation et de l’entretien des navires ont été acceptés. Un protocole d’accord a été signé entre le directeur de la gestion des ports de pêche et le chef de l’unité de la société nationale de réparation et d’entretien des navires (Erenav) de Bejaïa. La wilaya de Chlef, les investisseurs en aquaculture avaient estimé que la réduction de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) de 19 à 9 % pour les projets de production halieutiques va ouvrir de nouvelles perspectives pour la filière.
Dans le cadre de la relance du secteur de l’aquaculture, les investisseurs locaux ont été satisfaits de l’impact positif de cette mesure qui permettra de répondre à la demande locale et plus tard l’exportation, en termes de produits d’aquaculture. Pour Skikda, 500 micro entreprises et startup activant dans divers domaines du secteur de la pêche seront créées d’ici 2024. D’après les services du ministère de la Pêche, cette mesure s’inscrit dans le cadre de « l’objectif tracé par le secteur au sein du plan du gouvernement pour la période 2021-2024, à savoir l’augmentation de la production halieutique en Algérie à 166.000 tonnes par an d’ici 2024.
La valorisation des produits de pêche destinés à l’exportation et le développement de l’industrie nationale de la construction et la réparation des navires entrent sont parmi les objectifs». Dans ce contexte, le ministère de la pêche a élaboré une coordination avec le ministère de la Solidarité nationale à travers le dispositif du microcrédit, par lequel 1.000 crédits sont destinés à ceux qui souhaitent créer des micro-entreprises courant 2022. Des coopérations avec des pays étrangers dans le secteur maritimes ont été établies.
Des projets entre l’Algérie et la Croatie, comme exemple, seront réalisés, dans les domaines de coopération économique notamment le secteur de la pêche, l’aquaculture et l’industrie navale, un domaine où la Croatie compte parmi les pays importants ainsi que notamment dans la construction des navires traditionnels.
Développer une nouvelle vision pour les activités maritimes et encourager les investissements publics et privés permettront de diversifier la production maritime et participer dans l’économie nationale. Le non respect de la loi par les pécheurs ou certains responsables est l’obstacle principale qui a besoin de contrôle strict par les autorités afin d’éviter l’impact négatif des dépassements sur le rendement du secteur.
