Un nouveau commerce se présente sur le marché de vêtements en Algérie, c’est la vente en kilo ou le kilo shop. Le prix de chaque article est défini par son poids. Ce concept de vente a séduit beaucoup de citoyens. Importer des vêtements de l’étranger et les revendre au kilo est-il efficace sur le plan économique et rentable pour les citoyens autant que les commerçants ?
Des vêtements de marque à bas prix !
La vente de vêtements au kilo est devenue très populaire durant cette période. Plusieurs magasins qui travaillent dans ce type de commerce ont été ouverts dans différents endroits. Il est remarquable que la vente au kilo a attiré les acheteurs.
Ces derniers font de longues chaînes d’attente pour rentrer et acheter des articles. Tous types de vêtements et accessoires sont disponibles pour la vente, tels que les doudounes, les vestes pour hommes, les chaussures pour enfants, les pulls pour femmes et les grenouillères pour bébés. D’après les gérants de ces magasins, tous les vêtements vendus sont de qualité internationale. Pour cette raison, les acheteurs profitent d’obtenir des articles de marque à des prix raisonnables. Pour certains, le choix des vêtements se fait selon son poids. Ils choisissent des articles vestimentaires qui ne pèsent pas lourd pour dépenser moins. Pour d’autres, avant de choisir les vêtements, ils comparent leurs prix mentionnés dans les boutiques de ces marques originales avec le prix de vente au kilo pour confirmer si cette affaire d’achat est rentable ou non. Parmi les clients, il existe qui cherchent des articles de marque car la crise sanitaire a rendu le déplacement à l’étranger difficile.
A El Biar, Alger-Centre, Dergana, Cheraga, et d’autres régions, les magasins qui font la vente au kilo sont devenus une destination pour de nombreux citoyens en raison des offres attractives qu’ils proposent. La demande des citoyens a augmenté au cours de cette période car l’achat des vêtements au kilo coûte moins cher que l’achat à la pièce, en particulier pour les acheteurs de vêtements de qualité européenne. Les citoyens cherchent des vêtements adaptés à l’hiver pour eux et pour leurs enfants. Avoir des vêtements de bonne qualité et un prix bas est meilleur qu’acheter des vêtements à des prix forts dans les magasins de vente à la pièce, selon leur avis.
Le prix du kilo varie en entre 2.500 et 6.000 dinars
Le développement de la vente au kilo, au lieu de la vente à la pièce, a récemment commencé à faire son chemin dans la société algérienne de manière remarquable. Cette méthode commerciale existe dans certains pays occidentaux et arabes. Dans notre visite à quelques magasins de vente de vêtements au kilo, nous avons constaté que le prix du kilo se diffère de l’un à l’autre.
Dans un des magasins, le kilo fait 6.000 dinars pour des marques comme Zara. Il y a des magasins où le kilo est vendu entre 4.000 et 5.000 dinars. Ces prix sont considérés comme chers. En revanche d’autres commerçants estiment le kilo à 2.500 dinars ce qui est plus raisonnable pour les clients. Les gérants de ces magasins ont déclaré que leurs marchandises viennent généralement de l’Espagne et de l’Allemagne comme la marque Primak et Osley en confirmant que l’importation se fait d’une façon légale et que c’est un stock resté de ces marques internationales.
L’avantage c’est que le client choisit la pièce qu’il veut, la pèse et obtient directement le prix, et qu’il a toute liberté de l’acheter ensuite ou de changer son avis si le prix qui correspond au poids ne l’arrange pas. L’autre avantage, c’est que toutes les pièces se valent du même prix de kilo, qu’il s’agisse de chemises légères, ou des jeans, et même des baskets originales. Le prix de ces derniers lourd ou non, passent dans la balance pour le calcul.
Pourquoi importer des articles qu’on peut produire ?
L’importation des vêtements pour les revendre au kilo ouvre le champ à avoir le doute sur la qualité de ces articles. L’expert économique Dr Ahmed Souahlia a déclaré à Maghreb Info que dans le cadre de la stratégie de la relance économique, il aurait été mieux de réduire l’importation et se concentrer sur la production. Il a confirmé que l’Algérie a tout le potentiel de produire des vêtements de qualité mieux que de les importer sans savoir s’ils sont réellement d’une qualité haute ou de la friperie. Souahlia a souligné que la question de la qualité de vêtements importés et la préservation de la santé du consommateur est très importante.
L’expert a appelé le ministère du Commerce à renforcer le contrôle sur les articles importés et revendus au kilo. « C’est vrai que la vente des vêtements au kilo est rentable pour les commerçants et les importateurs mais je trouve que les autorités doivent arrêter ce genre de commerce qui n’a pas une grande importance pour l’économie algérienne », a-t-il indiqué.
Selon l’expert, les justifications des commerçants pour attirer les clients et dire que c’est un stock non vendu des marques européennes ne sont pas suffisantes pour convaincre tous les citoyens que ces vêtements sont de qualité. « Il ne faut pas être influencé par tout ce qui vient de l’Europe. On doit réfléchir et être plus sage », a-t-il ajouté. L’Algérie peut produire des vêtements localement et répondre au besoin national en créant des postes de travail, au lieu d’importer des articles douteux de l’étranger, a affirmé l’expert.
Malgré les critiques, les commerçants argumentent
Les propriétaires de certains magasins ont expliqué que le commerçant ne peut pas évaluer sa marchandise à la pièce, car il l’a initialement achetée en gros. En comparant le prix de base de ces articles avec le prix de l’importation, on trouve une grande différence. Il y a des commerçants qui ont commencé d’acheter ce type de vêtements pour les revendre en friperie comme ce qui existe dan les pays étrangers. Ils achetaient la marchandise par un importateur et la vendaient à la pièce.
Cette dernière période, et surtout cette année, ils se sont tournés vers la vente au kilo. Leur décision de changer le type de commerce était rentable et remarquablement populaire dans de nombreuses wilayas. Les commerçants spécialisés dans la vente de vêtements au kilo dans des régions différentes ont indiqué que la première source de ces articles d’habillement est l’écoulement des stocks dans les plus grands espaces commerciaux et institutions économiques pour le tissage en Europe. Ces entreprises principales se chargent de les approvisionner via des importateurs actifs dans ce domaine. Ces les commerçants ont nié que leurs marchandises aient été utilisées ou portées. Selon eux, il s’agit de marchandises neuves et inutilisées. Ces commerçants achètent de grandes quantités d’articles à l’importateur, de vêtements et d’accessoires avec leur « ticket » pour convaincre les clients que c’est du neuf.
La vente au kilo pourra être une solution qui permet aux clients d’acheter des marques européennes avec des prix raisonnables, en particulier durant cette période où le pouvoir d’achat se dégrade ainsi que le problème de déplacement à l’étranger à cause de la Covid. La question c’est est- ce que la qualité est réellement bonne ? La réponse doit être donnée par les services de contrôle du ministère du Commerce qui ont la mission de protéger le consommateur algérien.