S’investir dans le secteur agricole fait penser à sa rentabilité et aux conditions auxquelles les projets sont soumis. L’Algérie possède un grand potentiel agricole qui lui permet de réaliser des recettes importantes dans le domaine économique. Des procédures gouvernementales sont mises en place pour l’encouragement des jeunes. En revanche, il reste du travail pour lever beaucoup d’obstacles.
L’expert en agriculture Aissa Manseur appelle à soutenir les jeunes diplômés
Le gouvernement a décidé d’encourager l’investissement agricole en attirant les jeunes pour se lancer dans le secteur. Des facilitations financières et administratives seront offertes aux jeunes porteurs de projets dans selon le ministère de l’Agriculture et du Développement rural et le ministère délégué chargé des Micros-entreprises qui ont discuté sur les possibilités de mettre en place certaines procédures afin de soutenir les jeunes investisseurs dans l’agriculture et l’industrie agroalimentaire.
L’expert en agriculture, Aissa Manseur, a déclaré à Maghreb Info que cette branche n’a pas eu l’engouement espéré dans les différents dispositifs afférents à l’emploi des jeunes à l’instar de l’Ansej, la CNAC, l’Angem. Selon l’expert, ces derniers préfèrent des projets faciles comme acquérir un bus de transport en commun. Il a précisé que l’agriculture a besoin d’activités connexes du processus de production des différentes filières. Aissa Manseur a souligné l’importance de soutenir les jeunes diplômés dans ce secteur. « Je pense surtout aux jeunes diplômés en agronomie qui peuvent apporter un plus en créant des entreprises qui encadrent l’acte agricole. Ces jeunes ingénieurs et autres techniciens doivent être soutenus et accompagnés pour pouvoir monter leurs affaires et intégrer le monde de l’emploi agricole qui connait un déficit flagrant », a-t-il indiqué. L’expert a relevé également le problème du manque des entreprises spécialisées et la technique dans le secteur de l’agriculture en Algérie.
L’agriculture a besoin aujourd’hui d’investissements forts pour pouvoir contribuer en tant que pilier de base à la relance économique. L’agriculture peut assurer la sécurité alimentaire du pays et réduire la facture des importations des produits alimentaires, qui dépasse les 10 milliards de dollars par an, selon les statistiques officielles. Le rôle de l’agriculture est important dans la lutte contre les répercussions économiques de la pandémie de Corona, en fournissant tous les produits agricoles de base et en approvisionnant les marchés en quantités suffisantes. En terme de chiffre, le secteur agricole en Algérie a connu une croissance estimé à un plus de 12,4%, avec une valeur de production égale à 25 milliards de dollars en 2020, contre 23 milliards de dollars en 2019.
L’expert en économie Abderrahmane Aya relève les obstacles administratifs et financiers des projets agricoles
Le grand problème actuellement dans le secteur agricole est les obstacles administratifs. Il y a beaucoup de bureaucratie sachant que l’activité agricole est une activité économique qui nécessite une dynamique, a déclaré l’expert en économique à Maghreb Info Abderrahmane Aya. « L’encadrement administratif est agressif. Il y a beaucoup de paperasse. Parfois, le projet pour qu’il soit opérationnel, il faut attendre une année à trois ans.
Par contre, les jeunes cherchent les projets qui sont rapides en réalisation», a-t-il indiqué. Il a expliqué qu’il existe des jeunes qui veulent se lancer dans le domaine agricole mais ils trouvent beaucoup de difficultés et ils seront dans l’obligation ensuite de chercher des postes d’emploi dans d’autres secteurs économique ce qui va impacter négativement sur la fonction publique qui distribuent des salaires en prévenance des dépenses or qu’actuellement le Trésor public souffre d’un déficit qui dépasse les 4.000 milliards de dinars algériens.
L’expert a indiqué qu’il y a un projet de loi qui est en train de se préparer pour faciliter la tâche aux jeunes en prenant en considération l’aspect numérique. « Les sites agricoles vont être publiés sur internet. Cette opération va être accompagnée par d’autres mesures », a-t-il ajouté. Parmi les obstacles, l’expert a relevé le problème financier car les projets agricoles nécessitent des capitaux colossaux qu’il faut prendre en considération par les banques. La solution proposée par Abderrahmane Aya pour relancer l’agriculture est la digitalisation du secteur à travers l’encouragement des jeunes, envoi de leurs dossiers via l’électronique, la communication avec les jeunes par les moyens des nouvelles technologies et l’incitation des jeunes d’aller à l’étranger pour acquérir de l’expérience avancée dans le domaine agricole comme l’Espagne et l’Allemagne et les pays de l’Asie et l’Amérique du Sud.
Le foncier agricole, un problème souvent rencontré par les investisseurs
Un décret exécutif a été publié dans le numéro 85 du Journal officiel précise les conditions et les modalités d’octroi des terres agricoles appartenant à la propriété privée de l’Etat. Selon ce décret n°21-432 signé le 4 novembre 2021 par le Premier ministre Aïmene Benabderrahmane, l’octroi des terres se fait par concession, accompagnée d’un cahier des charges signé par le bénéficiaire et validé par l’Office national des terres agricoles, ou par l’Office national pour le développement de l’agriculture industrielle dans les terres désertiques. Selon ce cahier des charges, tout manquement aux obligations est légalement constaté dans le rapport d’inspection établi par les agents de contrôle.
Parmi les cas de violation des obligations, nous citons que le concessionnaire ne commence pas les travaux après un délai de six mois, à compter de la date d’installation du bénéficiaire, ou non-respect des conditions techniques lors de la réalisation des puits ou de leur achèvement, non-exploitation des terres concédées pendant une saison agricole sans motif raisonnable, détournement de la destination, location de tout ou partie des terres objet de la concession ou sous-location de celle-ci.
La concession est accordée pour les terrains appartenant aux propriétés l’Etat pour une durée maximale de 40 ans, renouvelable à la demande du concessionnaire, en contrepartie d’une redevance annuelle fixée par la loi de finances. Le ministère de l’Agriculture et du Développement rural avait annoncé que la mise en place de l’office national s’inscrit dans le cadre d’une stratégie visant à lutter contre la bureaucratie et permettant aux investisseurs ayant des capacités dans le domaine du développement agricole pour surmonter les obstacles liés à l’immobilier agricole en utilisant des méthodes de production modernes.
Le gouvernement veut relancer le secteur agricole
Le gouvernement algérien avait annoncé son intention de soutenir les investissements dans le domaine agricole, avec une subvention pouvant aller jusqu’à 90 % de la valeur du projet d’investissement. Dans la stratégie d’encourager l’investissement agricole, le gouvernement a étendu les zones agricoles irriguées à 20.000 hectares de terres, tout en poursuivant le traitement des terres agricoles pour éliminer la spéculation et rationaliser son exploitation par de vrais investisseurs. Concernant le Sud, il y a eu la création de l’Office national pour le développement de l’agriculture industrielle dans les terres désertiques.
Le gouvernement a identifié 500.000 hectares de terres exploitables dans le domaine agricole dans les zones désertiques. Ces terres seront distribuées aux investisseurs, avec une priorité donnée à la population de ces zones dans le cadre de la stratégie de réduction de la facture des importations. Les zones désertiques concernées par l’agriculture sont réparties sur cinq wilayas du sud du pays (Adrar, Timimoun, Menea, Ouargla et Illizi), comme l’avait indiqué la direction générale de l’Office pour le développement de l’agriculture industrielle. Dans ce contexte, les autorités concernées viennent à produire 50 pour cent des huiles comestibles, ainsi qu’une réduction significative des importations de semences de pomme de terre. L’efficacité de ces quelques exemples sur les procédures gouvernementale dans l’agriculture ne sera confirmée qu’après l’annonce de statistiques officielles.
Le développement agricole nécessite un encouragement aux investissements dans le secteur. Beaucoup de jeunes rencontrent des problèmes lors du lancement de leurs projets dans ce domaine. Le gouvernement algérien essaye à de réviser les procédures appliquées. La mise en place de bonnes conditions administratives, juridiques et des facilitations financières peuvent réaliser l’objectif d’améliorer la production et l’investissement en agriculture.