Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a déclaré que l’Algérie a toujours entretenu des relations distinguées avec ses voisins. La politique du défunt président Houari Boumediène visait à établir un nouveau système économique avant la session extraordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU en 1974. La reformulation des relations entre les pays du Nord et du Sud était son leitmotiv, et l’Algérie était le leader incontesté du Tiers-Monde».
Dans une interview accordée à «Al Quds Al Arabi», le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a déclaré que «l’Algérie tient toujours à son rôle historique, qui repose sur le principe du soutien aux peuples opprimés, en particulier le peuple palestinien frère», ajoutant que pour la première fois, «l’Organisation de libération de la Palestine est devenue un membre observateur des Nations unies».
Il a également indiqué que «l’Algérie reste attachée à ses principes, auxquels elle ne déroge pas, en soutenant les mouvements des peuples pour obtenir leur indépendance, même si le prix à payer rest élevé».
«Le Maroc utilise le Sahara occidental pour affaiblir l’Algérie»
Le ministre des Affaires étrangères a confirmé au même site internet : «L’idée d’utiliser la carte du Sahara occidental pour renforcer le Maroc et affaiblir l’Algérie est toujours d’actualité». Il a également indiqué, concernant la résolution du problème de décolonisation du Sahara occidental, que les Nations unies ont succombé aux diktats de la France et de l’Amérique. Pour M. Lamamra, «la crise liée à la décolonisation est une question liée à des conflits locaux qui peuvent être résolus en accordant l’autonomie aux Sahraouis». «Les Nations unies, qui ne font pas grand chose pour l’application de l’un de leurs principes les plus importants dans l’octroi de l’indépendance aux peuples colonisés, à savoir l’application des résolutions 1514 de 1960, sont toujours en retrait.
Pour M. Lamamra, le Maroc sait qu’il ne peut pas imposer sa vision unilatérale sur le Sahara, car «il existe encore une forteresse inébranlable qu’est l’Algérie, qui soutient le droit des Sahraouis à l’autodétermination, tout comme elle soutient le droit du peuple palestinien à l’autodétermination. Et il n’est pas dans l’intention de l’Algérie, ni maintenant ni à l’avenir, d’abandonner ce principe», ajoute le ministre des Affaires étrangères algérien.
Le ministre des Affaires étrangères a également précisé que le plan visant à cibler l’Algérie a recommencé en priorité car la réalité ne peut pas être imposée au Sahara occidental. Et de poursuivre : «Même avec la reconnaissance de Trump ou non, l’Algérie se tiendra aux côtés du peuple sahraoui dans sa lutte pour le droit à l’autodétermination». Et de souligner : «De ce point de vue, nous comprenons la question de la normalisation avec l’entité sioniste, et il est certain que cette dernière est la plus grande bénéficiaire de la question de la normalisation des relations du Maroc avec Israël».
Lamamra : «Il y a ceux qui travaillent à saper le prochain sommet, et il y a ceux qui ciblent l’Algérie en tant que nation»
Lamamra a déclaré qu’«il y a ceux qui travaillent à saper le prochain sommet. S’ils échouent, ils rendront la représentation médiocre. Les masques sont tombés. Tout le monde est rentré dans son camp. Mais nous travaillerons à rassembler les Arabes autour de dénominateurs communs sur lesquels nous sommes d’accord».
«L’Algérie a beaucoup plus de crédibilité auprès du peuple arabe que les promoteurs de la théorie de chaque pays qui traite ses problèmes comme il le voit, loin de toute coordination collective, comme l’ont fait les pays qui ont normalisé leurs relations diplomatiques avec l’entité sioniste, comme le Maroc, le Soudan et les Emirats arabes unis. C’est-à-dire qu’ils mettent leurs intérêts avant tout. L’Algérie est restée sur une position équilibrée pour la paix avec Israël. Nous pensons qu’une paix raisonnable, au moins, doit être basée sur l’initiative de paix arabe, le principe de la terre contre la paix et la création d’un Etat palestinien avec Jérusalem-Est comme capitale».