Le renforcement du transport aérien dans le cadre économique permettra d’améliorer le taux de l’exportation des produits hors hydrocarbures. Le ministère des Transport a proposé de rendre l’Algérie un point de transit entre les pays africains et les différentes destinations internationales. Le développement du transport aérien de marchandises et de voyageurs est un dossier en plein étude. Sa réalisation a beaucoup de positif sur l’économie algérienne qui demande de fournir un grand effort sur le plan stratégique ainsi que du potentiel financier.
Président de l’ONEA : « L’exportation de marchandises via le transport aérien revient cher »
Le nombre des voyages pour transporter la marchandise de l’Algérie vers les pays africains a connu ces derniers temps une baisse ce qui ne correspond pas au plan d’exportation hors hydrocarbures tracé par le gouvernement, a confirmé Mustapha Robaïne, président de l’Organisation nationale des entreprises et de l’artisanat (ONEA). « Nous avons demandé, à plusieurs reprises, le renforcement des lignes de transport arien de marchandises, notamment avec les pays africains.
La situation des routes entre l’Algérie et la Mauritanie, le Mali et le Niger ne facilitent pas l’activité des exportateurs », a-t-il souligné. Le ministre des Transports Aïssa Bakaï avait déclaré, dans ce contexte, que la diplomatie économique est un levier important vers le développement du transport aérien en impliquant les opérateurs économiques algériens déjà présents dans les pays africains et en profitant de leur expérience et de leurs relations sur ces marchés économiques. Pour rappel, cette déclaration vient lors de sa réunion cette semaine avec les cadres du ministère et divers opérateurs nationaux dans le domaine du transport aérien, représentés par la compagnie nationale Air Algérie, Tassili Airlines et des compagnies privées actives dans le secteur.
Selon Robaïne, la décision du ministère d’exploiter les lignes de transport aérien vers les pays africains aide les entreprises qui veulent exporter leurs produits mais il est nécessaire de revoir les tarifs. Dans contexte, les exportateurs des produits alimentaires ne sont pas satisfaits des tarifs des compagnies aériennes car le coût de transport est très élevé en comparant avec leurs bénéfices. Les producteurs aussi rencontrent des problèmes avec les tarifs du transport aérien. « Le transport aérien est très important et il va faciliter l’exportation des produits à 50% si les tarifs seront réduits ou subventionnés par l’Etat », a-t-il confirmé.
Malgré l’importance du transport aérien, en ce moment les routes représentent le moyen le plus utilisé par les exportateurs algériens vers les autres pays voisins et africains. L’Organisation nationale des entreprises et de l’artisanat a proposé l’amélioration de tous les moyens de transport de marchandises afin de s’intégrer dans le marché africain. Robaïne a expliqué, dans ce cadre, que les routes ne sont pas pavées et non conformes avec les conditions de transport surtout avec la Mauritanie. Il a estimé que le taux de carburant qu’utilisent les conducteurs des camions n’est pas suffisant pour aller et revenir, ainsi que le chemin d’évitement par le Sahara occidentale qui est considéré comme un raccourci. « La quantité de 600 litres de carburant que le ministère des Transport a prévu pour les conducteurs de camions ne suffisent pas pour arriver à Nouakchott et revenir, et c’est la même chose pour la somme de 6.000 dinars consacrée pour eux », a-t-il précisé. D’après le président de l’ONEA, le ministère du Commerce et le ministère des Transports doivent s’organiser pour améliorer la situation des routes sachant qu’il a 170 kilomètres dans le Sud qui ne sont pas pavés, ce qui fait perdre le temps dans le transport de marchandises et rendent la mission des conducteurs difficiles.
Ishak Kharchi : « Pas facile de rendre l’Algérie un point de transit »
Le ministre de Transports a reçu 60 demandes pour ouvrir de nouvelles lignes de transport aérien, a déclaré à Maghreb Info, Ishak Kharchi expert en économie. « La présence de compagnies aériennes privées dans le secteur économique, et précisément le fret aérien », a-t-il souligné. L’exportation de la marchandise algérienne vers les destinations africaines est faible car elle passe généralement par des camions et non pas par le transport aérien qui permet de transporter des quantités plus importantes. « La capacité de transporter la marchandise par route est moins en comparant avec le transport par avion », a-t-il ajouté. La construction d’un aéroport algérien destiné uniquement pour le transport de la marchandise est un bon pas vers le développement de l’exportation des produits mais qui demande beaucoup d’investissements, a indiqué l’expert.
Pour que l’Algérie devienne un point de transit de l’Europe vers l’Afrique est un objectif important économiquement si certaines conditions seront mises en place telle la création d’un chemin de fer directe de l’Algérie vers les pays africains pour transporter les produits exportés. « Il faut penser quel est l’intérêt d’un avion européen de venir en Algérie. Nous n’avons pas encore les infrastructures d’investissement et des chemins de fer qui lient entre l’Algérie et les autres pays africains », a-t-il affirmé.
Ishak Kharchi a souligné qu’actuellement ’il est difficile de rendre l’Algérie un pays de transit sauf dans le cas où les investissements dans les infrastructures seront renforcés en Algérie dans l’objectif d’inciter les exportateurs et les avions étrangers à choisir l’aéroport algérien. L’expert en économie a indiqué que le transport aérien en Algérie est faible et ce secteur a besoin de beaucoup d’amélioration pour qu’il puisse avancer. A propos des tarifs des produits, Kharchi a précisé que le coût pour les exportateurs algériens ne sera aussi élevé comme les exportateurs étrangers qui vont utiliser le transport aérien. Il a déclaré que le kérosène en Algérie est subventionné par l’Etat et les avions sont rapides et plus efficaces pouvant transporter la marchandise dans un délai court.
Il est à noter que durant la réunion du ministre des Transports qui a été consacrée à étudier la possibilité d’exploiter de nouvelles lignes de transport aérien vers les pays africains dans le cadre de la stratégie du pays pour entrer dans les marchés internationaux, les participants ont fait des présentations qui comprenaient les capacités que l’Algérie possède d’importantes structures de base telles que l’aéroport international d’Alger, qui offre un potentiel d’accueil aux voyageurs à travers ses trois gares, dépassant les 20 millions de passagers par an, et c’est l’un des plus grandes installations en Afrique. Dans la vison du ministère des transports, cet aéroport peut devenir un pôle de transport et une zone de transit, à condition que les services soient améliorés, modernisés et rendus plus flexibles et compétitifs pour attirer le plus grand nombre de voyageurs. Dans ce sujet, le ministre des Transports a appelé à étudier toutes les possibilités et moyens d’atteindre cet objectif en impliquant tous les acteurs pour remédier aux insuffisances et revoir tous les aspects opérationnels et administratifs liés à faciliter la circulation des voyageurs et à les recevoir dans les meilleures conditions.
Il faut savoir qu’il y a une différence entre transporter la marchandise par route ou par avion. L’investissement dans le transport aérien est un moyen très important dans les autorités algériennes dans le cadre d’augmenter les exportations, mais cela ne pourra être réalisé sans le renforcement les infrastructures liant l’Algérie avec les pays voisins et africains et la mise en place des conditions qui attirent les opérateurs économiques étrangers.