A n’importe quel moment et à n’importe quel endroit, les services bancaires peuvent être disponibles grâce à la banque digitale ou la banque en ligne. C’est le projet que prépare le ministère de l’Economie de la connaissance et de la Start-up. Une telle démarche nécessite de passer par plusieurs étapes notamment sur le plan juridique et technologique afin de la réaliser sur le terrain. Actuellement il existe quelques agences bancaires digitales, en attendant la création de banque digitale permettant de suivre le développement du système bancaire mondial.
La préparation technique et juridique vient en avant
L’utilité du lancement du projet de la banque digitale est vérifié et réel mais il faut le prendre avec précaution. Ce genre de création a une importance capitale sur le plan économique et sur le plan des payements rapides qui nécessite une bonne préparation, a déclaré à Maghreb Info Abdelmalek Serrai, expert international en économie.
En Algérie, la gestion de banque digitale a besoin des spécialistes et des équipements sophistiqués à acquérir et à faire des opérations graduelles ce qui nécessite de commencer par les banques anciennes et passer ensuite progressivement à la création de banque entièrement en ligne, a souligné l’expert, qui a indiqué que la promotion d’une génération de jeunes qui ont une formation spécialisée pour créer des jeunes ménagères modernes. « On doit sortir graduellement de la bureaucratie. Cette création va permettre certainement d’alléger la lourdeur des banques déjà existantes », a-t-il confirmé. Serrai a précisé que l’expérience des pays développés, notamment dans le secteur d’informatique comme l’Inde, les USA et les Emiraties qui ont démontré leurs capacités, est à saisir. La présence de la volonté politique joue un rôle important de mettre le premier pas vers la création de banque digitale mais cette initiative doit être accompagnée par une précaution et une vision réaliste sur le terrain, a expliqué l’expert. Selon lui, il faut préparer la base d’abord à travers la mise en place des institutions de formations, le recrutement de jeunes formés et lancer ensuite cette organisation moderne.
Sans les textes juridiques les banques digitales sont risquées
Sur le plan juridique, Serrai a proposé l’élaboration de textes de loi pour la protection des opérateurs et les travailleurs dans ce domaine. « C’est une nouveauté qu’il faut prendre avec précaution et surtout d’avoir une vision moderniste. Les responsables dans ce domaine y croient mais ils doivent être conscients de la problématique en termes de moyens humains, technologiques, et d’équipements et tout une génération à préparer », a-t-il déclaré. Il faut savoir que Yacine Oualid, ministre délégué, chargé de l’Economie de la connaissance et de la Start-up, a proposé la mise en place d’une loi pour lancer des banques algériennes 100% digitales dans l’objectif de dynamiser le secteur bancaire. Sur un forum Clubhouse, le ministre a annoncé que « l’Algérie souhaite implémenter des banques exclusivement en ligne. » Le ministre a déclaré que « le gouvernement planche sur une nouvelle loi monétaire qui va inaugurer l’ère des banques 100% virtuelles dans le pays ». Dans ce contexte, tous les services bancaires classiques pourront ainsi être fournis en ligne, et selon l’annonce du ministre « de nouveaux prestataires s’installeront sur ce segment aussi prometteur que concurrentiel. Les banques en ligne devraient accorder une place particulière à l’épargne, dont le Premier ministre affirme qu’elle constitue un stimulateur pour l’économie et le développement national ».
La lutte contre la cybercriminalité doit être développée pour éviter les risques dont les banques digitales peuvent rencontrés. A ce sujet, l’expert économique Abdelmalek Serrai a souligné que le danger de la cybercriminalité est destiné aux opérateurs, les institutions et les déférents bénéficiaires de ces banques en ligne. « Quand on n’a pas de moyens pour appliquer une transparence professionnelle, il y a des dangers de cybercriminalité », a-t-il affirmé. La cybercriminalité peut manipuler de l’argent, voler des documents, divulguer des informations stratégiques et donc il est important, d’après l’expert, d’être conscients du danger de la mal-préparation en parallèle avec l’utilité des banque digitales.
Agences bancaire et postale digitale en Algérie
L’Algérie possède un nombre timide d’agences bancaires digitales ainsi des espaces digitales au niveau des postes, ce qui nécessite une généralisation dans toutes les banques et multiplier leur nombre afin de les rendre en disponibilité pour utilisateurs qui préfèrent ce type de services en ligne. Concernant les agences bancaires et postales digitales qui existent déjà en Algérie, l’expert Serrai a déclaré que qu’ils n’ont encore réussi car durant la Covid-19, toutes les entreprises ont rencontré des obstacles financiers et la pandémie a permis de vérifier l’inefficacité du système bancaire actuel, notamment ces agences. « La Covid a été utile pour certains enseignements mais, depuis octobre dernier, je confirme qu’il y a une reprise économique qui se dessine et qu’il faut aller vers l’avant d’une manière organisée et transparente », a conclu l’expert.
Dans ce cadre, il faut rappeler qu’Algérie Poste a inauguré la première agence digitale à Alger-Centre. « Cette agence, qui fonctionne par un ensemble de guichets automatiques, est un ajout qualitatif au réseau postal de la société et exprime la nouvelle orientation qu’elle prend dans le cadre de la numérisation de ses services au profit de ses clients, comme la société travaillera à généraliser cette initiative dans plusieurs régions du pays », a indiqué le communiqué du département du ministère concerné. D’après la même source, l’Agence digitale est un nouveau format d’agence 2.0 qui se développent de plus en plus en Algérie en suivant les démarches de certaines banques algériennes qui ont déjà ouvert au moins une agence digitale. Pour la Banque nationale d’Algérie (BNA), elle a annoncé l’inauguration de sa première agence digitale, à Alger-Centre en 2018. Cette banque publique a annoncé l’ouverture de neuf nouvelles agences digitales dans plusieurs wilayas du pays après deux ans. Nous citons « l’agence digitale de Ghardaïa inauguré en janvier 2021 », ainsi que neuf autres agences digitales à travers le pays (BNA) s’agissant de « l’agence Aïn El-Bey “834” dans la wilaya de Constantine, de l’agence principale Bechar “412” dans la wilaya de Béchar, de l’agence principale Ouargla “946” dans la wilaya de Ouargla, de l’agence Sidi Bel-Abbès “774” dans la wilaya de Sidi Bel-Abbès, de l’agence principale Sétif “704” dans la wilaya de Sétif, de l’agence Béjaïa “356” dans la wilaya de Béjaïa, de l’agence principale Tizi-Ouzou “581” dans la wilaya de Tizi Ouzou, ainsi que de l’agence Aéroport “612” située dans la wilaya d’Alger ». Autres banques ont ouvert également leurs agences digitales telles, la Banque Extérieure d’Algérie (BEA) qui a inauguré sa première agence digitale, en mars 2021 sise au boulevard colonel Amirouche, à Alger. La banque BNP Paribas El Djazaïr a inauguré, en septembre 2017, sa agence Digitale à Sidi Yahia , Hydra, à Alger.
Sans aucune contrainte liée à l’espace ou au temps, les banques digitales peuvent devenir accessibles. La modernisation du système bancaire et la digitalisation des banques est actuellement une nécessité. La volonté politique doit suivre le développement technologique dans l’économie, la chose qui représente un obstacle devant la modernisation du système bancaire utilisé en Algérie. Cette modernisation ne peut pas être appliquée dans temps court, pour cette raison que l’accélération dans les procédures nécessaire de sa réalisation accompagné d’une étude profonde et réelle de la situation financière et bancaire en Algérie.