Le monde subit l’impact d’une crise pétrolière sans précédent qu’il n’a pas connue depuis les années 1970 sur fond de reprise de l’activité économique, après de longs mois de stagnation due à la propagation et au déclenchement de la pandémie de coronavirus.
Les prix du gaz, du pétrole et du charbon ont atteint des niveaux sans précédent au cours des dernières semaines, poussés par des pénuries d’énergie généralisées en Asie, en Europe et aux Etats-Unis, à un moment où les nouvelles sources d’énergie «propres» n’ont pas pu remplacer les énergies fossiles, ce qui a considérablement affecté les activités économiques, la productivité et les services différents.
Ces dernières semaines, les prix de l’électricité ont atteint des niveaux records, avant les plus fortes augmentations attendues pendant la saison hivernale, ce qui laisse de nombreux experts et commentateurs dans un état d’appréhension et de peur des conséquences de la hausse des prix et des pénuries d’énergie associées à la baisse des sources au cours des prochains mois d’hiver.
Si Mohamed : «Il faut éviter les décisions populistes et aller vers la création d’une véritable économie»
Dans ce contexte, l’économiste Kamel Si Mohamed a appelé le gouvernement à profiter de la hausse des prix du pétrole et du gaz sur les marchés mondiaux, et appelle à exploiter la situation pour mettre en œuvre des réformes et d’éviter de prendre des décisions populistes qui affectaient auparavant le développement du pays, l’économie nationale et la création d’une véritable industrie.
A propos de la poursuite de la hausse des prix, le même intervenant a révélé qu’elle était attendue, pour des raisons liées à l’essentiel, telles que l’augmentation de la demande d’énergie de toutes sortes, compte tenu de la reprise de l’économie mondiale, ainsi que la détermination par l’OPEP des quantités de production pour chaque pays et son incapacité à succomber aux exigences de son augmentation, cette affaire a eu un impact positif pour les pays exportateurs de pétrole.
Concernant les craintes qui liaient les deux hausses des prix du pétrole à l’augmentation des prix des produits importés, Si Mohamed a expliqué que l’Algérie pourrait être exposée à cet impact négatif, mais à long terme, si les prix augmentent significativement et atteignent des niveaux de 90 à 100 dollars le baril, cela conduira à une inflation mondialement importante, qui affectera négativement les prix et provoquera une récession économique mondiale, similaire à ce qui s’est passé en Allemagne, en Chine et aux Etats-Unis et poussera les prix à nouveau à dégringoler.
Les conséquences de la propagation de la pandémie de coronavirus sur le secteur de l’énergie
D’autre part, certains experts étrangers en énergie ont estimé que la croissance économique que connaît le monde après de longs mois de stagnation avec les débuts de la pandémie, a provoqué une très forte augmentation de la production, de la consommation et des transports, et cela a coïncidé avec une perturbation généralisée dans les chaînes d’approvisionnement, et une pénurie importante de main-d’œuvre, avec un ralentissement inattendu des opérations de transport maritime et aérien.
Les sources d’énergie n’ont pas échappé aux perturbations de la chaîne d’approvisionnement qui ont affecté de nombreux produits et matières premières, et les sources d’énergie n’ont pas fait exception, et certains experts s’attendent à ce que la crise majeure qui sévit actuellement dans les chaînes d’approvisionnement «s’aggrave, avant de connaître une amélioration».
Mercredi dernier, le président américain Joe Biden a annoncé plusieurs mesures qui pourraient contribuer à résoudre les problèmes des déséquilibres de la chaîne d’approvisionnement mondiale, en annonçant que les ports du Pacifique, en particulier ceux Los Angeles et de Long Beach, fonctionneraient sans interruption 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 afin de faire face aux retards dans le transport de marchandises.
Le pétrole s’approche de la barre de 85 dollars
Ce samedi, les prix du brut Brent ont enregistré un nouveau bond, approchant de leur plus haut niveau depuis 2018, alors que les contrats à terme sur le brut Brent ont augmenté de 56 cents par rapport aux prix de vendredi, portant le prix du baril à 84,84 dollars.
Le prix des contrats à terme, pour le mois de novembre, sur le brut West Texas Intermediate, s’élevait à 82,22 dollars le baril, soit une hausse de 1,12 %, et les prix du pétrole ont augmenté vendredi de 0,7% à 0,8% en moyenne.
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses alliés de l’OPEP+ restent arc-boutés sur leur calendrier de relèvement progressif de la production et verrouillent ainsi, pour l’instant, un marché qui souffre d’une offre insuffisante.
Aux Etats-Unis, le cabinet spécialisé Baker Hughes a annoncé que dix nouveaux puits avaient été ouverts durant la semaine écoulée, ce qui porte le total à 543, soit quasiment le double d’il y a un an (+92%).
Pour autant, le nombre de forages est encore sensiblement inférieur à son niveau de début mars 2020, au commencement de la crise du coronavirus aux Etats-Unis. Quelque 250 puits manquent ainsi à l’appel.
