C’est la rentrée universitaire. Les salles des cours aux universités ouvrent leurs portes à plus d’un million et 669 mille étudiants dont 345 mille nouveaux.
En pleine covid-19, le protocole sanitaire sera toujours appliqué et de nouvelles mesures seront mises en place, selon le ministère de l’Enseignement supérieur et la recherche scientifique. L’augmentation du nombre des étudiants cette année en parallèle avec le manque et le vieillissement des infrastructures au niveau des universités et les résidences universitaires, ainsi que les difficultés d’appliquer les instructions du ministère concernant l’enseignement hybride qui combine entre les cours à distance en ligne et l’enseignement en présence sont les défis principales de la rentrée universitaire 2021-2022. Les enseignants et les chercheurs universitaires ont révélé que l’université algérienne rencontre également d’autres problèmes comme de programme pédagogique, les méthodes d’enseignement et le recrutement des enseignants qualifiés qui ne peuvent pas être résolus au court terme.
Système hybride en discussions
Pour cette année universitaire, le ministre de l’Enseignement supérieur et la Recherche scientifique Abdelbaki Benziane a décidé l’adoption du système hybride qui concerne la présence des étudiants à la salle des cours pour les modules essentiels et suivre les cours en ligne pour le reste des modules, en gardant la subdivision en groupe. Ces mesures ont été prises pour s’adapter à l’évolution de la pandémie, selon le ministre.
De son côté, Dr Djamel Benziane, le chef de service en sciences sociales du centre universitaire de Tipaza a souligné à Maghreb Info que le retour à l’enseignement en ligne qui a été adopté l’année passée dans le but du respect du protocole sanitaire est accompagné par la possibilité de choix du système d’enseignement et l’élaboration des groupes et des programmes en fonction des spécificités de chaque université. « Au niveau de l’université de Tipaza, nous avons choisi d’enseigner deux semaines sur deux en respectant le programme instruit par le ministère e l’Enseignement supérieur. Après que les étudiants de la 1ère la 2eme année master passent leur cours en présentiel, il aura le tour des étudiants de la 3eme et la 4eme année master », a-t-il expliqué. Le responsable a ajouté que ce programme pourra être changé selon l’évolution de la pandémie, en précisant que le nombre des étudiants cette année est en hausse de 60% et il sera difficile pour l’université algérienne d’absorber tous ces étudiants avec ses moyens et infrastructures actuels.
A propos de la modernisation du système de l’enseignement, Benziane a précisé que : « La date de la rentrée universitaire était prévue pour le 3 octobre et reportée pour le 10 octobre car la majorité des universités n’étaient pas encore prêtes. L’université de Tipaza par exemple, a connu un grand problème à cause du système « progresse » qui a fait des erreurs dans les notes des étudiants ce qui provoqué un retard dans la clôture de l’année universitaire précédente et le lancement de la nouvelle année actuelle ».
Au sujet du système d’enseignement hybride, M. Mostefi Halim, enseignant universitaire et chercheur en doctorat à l’université d’Alger 2 a déclaré à Maghreb Info qu’il n’est pas facile pour les étudiants algériens de le système de suivre leurs cours en ligne. « Depuis la pandémie, l’étudiant trouve des difficultés de comprendre les cours en présentiel et donc l’enseignement en ligne ne sera pas facile pour lui ».
Le ministère a l’intention de généraliser l’anglais dans les universités
A propos de la généralisation de l’anglais que vise le ministère de l’Enseignement supérieur comme mesure visant le développement de l’université algérienne, Dr Djamel Benziane nous a déclaré que le transfert de l’enseignement en Algérie vers l’anglais ne pourra pas être du jour au lendemain. Pour rappel, le ministre l’Enseignement supérieur et la Recherche scientifique a indiqué que la caractéristique la plus importante de la nouvelle rentrée universitaire est le défi de la maîtrise des langues dans l’enseignement ainsi que l’utilisation de l’anglais au niveau des deux écoles supérieures de mathématiques et de l’intelligence artificielle. Le docteur a ajouté que « selon les médias, pour le moment le ministre a parlé que sur deux écoles supérieures concernant la rentrée universitaire 2021-2022 car ils vont commencer dès le début du cursus universitaire en anglais. Par contre, c’est très difficile pour les autres universités comme l’Université des sciences et de la technologie Houari Boumediene à Bab-Ezzouar dont les cours sont généralement en français de changer de langue ». Dans ce contexte, le chef de service des sciences sociales au centre universitaire de Tipaza a affirmé qu’avant la mise en place de la mesure de généralisation de la langue anglaise, il est indispensable de former les enseignants ce qui va prendre du temps et donc il sera meilleur dans la situation actuelle de commencer d’abord par introduire des modules en anglais dans chaque spécialité.
Des enseignants de qualité pour avoir des diplômés bien formés
Dans le cadre du recrutement des enseignants universitaires qualifiés, 1400 nouveaux postes ont été alloués pour le recrutement de maîtres-assistants de classe B, avec l’exploitation des postes vacants au titre de l’année 2020. Le premier responsable du secteur avait confirmé à ce propos, que : «1.655 postes ont été alloués pour le recrutement de maîtres-assistants de classe B et 429 postes de professeurs hospitalo-universitaires de classe B».
L’enseignant universitaire Halim Mostefi a critiqué la méthode d’enseignement dans les universités algériennes et proposant de mieux former les enseignants et s’éloigner de la méthode de « mémorisation ». Le chercheur en doctorat a confirmé que l’enseignant universitaire doit faire des efforts pour changer cette méthode. « Je pense que nous avons éloigné les étudiants de la science et on les a menés vers la mémorisation », a-t-il souligné. Selon nos sources, l’année passée, il y a eu des étudiants qui ont demandé le définir un seuil des cours et menacent de faire une grève si leur revendication ne sera pas acceptée. Le chercheur a expliqué que la réaction de ces étudiants vient suite à la méthode apprise au niveau des lycées et au baccalauréat. « C’est grave de voir des étudiants universitaires dans un secteur appelé enseignement supérieur de demander un seuil pour les cours avant les examens », a-t-il expliqué, en précisant : « C’est le baccalauréat de seuil qui a créé un étudiant de seuil ».
Au sujet de la formation et la qualité d’enseignement, et la décision prise par le ministère de recruter les docteurs dans le secteur de l’enseignement supérieur, le chercheur a expliqué que c’est un problème de gestion qui existe car il faut connaître le nombre des postes budgétaires avant de lancer les concours de doctorat.
Cette année, concernant les offres de formation en doctorat, le ministre a fait savoir qu’ « elles seront reliées aux projets de recherche de formation et d’encadrement, avec des axes profitant aux intérêts des différents secteurs d’activité inscrits dans le plan du Gouvernement ».
Pour le Dr Djmel Benziane, c’est au ministère de décider du nombre des enseignants qui pourront être recrutés, selon le besoin selon chaque institution universitaire et aussi d’après la situation économique actuelle du pays et pour le moment l’université est sauvée par les étudiants de magister et de doctorat en tant qu’enseignants vacataires. « Personnellement je suis satisfait du niveau des enseignants vacataires dans notre centre universitaire de Tipaza, qui se sont formé grâce à l’enseignement en vacation », a-t dit-il.
Il est à noter que le ministre a également fait part du début d’insertion de 2.494 employés parmi les agents activant dans les dispositifs d’insertion professionnelle et sociale des jeunes diplômés par l’exploitation de tous les postes vacants.
