Moins belle, moins féminine et une santé faible, c’est ce que pense la majorité des femmes atteintes du cancer du sein. En Algérie, beaucoup de difficultés rencontrent ces malades dans leur traitement médical, et principalement celles qui ont un problème financier. Célibataires ou mariées, jeunes ou âgées, le changement dans cette partie particulière du corps de la femme qui représente pour elles un signe de féminité les stressent énormément, ce qui va provoquer un problème psychologique empêchant leur vie de continuer sainement.
La crainte est l’obstacle contre le dépistage précoce
Le problème de la femme algérienne, c’est la peur d’aller voir un médecin et faire un diagnostic quand elle trouve une chose inquiétante dans son sein, a déclaré à Maghreb Info, la présidente de l’association Nour Doha, Samia Gasmi. « Pourquoi la femme se laisse jusqu’à que ce sa situation s’aggrave et ça sera trop tard ?» se demande-t-elle. « D’abord, la femme doit se consulter toute seule à la maison en prenant sa douche ou devant un miroir en utilisant des gestes d’autopalpation. Elle pourra ensuite se diriger vers un médecin généraliste dans le cas de doute, mais il ne faut pas négliger l’importance du médecin spécialiste », a-t-elle préconisé. Dans les familles qui ont enregistré plusieurs cas de cancer du sein, il est impératif que les femmes fassent un diagnostic car le risque est plus élevé, a rappelé Mme Gasmi. La présidente de l’association a appelé à sensibiliser les femmes pour faire le dépistage précoce afin de détecter la maladie à son début et pouvoir la traiter. Selon elle, l’Octobre Rose ne doit pas être la seule période de sensibilisation contre le cancer du sein mais il faut concentrer sur l’éducation d’abord et aller ensuite vers les autres moyens de sensibilisation. D’après les données du Fichier national du cancer, 14 000 nouveaux cas de cancer du sein sont enregistrés chaque année, en arrivant en tête de liste des types de cancers prévalant dans notre pays. Contrairement aux pays occidentaux où le cancer du sein apparaît après l’âge de 60 ans et plus, en Algérie un taux important apparaît avant l’âge de 40 ans. Dans l’objectif d’identifier les principaux facteurs d’atteinte des femmes algériennes de ce type de cancer à un âge précoce par rapport aux femmes occidentales, et selon les recommandations du Plan national de lutte contre le cancer (2015-2020), la situation épidémiologique actuelle exige une attention particulière et des enquêtes nationales approfondies. Dans le cadre de la sensibilisation contre cette maladie, ministère de la Santé a indiqué dans un communiqué qu’une journée de formation sur le cancer du sein destinée aux journalistes sera organisée ce lundi sous le thème « Le journaliste notre partenaire contre le cancer du sein ». A savoir que le ministère renforce ses actions de sensibilisation durant l’Octobre Rose qui est un mois consacré à la prévention et à la lutte contre le cancer du sein.
Les difficultés rencontrées lors de la lutte contre le cancer du sein
La femme algérienne atteinte du cancer rencontre plusieurs difficultés dans son parcours de lutte contre cette maladie. La prise en charge de ces femmes notamment les patientes atteintes du cancer du sein est souvent confrontée à des obstacles dans les différentes étapes du traitement médical, ainsi que le côté psychologique et social. Il faut noter également que la pandémie du Covid-19 a rendu la prise en charge des malades plus difficile. Certaines femmes ne sont pas permises de dépenser de l’argent pour l’achat des médicaments coûteux. La présidente de l’association Nour Doha nous a déclaré que le prix de la mammographie est l’un des principaux problèmes que rencontre la femme dès le début de son long parcours de traitement. « Il y a des femmes qui ne peuvent pas payer 4000 DA ou plus pour faire une mammographie. Au niveau de notre association, on prenait certaines mesures pour le payement de l’assurance en favori de certaines patientes et faciliter l’obtention du traitement nécessaire», a précisé la présidente. A ce propos, Gasmi a affirmé que la mammographie doit être dans toutes les wilayas, sachant qu’il y a un manque au niveau des wilayas du Sud. L’éloignement des rendez-vous, c’est aussi un problème pour les patientes qui attendent des semaines afin d’avoir une date pour leur chimiothérapie ou radiothérapie. «Les patientes qui habitent dans des zones éloignées, elles feront quoi ? Elles n’ont ni l’argent suffisant, ni la possibilité de se déplacer aux hôpitaux ou aux centres pour le traitement facilement. Dans ce cas, elle ne dit pas qu’elle est malade et commence à se soigner avec un traitement médicinal qui n’est pas efficace pour sa maladie jusqu’au jour où sa santé se complique et ensuite le traitement médical ne pourra pas l’aider car sa situation sera déjà en phase finale», a-t-elle souligné.
Depuis la pandémie, il était difficile pour les femmes atteintes du cancer du sein d’aller aux hôpitaux qui étaient en état d’alerte et de suivre leur traitement convenablement. Le sujet de la pandémie et de la contamination par la Covid-19 augmente l’inquiétude et les risques d’être infectées au moment où l’immunité de ces femmes est déjà en baisse à cause du traitement contre le cancer qui comprend généralement une radiothérapie et une chimiothérapie.
La prise en charge psychologique est essentielle
Une souffrance morale la ressent la femme atteinte du cancer du sein. Un changement apparait dans sa relation avec son mari en premier lieu et ses relations sociales avec son entourage. La chute de ses cheveux à cause de la chimiothérapie et le traitement, la fatigue aiguë, l’isolation par fois ainsi que l’ablation partielle ou complète du sein jouent tous un rôle dans le manque de confiance que ressent la femme.
La prise en charge psychologique des femmes atteintes du cancer du sein est essentielle pour améliorer leur qualité de vie et les aider à lutter contre leur maladie. « Il y a des jeunes filles qui sont atteintes du cancer et qui n’ont pas l’argent pour se soigner pour quoi les perdre », a dit Gasmi. Elle a expliqué qu’identifier le cancer du sein chez une femme lui fait chambouler la vie car cela va lui créer un problème psychologique. Cette femme va penser à comment elle pourra se marier plus tard et qui va l’accepter avec sa maladie ou avec un seul sein. Il faut savoir que beaucoup de femmes mariées ont rencontré des problèmes dans leurs relations de couple qui arrivent au divorce pour certaines femmes dont leurs maris sont incompréhensifs.
La présidente de l’association Nour Doha a fait un appel au ministre de la Santé et la ministre de la Solidarité nationale de faire ensemble un travail de coordination pour que les femmes d’une catégorie nécessiteuse et atteintes du cancer du sein bénéficient d’une aide pour faire leur mammographie. Selon elle, il y a toujours des facilitations au niveau de la CNAS, les entreprises pour les travailleuses ou des mesures prises par les ministères concernés qui pourront être mises en place pour aider ces femmes.
La protection du cancer du sein est possible
Le stress chronique chez la femme est une des causes principales de l’apparition des cellules souches du cancer du sein. La psychologie de la femme la rend plus stressée par rapport à l’homme. Sa routine quotidienne basée sur l’occupation des enfants, de la maison, de son travail développe aussi son stresse qui fait accélérer la croissance des cellules cancéreuse du sein. Les professionnels de la santé ont appelé les femmes à pratiquer des activités qui favorisent la production d’endorphine l’hormone du bien-être.
Afin de se préserver contre le cancer du sein, les médecins proposent une série de choses à faire qui est d’abord la bonne nourriture. Il faut que la femme mange beaucoup de légumes et fruits et évitent les sucreries, le gras et les produits qui contiennent des aditifs comme certaines boissons et les conserveries. Les médecins insistent également d’éviter le surpoids après la ménopause en suivant un bon régime alimentaire. Il également conseiller de pratiquer le sport à la maison ou dans une salle de sport, ou pratiquer la marche d’une moyenne 30 minutes par jour pendant 5 fois par semaine. L’allaitement naturel est une façon efficace pour éviter le cancer du sein d’après les spécialistes. Allaiter un enfant d’une durée d’un an pourra réduire les risques du cancer du sein. Il est à noter que l’hormone féminine est le principal facteur de risque du cancer du sein, quand il y a une exposition prolongée aux œstrogènes.
