«La nouvelle loi consacrée aux énergies renouvelables doit prendre en considération tout ce qui n’a pas marché préalablement, notamment dans la loi antérieure qui n’a pas été suffisamment claire entre les différents acteurs», estime Toufik Hasni consultant en transition énergétique.
Invité, mardi, de la radio algérienne, M. Hasni a précisé que la réussite de la stratégie énergétique passe par une loi claire. «Vous ne pouvez pas attirer des investisseurs en leur disant que l’on est en train de préparer une loi. Il faut donc que nous puissions cerner quelles sont réellement les contraintes pour pouvoir réfléchir», explique t-il.
Pour lui, il faudrait préalablement engager un large débat avec les différents partenaires et acteurs pour cerner toutes les contraintes et éviter les échecs du passé. Ensuite, dit-il, il faut mettre en place une véritable société de développement pour la maturation des projets. «C’est ce qui se fait partout dans le monde. Tout le monde passe par des sociétés de développement afin d’assurer une certaine crédibilité vis-à-vis de l’extérieur. Les investisseurs ont peur des changements des lois», développe-t-il.
Évoquant le transport de l’énergie, l’intervenant dit qu’il faut réfléchir à de nouveaux réseaux. «Les nouveaux réseaux de transport électrique ne sont plus en courant alternatif, c’est une époque révolue. Le grand problème de l’alternatif, c’est que l’on peut perdre pratiquement toute l’électricité au bout de 100 km», argumente-t-il.
Pour lui, il faut donc changer et passer au réseau du courant continu avec des supraconducteurs, qui refroidissent le fil. Ce qui permet de transporter l’électricité sur 4000 à 5000 kilomètres sans aucune perte.
Toufik Hasni estime que la transition énergétique est devenue un passage obligé. «Cependant, ajoute-t-il, nous enregistrons malheureusement un grand retard dans les renouvelables par rapport aux projets qui n’ont jamais abouti à ce jour, hormis quelques-uns. «Heureusement qu’aujourd’hui il y a une volonté politique que nous ressentons. C’est louable de voir qu’il y a convergence pour une transition énergétique», conclut-il.