Le délégué national aux risques majeurs au ministère de l’Intérieur, Abdelhamid Afra, a indiqué que la loi relative aux catastrophes naturelles et aux plans de prévention sera révisée la semaine prochaine, à travers une large consultation au cours de laquelle des experts et représentants de la société civile y participeront, soulignant la nécessité d’adopter le cadre «Sendai», qui est passé de l’idée de gérer les catastrophes à celle de prévoir leur survenue et les moyens d’y faire face.
Intervenant ce mercredi matin sur les ondes de la radio nationale, M. Afra a précisé que «la loi relative aux catastrophes naturelles et à leur gestion dans le cadre du développement durable édictée en 2004 n’a pas encore été mise en œuvre faute de définition des responsabilités, des objectifs et des délais de mise en œuvre».
L’invité a déclaré à cet égard que «la loi régissant les dangers majeurs publiée en 2004 identifie 10 risques majeurs, dont 5 sont liés aux changements climatiques». Et d’ajouter : «Nous avons remarqué que la loi n’a pas été appliquée, car elle ne précisait pas les responsabilités et à quel moment les plans devaient être mis en œuvre, en plus de ne pas préciser les objectifs stratégiques, vu qu’ils sont qualitatifs et non quantitatifs».
Afra a souligné que «les perturbations météorologiques sévères, qui ne sont que le résultat des changements climatiques mondiaux, s’intensifieront à l’avenir et leur incidence augmentera, qu’il s’agisse d’inondations, d’incendies, de canicule ou de froid, il est donc nécessaire de s’adapter à ce qui se passe présentement et ce qui s’ensuit avec des plans pratiques».
A propos de la quantité de pluie qui est tombée hier dans le pays, le représentant des risques majeurs a déclaré qu’elle a atteint 50 mm dans certaines zones, ce qui représente la quantité qui tombe généralement en un mois entier, notant que les pertes n’étaient pas importantes, et il a souligné la nécessité d’une transition rapide de «la gestion de la catastrophe et du danger qu’elle représente».
L’invité de la radio nationale a ajouté : «Il existe une stratégie nationale pour réduire les risques d’inondation, c’est-à-dire la stratégie qui a identifié 865 zones menacées d’inondation connues pour leur superficie et leur niveau d’inondation potentiel. Par conséquent, le plan de secours doit être activé, en tenant compte de la qualité des sols et de la couverture végétale, qui constitue un facteur majeur d’occurrence ou non d’inondations». M. Afra souligne qu’«en Algérie, nous avons maintenant des stations de mesure de l’eau, mais elles ne sont pas numériques». Pour lui, la première étape consiste à convertir les stations d’enregistrement normal au numérique pour être connectées à une station centrale qui surveille toutes les données. A un certain niveau de l’eau, le signal est donné pour activer le dispositif de sauvetage et de prévention, et lorsque la situation dépasse les capacités de la commune, le département de l’Etat prend les mesures nécessaires pour fermer routes, marchés hebdomadaires, ou fermer les écoles pour éviter des dommages.
Selon M. Afra, tous les phénomènes climatiques sont naturels, et ceux qui transforment le phénomène en catastrophe c’est l’homme, que ce soit directement ou indirectement, comme la fragilité des habitations et des constructions au bord des vallées et les détritus aléatoires. Les autorités compétentes doivent être tout le temps sur le qui-vive et les citoyens, eux, doivent observer les mesures préventives afin de ne pas aggraver la situation.