Les citoyens ainsi que les experts dans le domaine politique espèrent que le prochain parlement qui est censé surveiller le travail du gouvernement, pourra également proposer des projets de loi alors qu’avant les députés n’ont fait que valider les propositions du gouvernement.
L’agenda politique actuel est riche des lois organiques émanant de la nouvelle constitution, à travers l’ouverture de discutions sur les questions d’actualité, et les responsabilités du gouvernement. Conformément à l’article 138 de la Constitution et à l’article 05 de la loi organique 16-12 fixant l’organisation et le fonctionnement de l’Assemblée populaire nationale (APN) et du Conseil de la nation, la session ordinaire 2021-2022 des deux chambres du parlement s’ouvre demain.
Les nouveaux députés doivent donner une grande confiance en eux et montrer une grande capacité dans le cadre de leurs tâches parlementaires de manière libre et indépendante, en particulier en matière de contrôle et de législation, contrairement aux anciens députés qui ont été accusés de loyauté et de subordination à l’autorité, et il est donc prévu que l’agenda politique sera plein en termes de discussions des lois et de suivi du travail du gouvernement. Parallèlement, plusieurs experts confirment que le prochain parlement, qui a été produit par la législation du 12 juin dernier, sera confronté à un véritable défi. Depuis des années, les députés étaient critiqués qu’ils n’ont pas été suffisamment efficaces dans leurs missions et que le parlement mais n’était qu’un moyen de faire passer les projets du pouvoir exécutif. Actuellement ils sont censés d’avoir leur mot à dire, et le début devrait être d’activer le rôle parlementaire.
L’agenda politique sera chargé, notamment en ce qui concerne les lois organiques qui doivent être amendées conformément à la nouvelle constitution. Par conséquent, nous nous attendons à ce que la loi sur les médias, les partis et les associations, et dans d’autres secteurs soit sur la table.
Le parlement ne fait plus sa mission de proposition
Est-ce que le parlement actuel peut donner des propositions ou il sera une annexe exécutive qui a le rôle de discuter et valider les projets présentés seulement ? C’est la question que l’expert Sofiane Sakhri a posé. Il a déclaré à « Info Maghreb », en expliquant la différence entre le pourvoir exécutif représenté par le gouvernement et le pouvoir législatif en Algérie que le nouveau parlement doit montrer ses capacités de donner de nouvelles propositions en dehors de ce que le gouvernement propose dans le conseil des ministres. « C’est devenu une tradition que le parlement n’a pas l’audace de faire des propositions. En réalité la fonction d’un parlementaire c’est de proposer des projets de loi dans plusieurs secteurs socioéconomique ou autre », a-t-il. D’après l’expert, il est nécessaire que les projets à proposer toucheront tous les secteurs et principalement le secteur économique et social.
Améliorer les textes juridiques dans l’investissement est une priorité
A propos de projets les plus importants que les nouveaux députés vont discuter c’est le dossier de l’investissement dans le cadre économique, selon l’expert Sofiane Sakhri. « Nous avons des problèmes dans le secteur économique. Il y a un manque d’investissement. Il faut aller vers la facilitation de l’investissement en Algérie », a-t-il dit. Sakhri a souligné qu’il existe une instabilité dans les textes juridiques. Il a expliqué qu’établir une loi de finance ensuite une loi complémentaire n’encourage pas l’investisseur étranger ou local de lancer ses projets.
« D’abord il faut qu’il y ait une stabilité dans le cadre juridique par rapport à la législation. Actuellement nous sommes entrain de faire des lois et rajouter plus tard d’autres lois complémentaires, et des fois on rajoute d’autres lois qui annulent ses précédentes », a-t-il précisé. D’après l’expert, les parlementaires doivent penser à des projets pour renforcer l’investissement car le grand défit que rencontre le secteur économique en Algérie actuellement c’est qu’il n’existe pas des investisseurs. « D’après la décision présidentielle, qui représente une reconnaissance indirecte d’avoir un problème au niveau de l’administration et que les responsables se craignent de prendre des décisions dans le secteur de l’investissement.
Les walis et les walis exécutifs ne peuvent pas prendre les décisions attendues et donc il faut qu’il y ait des textes de loi qui protègent l’administration pour que cette dernière pourra être plus souple avec les investisseurs », a-t-il ajouté. Pour Sakhri, l’Algérie a un grand problème de chômage dû au pouvoir d’achat. La solution pour l’expert, c’est d’établir un arsenal juridique stable qui contient des textes de loi valides pour une longue durée, ainsi que mettre en place des facilités pour encourager les investisseurs, soit l’investissement étranger direct, hors hydrocarbure ou local. « Si on crée des investissements au niveau local et au niveau national on pourra faire des ouvertures pour l’embauche », a-t-il dit. A propos du problème de voitures, Sakhri a souligné l’importance de réfléchir comment le résoudre, est-ce que ça sera à travers la fabrication des pôles d’investissement ou à travers l’ouverture de l’importation de véhicules.
Des problèmes sociaux attendent les solutions
Pour les régions isolées qui souffrent du chômage, du manque dans beaucoup de services tels le transport, l’eau, la scolarisation, logement et autres, la mise en place de mesures qui améliorent la situation sociales est une grande responsabilité qu’attendent les députés. « Il y a des régions isolées et mêmes les régions aux environ des grandes villes ont besoin de plus d’intérêt pour leur développement économique. On peut établir des textes de lois afin de créer des projets selon les besoins de chaque région et ses spécificités », a déclaré Sofiane Sakhri. En ce qui concerne les réformes, l’expert a confirmé que cela doit être réalisé dans plusieurs secteurs comme le système universitaire et le système sanitaire. Pour le problème d’eau, qui a touché toutes les villes mêmes les plus grandes, l’accélération de régler ce dossier est une nécessité en ce moment. Les problèmes sociaux sont multiples et l’ouverture de la session parlementaire est une occasion pour discuter sur les préoccupations des citoyens. Pour rappel, l’APN issue des législatives du 12 juin 2021 a été installée le 8 juillet lors d’une séance plénière où le député Ibrahim Boughali de la liste des indépendants « Wihda wa Tadaoul » (Unité et Alternance) de la circonscription électorale de Ghardaïa a été élu nouveau président de l’APN pour la 9e législature.
Amel Zayoun