A l’approche de la rentrée scolaire, les parents d’élèves commencent à compter le budget à dépenser pour les charges scolaires de leurs enfants. Avec un pouvoir d’achat faible et la cherté de la vie, les difficultés financières restent toujours un problème que rencontrent les parents d’élèves la veille de chaque année scolaire.
L’achat des articles scolaires, des livres et les vêtements de sport pour un seul enfant coûte plus de 10 mille dinars. On peut donc imaginer le budget consacré pour le trousseau scolaire d’une famille avec plusieurs enfants scolarisés.
La valeur de la prime scolaire doit être augmentée
Si les familles de la classe moyenne considèrent la prise en charge de la scolarité de leurs enfants est chère, qu’est-ce qu’une famille nécessiteuse peut dire à ce propos ? Dans ce cadre, l’association nationale des parents d’élèves a sollicité le ministère de la Solidarité pour venir en aide aux familles nécessiteuses et les enfants à besoin spécifique. Fatiha Bacha, membre de l’association des parents d’élèves, a déclaré à Info Maghreb qu’à propos de la prime scolaire de 5000 dinars, son association a déjà soulevé ce problème à la tutelle de pouvoir augmenter cette prime car elle ne peut pas faciliter la prise en charge des enfants au moment où la vie est très chère, notamment les prix des articles scolaires qui ne sont pas à la porté de tous les citoyens et de leur pourvoir d’achat. « Ce que nous demandons aux directeurs des établissements scolaires, c’est qu’ils soient bienveillants et recensent ces familles et ces enfants. Nous demandons également au ministère de l’Intérieur de donner une directive de prise en charge de ces familles », a-t-elle déclaré. Bacha a souligné que la troisième vague de la pandémie vient de mettre la famille algérienne et la société entière dans le besoin. « On trouve aujourd’hui beaucoup de personnes comme les pères de famille et certaines mamans qui sont devenus du jour au lendemain en chômage. Cette pandémie a créé beaucoup de problèmes au niveau économique et social et psychologique », a-t-elle dit. La représentante des parents d’élèves a expliqué qu’il y a une liste évaluée établie par l’APC et les écoles font ce recensement sauf que la prime scolaire n’est pas distribuée la veille de la rentrée scolaire mais un mois plus tard, ce qui est inadmissible. « On trouve des familles nécessiteuses avec quatre enfants en bas âges et qui sont tous scolarisés et ils ne sont pas pris en charge correctement et que leurs noms n’apparaissent pas dans les listes des enfants nécessiteux », a confirmé Bacha.
Vendre les livres à l’intérieur des écoles pour éviter la spéculation
Afin d’éviter la spéculation, Meziane Meriane le coordinateur du syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaires et technique (Snapest) a déclaré à « Info Maghreb » qu’il est nécessaire de vendre les livres scolaires à l’intérieur des établissements scolaires pour éviter tout dérapage. Les intendants dans les collèges et les lycées ainsi que les directeurs des écoles primaires doivent prendre en charge la vente des livres, a précisé Meriane. En ce qui concerne la pénurie des livres scolaire, le syndicaliste a déclaré : « Il faudra que chaque établissement reçoive son quota exact de livres, et cela doit être un mois avant la vente de livres aux élèves ». Il a soulevé le problème d’organisation qui existe au niveau des établissements scolaires ce qui empêche les parents d’élèves d’acheter les livres à leurs enfants avant la rentrée. « Pourquoi on ne met pas les livres à la vente dès le 1er septembre et attendre jusqu’à la rentrée scolaires ? », s’est-il posé la question. Le coordinateur du Snapest a proposé de définir une période destinée à la vente des livres au niveau des établissements scolaires, qu’elle soit juste avant la rentrée scolaires ou juste après les résultats des conseils de classes. Selon lui, penser au rôle de la solidarité pour distribuer les livres scolaires aux enfants qui nécessitent cet aide est une étape importante.
Les enfants nécessiteux reçoivent la moitié des livres seulement
De son côté, Fatiha Bacha membre de l’association des parents d’élèves, a estimé que les prix des livres en général sont chers par rapport à la capacité financière des familles nécessiteuse. « Le prix des livres scolaires sont à partir de 1.500 dinars au primaire, 2.000 dinars au collège, et 3.000 dinars au lycée. Il y a des parents qui sont incapables de payer toutes ces sommes s’ils ont plusieurs enfants », a-t-elle dit. Elle a souligné que tous les enfants quand ils rentrent aux écoles, auront leurs livres et leurs affaires sans qu’aucun d’eux ne sente qu’il est mis à l’écart. Bacha a affirmé que son association a remarqué qu’il y a un manque de livres chaque année ce qui reflète négativement sur les enfants qui sont dans le besoin en particulier. D’après elle, ces derniers ne reçoivent pas le lot des livres comme les autres élèves et souvent ils ne reçoivent que la moitié des livres. Chaque établissement scolaire doit s’organiser pour venir en aide à ces enfants. « Ce sont des enfants de l’Algérie et ils ont le droit à la scolarité gratuite et d’avoir un aide social de la part du gouvernement et de l’école », a précisé Bacha. Elle a ajouté que l’association nationale des parents d’élèves a lancé plusieurs fois des initiatives de collecte des anciens livres à la fin de l’année et les donner aux familles nécessiteuses dans des établissements scolaires, en collaboration avec des associations qui font un travail de solidarité, des enseignants et des familles qui ne sont pas dans le besoin.
Les réseaux sociaux utiles pour les parents
Devant une longue liste d’articles scolaires demandée par les enseignants, les parents d’élèves ne peuvent que trouver des solutions. Un cartable, des dizaines de cahiers, carnets, calculatrice, peintures et d’autres fournitures scolaires coûtent cher en totalité. Les vêtements de sport tels les basquets et survêtements sont aussi coûteux. Certains parents se dirigent vers la deuxième main. D’autres présentent leurs articles à la vente. Beaucoup de pages et de groupes sur les réseaux sociaux se chargent actuellement de la revente des anciens livres scolaires et parfois neufs. Afin de diminuer leurs dépenses, l’achat d’un livre ou un article scolaire utilisé en bon état c’est aussi une bonne affaire. Ces dernières années, la tendance de vente de ces articles sur Facebook et les autres réseaux sociaux est devenue une manière pour récupérer l’argent dépensé durant l’année scolaire précédente par les parents.
Amel Zayoun
