La Covid-19 n’a pas affecté seulement la santé mais aussi le marché du travail. Le chômage en Algérie et précisément chez les jeunes est un problème qui existe depuis longtemps mais pendant la pandémie plusieurs personnes ont perdu leurs postes de travail ce qui a mené à augmenter le nombre des personnes sans emploi dans le pays qui ont dépassé les 11% de la population.
Soumettre une allocation de chômage et augmenter son montant est une décision prise par le président de la République Abdelmadjid Tebboune dans l’objectif de soutenir les personnes en chômage financièrement en attendant que ces derniers trouvent un travail. A savoir que cette allocation de chômage déjà existait mais en ce moment de nouveaux détails y sont ajoutés. Les personnes en chômage souhaitent savoir quelles sont les conditions et les catégories concernées par cette allocation. En revanche les experts financiers appellent à renforcer l’investissement et créer plus de postes d’emploi.
Les conditions nécessaires pour avoir l’allocation de chômage
L’Agence nationale d’assurance chômage verse une allocation de chômage mensuelle et garantit la protection sociale et médicale pour toutes les personnes concernées par l’allocation de chômage. Afin de bénéficier cette allocation, un ensemble de conditions ont été attribuées, à savoir que l’âge du chômeur ne dépasse pas 60 ans et qu’il ait la nationalité algérienne. Le bénéficiaire ne doit pas être un salarié ou posséder une activité libérale. Parmi les conditions pour bénéficier e l’allocation du chômage, la personne doit être inscrite auprès de l’Agence nationale de l’emploi (Anem), en tant que demandeur d’emploi et posséder une qualification professionnelle. L’Etat a accordé aux chômeurs une allocation d’environ 10 mille dinars jusqu’à ce qu’ils obtiennent un emploi. D’autres précisions sur les conditions de l’allocation de chômage ne sont pas encore annoncées par les services concernées.
L’expert financier dans des institutions internationales, Hamidouch Amhamed, nous a déclaré que la distribution des allocations de chômage doit prendre en considération l’endroit et le pouvoir d’achat des personnes qui bénéficient de l’allocation. Il a précisé qu’il y a une différence entre le pouvoir d’achat et le niveau des revenus des habitants des wilayas du Sud et les wilayas Nord ce qui nécessite de catégoriser les bénéficiaires de l’allocation de chômage. En ce qui concerne les allocations destinées aux nouveaux diplômés sans emploi et les personnes qui ont perdu leur travail, Hamidouch a ajouté qu’ils sont tous considérés comme chômeurs car la condition principale c’est d’être sans emploi.
Qui pourra bénéficier de l’allocation de chômage ?
Les citoyens sans revenus et âgés de plus de 60 ans qui sont acceptés pour recevoir une allocation de chômage qui est destinée à plusieurs catégories. L’allocation de chômage a été mentionnée dans le décret exécutif n° 96-353 du 19 octobre 1996, y compris les catégories concernées qui sont les chefs de famille ou personnes âgées de plus de 60 ans vivant seules et sans revenus, les handicapés physiques ou mentaux incapables de travailler, la femme au foyer sans revenu quel que soit son âge, les aveugles qui perçoivent un salaire égal ou inférieur au salaire minimum national, les personnes de plus de 60 ans qui ne sont pas dans des institutions spécialisées et qui ne bénéficient d’aucune ressource financière qui sont parrainées par des familles à faible revenu, les handicapés et ceux qui souffrent de maladies incurables, les adultes de plus de 18 ans qui souffrent de maladies chroniques et qui sont titulaires d’une carte d’invalidité et n’ont aucune ressource financière, et les familles à faibles revenus qui parrainent une ou plusieurs personnes handicapées de moins de 18 ans et qui n’ont pas de moyens financiers et qui sont titulaires d’une carte d’invalidité. Pour rappel, le président de la République Abdelmadjid Tebboune a considéré l’augmentation de l’allocation du chômage comme mesure qui vise à préserver la dignité du jeune Algérien et interdire à toute partie de l’instrumentaliser à des fins politiques. Le président de la République avait déjà confirmé que l’Etat et le Trésor public soutiennent et accompagnent le développement et l’investissement dans le secteur privé. A propos de l’investissement dans le Sud, le président de la République avait déclaré qu’il existe des opportunités d’investissement dans le Sud minimes et qu’elles sont concrétisées par l’Etat.
Les experts financiers appellent à la création de postes de travail
Afin de réduire le taux du chômage en Algérie, l’expert financier Hamidouch Amhamed a expliqué que la seule solution est de renforcer le secteur de l’investissement dans le pays. « Je vous rappelle que dans le secteur des services, un chiffre de 400 à 700 millions de centimes et son équivalent est un seul poste de travail seulement. La même chose dans le secteur de la production, l’équivalent d’un chiffre d’un milliard jusqu’à 1milliard et 300 millions de centimes est de trois postes de travail », a-t-il précisé. Selon l’expert, l’amélioration des conditions de l’investissement local ou international et le renforcement de la concurrence économique sont nécessaires pour lutter contre le chômage et crée des postes d’emploi.
Hamidouch a ajouté que l’amélioration de la productivité des institutions joue également un rôle important économiquement, à travers la formation, les labos de recherches universitaires, les brevetés, l’utilisation des nouvelles technologies, les outils de diminution de frais de production, et tout cela pourra, d’après l’expert, créer de nouveaux poste de travail et même d’entrer aux marchés internationaux. « Pour moi, il faut sortir du cadre des postes de travail créés par l’Etat et ouvrir les portes au secteur privé pour augmenter le nombre de postes de travail », a-t-il dit. L’expert financier a appelé le pouvoir public d’améliorer les conditions du marché du travail et la création des projets ainsi que la main d’œuvre en Algérie.
Le nombre du taux de chômage en Algérie a dépassé 11.5%, selon les dernières statistique mais cela ne reflète pas la réalité. Beaucoup de jeunes sont en chômage mais ne sont pas comptés à cause de la faiblisse du système de statistique actuel. A savoir qu’il y a des personnes qui travaillent dans le secteur privé sans contrat de travail et sont considérés comme travailleurs informels ou ils ont une activité libérale sans la déclarer. Pour l’expert financier Hamidouch, ces personnes pourront avoir un revenu en travaillant sans contrat et bénéficier d’une allocation de chômage, mais cela ne représente pas une problématique pour l’administration car cette catégorie est minime. « Je pense que la solution est de mettre une place une stratégie en dehors de la lutte contre le chômage, dont son but est d’une part d’intégrer le secteur informel dans le secteur officiel et d’une autre part d’améliorer les avenages de la déclaration des employés pour le bien de l’employeur et l’employé », a souligné l’expert.
Amel Zayoun