Des paris illégaux au plus haut niveau de la pyramide du jeu à onze national ? Il ne faut surtout pas charrier. Comprendre qu’on ne triche pas, au pays des champions d’Afrique on ne touche pas à ce pain-là. La preuve que le personnel gravitant autour de notre si décrié sport-roi est au-dessus des rumeurs incessantes marquant nos sempiternelles et interminables séances de pousse-ballon que nous offrent nos stars en carton, notamment à l’approche des grands verdicts et autres sanctions de fin de saisons toujours aussi houleuses ? « Propres, nettes et sans bavure », nos compétitions. N’en déplaise aux perdants qui n’en ratent jamais une (notamment en cas de défaite tout au long d’exercices sans saveur et ouverts justement sur l’intimidation permanente et les dénonciations quant à des arrangements lorsqu’il s’agit de décider du nom du champion et de ses dauphins ainsi que de la désignation des infortunés relégables dont le sort tient plus aux jeux de coulisse qu’à la vérité, et quelle vérité, du terrain) pour dénoncer les faiseurs de miracles et autres mauvais génies d’un ballon rond à la trajectoire douteuse et expliquant, pour bien des raisons, le marasme dans lequel se débat une discipline à la base de bien des débats où tout le monde tire sur tout le monde. Où tout le monde montre patte blanche. Combines à ciel ouvert et rencontres truquées en Ligues 1 et 2 ? On en parle depuis tellement longtemps que plus personne ne fait plus attention à un phénomène pourtant montré du doigt à l’arrivée de chaque étape de championnat. Chez nous (et on s’en félicite), Messieurs, on ne triche pas.
La réponse, cinglante (et sans équivoque ?) nous est donnée par l’instance en charge de la gestion du football algérien (nous avons nommé la FAF, sûre de ses conclusions et ayant de quoi tenir nous justifie-t-on) qui assène qu’aucune « alerte » (elles ne manquent pourtant pas les sorties tonitruantes de présidents de clubs et de coaches s’en remettant aux responsables de cette même FAF au sujet du manquement à l’éthique de certains arbitres) aux paris truqués n’a été enregistrée concernant les rencontres des deux paliers supérieurs de la hiérarchie nationale (Ligues pro jusqu’à la 32e journée et 2 amateur, y compris les matchs de play-offs), nous rassure cette même FAF qui assure au passage être convaincue de ses conclusions avec à l’appui un rapport du «Département intégrité » de la structure dirigeante du football mondial, la FIFA, qui confirme (on cite) que «rien de suffisamment suspect n’a été détecté sur les marchés des paris». En plus de nous apprendre (nous rappeler) que le « Département intégrité de la FAF » qui «travaille sur la promotion de l’intégrité et des mesures de protection des matchs (…) a lancé une opération de surveillance sur le déroulement des différentes compétitions pour justement parer, avec toutes les parties prenantes (on ne les cite pas) à tout risque de paris truqués.
Des « enquêtes et autres investigations menées dans le cadre de ses missions » et ce, sous couvert ou avec la contribution du « Département intégrité de la Fifa » qui semble, et on le serait à moins, constamment à l’écoute des bruits de couloir lui parvenant de la maison de verre de Dely-Brahim. Dans le football algérien, on ne triche pas. Parole de nos messieurs propres qui n’en ratent néanmoins jamais l’occasion de monter au créneau pour montrer du (avec ou sans preuves) cette faune spécialisés-es combines. Sûrement que lors de ce dernier virage, décisif à bien des égards et à surveiller comme du lait sur le feu, nous apportera son habituel lot de foires d’empoignes où les « ripoux », en marionnettistes avisés, sauront tirer leur épingle du jeu. Et quel jeu !
Abdelaziz A.