L’Algérie assiste depuis quelques jours à une hausse des cas de Coronavirus. Selon le bilan de vendredi, 372 cas ont été enregistrés, contre 321 cas jeudi, soit une différence de 51 cas. Ainsi, le pays compte plus de 130 mille malades depuis le début de la pandémie. Par conséquent, la situation mène à poser question. Va-t-on vers un pic ?
Pour le Dr Bekkat Bekrani, président du Conseil de l’ordre des médecins et ancien membre du Comité scientifique le pic s’affiche déjà. « C’est très possible, on y est peut être déjà », a déclaré le Dr Bekkat Bekrani à Info Maghreb. Se voulant plus explicite sur ce point, il s’est mis à expliquer cette hausse par deux raisons.
« Nous avons en premier lieu, le relâchement total des mesures barrières de la part de nos concitoyens, c’est une réalité qui est palpable. A la faveur du déconfinement général », a expliqué notre interlocuteur, en ajoutant que « cela a été attendu voire même prévu dans la mesure où le citoyen en avait assez de vivre anormalement, c’est à dire avec des contraintes ». Cependant, le Dr Bekkat Berkani a estimé que la deuxième raison reste plus essentielle. D’après lui, le processus de vaccination « n’est pas à la hauteur d’un pays grand pays comme l’Algérie». « Nous accusons le retard énorme enregistré dans le processus de vaccination en Algérie », a lancé le Dr Bekkat Berkani.
« D’autres pays du Maghreb et avec peu de moyens comme le Maroc ont pu vacciner près de sept millions alors que nous, nous parlons d’un maximum personnes vaccinées », a-t-il soutenu.
Donc finalement, a synthétisé le Dr Berkani, « la protection essentielle de la vaccination à titre individuel et collectif a totalement erré et est responsable de situation dans laquelle nous serons. Depuis janvier on nous annonce les arrivées des milliers voire des millions de vaccins mais nous voyons toujours pas grand choses ».
Dans ce sens, le Dr Bekkat Berkani a dénoncé « une mauvaise publicité sur le vaccin Astrazeneca que soit en Algérie ou bien dans le monde ». Pour cela, il propose de mettre en marche un « aspect important de communication vis-à-vis des concitoyens », puisque celle-ci « manque » toujours, selon lui.
Le Dr Bekkat Berkani, n’a toutefois, pas écarté de recourir vers un durcissement des mesures de confinement. En revanche, il a considéré que « le reconfinement va être mal assumé socialement, politiquement et économiquement de la part de la population » raison pour laquelle le spécialiste plaide plutôt pour la ré adoption de la méthode de communication. « La gestion de l’épidémie nécessité qu’on reparte vers la communication en demandant aux citoyens de respecter les mesures barrières », a-t-il exposé.
Comme la situation est, selon notre interlocuteur « préoccupante, la pression ne doit pas être relâchée ». « Ce qu’il faut faire », a –t-il indiqué, c’est « de faire en sorte d’apporter des solutions palpables aux citoyens, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui car nous n’avons toujours pas suffisamment de vaccin pour couvrir la demande de toute la population ».
En outre, le Dr Bekkat Berkani a exclu la possibilité de refermer une nouvelle fois les frontières aériennes rouvertes le 1er juin après la réunion du Conseil des ministres. « Je ne pense pas, personnellement je trouve que c’est une solution qui est dépassée. Le confinement de tout un pays a permis à l’Algérie de se préserver contre l’envahissement des cas de Coronavirus mais on ne peut pas continuer encore dans l’isolement total, la preuve il y a une demande énorme de la part des citoyens qu’ils soient résidents à l’étranger sur le territoire national pour pouvoir voyager », a dit notre interlocuteur.
Ce qu’il faut en revanche, « c’est de déterminer des règles comme c’est le cas de toutes les nations. Il est temps de relâcher cette contrainte parce que l’Algérie a été gelée depuis plus d’un an du reste du monde étant donné qu’il y a des travers sociales, économiques et politiques. Donc pour moi confinement total doit être levé progressivement mais en parallèle il faut se mettre au dia pavant des solutions qui sont proposées de par le monde », a estimé le président du Conseil de l’ordre des médecins.
Et d’ajouter : « il n’y a pas de rasions d’imposer à quelqu’un qui a été vacciné dans un pays quelconque un confinement alors qu’il présente un résultat PCR négatif. Il faut augmenter les échanges entres l’Algérie et le monde parce c’est une nécessité tout en préservant les règles sanitaires ».
Autrement dit, « établir une traçabilité d’un individu sans pour cela l’obliger à une contrainte de confinement comme c’est le cas actuellement ».