La Wilaya d’Alger a entamé cette année de gros travaux de réfection et de rénovation des voies et routes urbaines.
L’enveloppe de cette opération s’élève à 5 milliards de dinars et les travaux vont s’étendre sur pratiquement toutes les communes de la capitale.
« Le réseau routier touché par cette opération concerne les voies et routes urbaines et communales, cela en dehors des chemins de wilaya (CW) et routes nationales (RN) qui relèvent d’autres programmes sectoriels », a expliqué Abderrahmane Rahmani, directeur des travaux publics de la wilaya d’Alger, sur « Echorouk News ».
Tout en affirmant que « 70 % du réseau routier principal de la capitale est en bon état », M. Abderrahmane Rahmani a reconnu que « la qualité des routes algéroises se détériore d’année en année dans les zones urbaines du fait des travaux de raccordement non-coordonnés des domiciles en différents réseaux de gaz, électricité et eau ».
« Ces travaux de raccordement ont un impact sur la qualité des routes. C’est un grand problème. La loi oblige les entreprises de réalisation de ces travaux de raccordement à avoir une autorisation préalable des services de l’APC, pour réfectionner la route par laquelle traversent les réseaux (AEP, gaz, électricité…) et la remettre en l’état dans un délai de six mois sous peine de se voir infliger une amende », a indiqué M. Abderrahmane Rahmani.
Or, avoue-t-il, « sur le terrain, il y a une tout autre réalité », expliquant que parfois les raisons sont objectives et compréhensibles comme, par exemple, les travaux de raccordement en gaz de ville qui nécessitent des délais plus longs pour des raisons de sécurité.
Le responsable de la wilaya d’Alger pointe aussi un problème de coordination entre les collectivités locales et les citoyens.
L’entame des opérations de raccordement des domiciles aux différentes canalisations, juste après que la route soit réfectionnée, détériore la qualité de la chaussée.
Même la réparation de tronçon routier, objet de ces travaux de raccordement, affecte la qualité de la route, a-t-il constaté.
« Avant de rénover ou de goudronner une route, généralement cela est annoncé au public auparavant, donc il revient aux citoyens désireux de raccorder leurs maisons en différents réseaux de canalisation d’en faire la demande à l’APC avant l’entame de la date de réalisation », a-t-il souligné.
A propos de la qualité des infrastructures routières, le directeur des travaux publics de la wilaya d’Alger s’en défend en indiquant que l’Algérie ait les mêmes compétences, mêmes ingénieurs, même cursus de formation, les mêmes matériaux et mêmes engins de construction qu’ailleurs dans les autres pays.
« Le problème réside dans l’application des normes techniques par les entrepreneurs : nous avons un cahier des charges qui édicte toutes les exigences, mais le problème est dans le suivi de la réalisation des infrastructures en question. Certaines entreprises appliquent rigoureusement les normes techniques et d’autres non, comme par exemple pour la concentration de goudron à utiliser », illustre Abderrahmane Rahmani.
« Quand nous détectons des défauts dans la réalisation, nous émettons des réserves et le projet en question ne sera pas réceptionné. Dans ce cas, des procédures punitives sont appliquées à l’encontre des entreprises réfractaires », a-t-il ajouté.
Pour ce responsable, les comportements des citoyens, les automobilistes notamment, ont parfois une responsabilité sur la détérioration des routes : « Sur l’autoroute Est-Ouest dans son tronçon Ouest, nous avons 30 000/ 40 000 véhicules qui y circulent quotidiennement et nous sommes même arrivés à 210 000 véhicules/jour. Supposons l’énorme déchet constitué si chaque citoyen jetait un mégot et autre poubelle. Les avaloirs ne supporteront plus cette charge et risquent de se boucher ».
Autre point abordé par M. Abderrahmane Rahmani : le désengorgement de la capitale.
Il a annoncé à cet effet que 17 projets visant à alléger la circulation sont en voie de réception, malgré certaines entraves techniques rencontrées.
Il a cité la réception prochaine de la voie d’évitement Ben Aknoun -Zéralda vers Chéraga, plus précisément la cité Pasteur, ajoutant que cet axe de 1 km est un nouvel échangeur menant à Chéraga pour réduire le trafic routier au niveau du chef-lieu de cette commune qui connait des embouteillages tout au long de la semaine.
Il y a aussi la voie d’évitement 5-Juillet – Khraissia, évitant les axes Al-Achour et Draria et aussi la voie liant les Eucalyptus à Baraki.
Hamid Mecheri