Une dizaine de chefs d’Etat ouest-africains, réunis lors d’un sommet régional extraordinaire, ont décidé, dimanche 30 mai, de suspendre le Mali de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), en réponse au récent double putsch des militaires maliens.
« Après de longues discussions, les chefs d’Etat et de gouvernement ont décidé de suspendre le Mali des institutions de la Cédéao (Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest) », selon le communiqué publié à l’issue de leur rencontre.
Selon le journaliste et analyste politique Mohamed Ag Assory, la sanction du Mali de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), « est une mesure symbolique, régie par l’article 45 du protocole de la Cédéao sur la bonne gouvernance et la démocratie, qui n’implique aucune autre sanction, notamment économique ».
Contacté ce mardi par la radio Chaîne III, l’analyste politique, a indiqué que « la Cédéao a tout simplement respecté la décision des hautes autorités de l’Etat malien, en ne remettant pas en cause la décision de la Cour constitutionnelle du 28 mai qui désigne Assimi Goita comme président de la transition au Mali ».
« La Cédéao a été mise devant le fait accompli », relève Mohamed Ag Assory qui souligne que l’organisation continue de soutenir la charte de la transition. « Le plus important pour la Cédéao c’est le maintien de la feuille de route de la transition avec l’organisation d’élections », explique l’analyste politique. Il rappelle que « le nouveau président de la transition a déclaré a plusieurs reprises que le poste de premier ministre reviendra au mouvement d’opposition M5-RFP ».
Selon lui, l’annonce officielle de la nomination du leader du mouvement, Choguel Maïga, aux fonctions de premier ministre ne devrait pas tarder.
Répondant à une question sur les principaux enjeux pour les instances de transition et sécuritaires dont la menace terroriste est très forte , et les attaques sont entrain de gagner le sud du Mali, l’intervenant a fait savoir que « ces évènements politiques interviennent alors que le Mali fait face à une recrudescence des attaques perpétrées par les différents groupes terroristes qui sévissent dans la région ». « Les groupes affiliés à Al Qaïda au Maghreb islamique contrôlent le nord-est et le centre du pays. Les terroristes qui se réclament de DAECH se contentent du sud-est du Mali. D’autres groupes progressent vers le sud. La menace est difficile à être contenue car elle est dispersée », constate Mohamed Ag Assory, qui estime que « l’armée malienne n’est pas préparée à mener cette guerre asymétrique et a toujours besoin de ses partenaires internationaux pour se renforcer. Sur le volet politique à un moment donné il a mentionné « l’hypothèse de négocier avec les groupes terroristes maliens pour essayer de trouver d’autres alternatives à la solution militaire, parce que jusqu’à présent nous n’avons ni la capacité, ni les moyens pour faire face à la menace », a-t-il conclu.