Le directeur général de l’Institut Pasteur, le Dr Fawzi Derrar, et le chef du service d’épidémiologie et de médecine préventive du CHU Frantz-Fanon de Blida, le professeur Abderezzak Bouamra, ont annoncé que les indicateurs épidémiologiques actuels liés au coronavirus et aux deux nouvelles souches suscitent des «inquiétudes».
« Toutes les possibilités sont réunies concernant l’apparition d’une ‘’troisième vague’’, surtout après que les citoyens ont abandonné les mesures de précaution ces dernières semaines, ajoutant qu’une hausse des cas de contamination au Coronavirus est constatée ces derniers jours en Algérie, tandis que le nombre total de cas confirmés de variants, s’élève ainsi à 143 cas pour le britannique et 230 cas pour le nigérian », selon les invités de l’émission télévisée « La santé en une semaine ».
A cette occasion, les deux experts ont appelé les citoyens à la vigilance, considérant que le virus est toujours là et que le relâchement et le non-respect des mesures de prévention risquent d’engendrer une hausse fulgurante du nombre de cas de contamination dans les jours à venir.
Selon eux, l’introduction des variants britannique et nigérian en Algérie, dont la vitesse de propagation est plus rapide, peut ébranler la stabilité sanitaire qu’a connue le pays durant les mois précédents.
Concernant les souches mutées, le directeur général de l’Institut Pasteur a déclaré que «même si elles sont faibles à l’heure actuelle, elles s’intensifient progressivement», soulignant « la possibilité pour l’Institut, surtout après son acquisition de technologies modernes, de révéler tout les nouvelles souches qui existent à travers le monde ».
« Jusqu’à présent, l’Algérie n’a enregistré que deux variants, britannique et nigérian », a-t-il précisé.
Concernant la souche indienne, Fawzi Derrar a expliqué qu’ « à ce jour, il n’y a pas de données claires sur cette souche, et les laboratoires produisant des vaccins travaillent pour adapter le vaccin avec le virus d’origine et les souches mutées ».
Evoquant le manque du vaccin anti-Covid-19, Derrar a affirmé que « plusieurs contrats ont été signés avec un certain nombre de laboratoires, dont Sinopharm et Pfizer ».
Il a également indiqué que « l’Algérie va recevoir le mois prochain une nouvelle quantité du vaccin anti-Covid -19 fabriqué par les deux laboratoires Sinopharm et Pfizer ».
Pour rappel, lors du dernier Conseil des ministres, le Premier Ministre a instruit le ministre de la Santé de veiller à résorber les retards constatés dans les livraisons des vaccins anti-Covid-19 déjà commandés et ce, conformément aux engagements contractuels des fournisseurs.
Quant aux effets secondaires résultant du vaccin ‘’AstraZeneca’’, le professeur Bouamra a expliqué qu’il sont « très faibles par rapport aux avantages du vaccin en lui-même pour l’humanité », en se basant dans ce domaine sur des études internationales.
Pour sa part, Lyes Rahal, Directeur général de l’INSP (institut national de santé publique) et membre du Comité scientifique chargé du suivi et de l’évolution de l’épidémie Covid-19 en Algérie, a indiqué que certains citoyens sont victimes de certains médias, « plusieurs personnes ont manifesté un refus de se faire vacciner contre la Covid-19 », a-t-il précisé.
Concernant la campagne de vaccination qui est toujours à l’arrêt, Faouzi Derrar a souligné que « l’Etat a pris des ‘’mesures urgentes’’ pour poursuivre l’opération avec l’acquisition de nouvelles doses du vaccin à la fin du mois d’avril ».