Jusqu’au 23 juin prochain, une rétrospective des peintures de Ali Boukhalfa, artiste peintre, orne les murs de la galerie d’art Diwaniya Art Gallery. Des œuvres contemporaines, nées d’une longue expérience en recherches et influences cumulées en une cinquantaine d’années. Dans l’humain et le patrimoine culturel algérien, cette première de l’artiste, ancien enseignant à l’Ecole des beaux-arts d’Alger, se déploie comme une passerelle Jussur et guide dans la carrière de Boukhalfa.
L’artiste pour sa bio est natif d’Alger en 1948, Ali Boukhalfa a fait ses études en sculpture et en peinture à l’Ecole nationale des beaux-arts d’Alger, dans la classe de M’hamed Issiakhem, puis à Paris. En France, il a été pendant trois ans le bras droit du célèbre sculpteur français Jean Dubuffet pour qui il réalise de nombreuses sculptures. A la fin de ses études, Ali Boukhalfa rentre en Algérie et revient à l’Ecole des beaux-arts en tant qu’enseignant en 1981 fort d’un savoir-faire qui n’a été maîtrisé en Algérie qu’au début des années 2000. Il a réalisé un mémorial semi-moderne à Bouira, des reconstitutions historiques et des bas-reliefs en bronze. Ali Boukhalfa a continué de transmettre ses connaissances aux étudiants de l’Ecole jusqu’en 2011 et a participé à de nombreuses expositions collectives. Dans cette même galerie, il a récemment participé à la foire d’art Intersect 21 de Chicago (Etats-Unis). Et en cette nouvelle sortie picturale, il fait montre de son itinéraire avec cette chronologie de ses réalisations qui remontent aux années 1970 et 1980.
Des tableaux qui figent le patrimoine fait d’artisanat et d’architecture, inspirées des villes du Sud non sans cette influence de son maître des Beaux-Arts, M’hamed Issiakhem, très sensiblement représentée par Boukhalfa. Ce dernier fait une plongée dans le métaphysique à travers une collection plus récente dédiée à l’homme, à l’être, à l’humain auquel il fait transcender la vie pour un univers où il n’y a plus place à l’organique et à l’éphémère. Formes géométriques, finesse du trait, clarté du signe… trahissent un apprentissage de trois années en sculpture, en modelage, qui a pris forme dans les ateliers du Français Jean Dubuffet. A travers ces réalisations architecturales qui renvoient au patrimoine mozabite dans son patrimoine artisanal entre poterie, instruments de musique, tapis, faune, flore autour desquels se meuvent tout en couleur, bras, jambes, têtes, chevelures… qui émergent en relief, comme pour habiller ces œuvres.