En tant que pôles de rayonnement scientifique, l’enseignant en archéologie islamique à l’Université d’Alger estime que les mosquées sont dans l’urgence d’une préservation sur les plans social et urbanistique. Ainsi a-t-il insisté sur l’adoption d’une vision prospective sur la restauration de ces structures dans leurs différentes dimensions.
Azzoug met en avant cette mosquée qu’il dit être le reflet de son environnement. Pour lui, les reliefs et le climat imposent un ensemble de conditions sur le monument, comme l’utilisation de matières premières identiques à l’original pour réaliser une restauration correcte qui garantit la durabilité et la continuité au monument. Ce spécialiste est intervenu à cet effet à une rencontre organisée au Musée national des antiquités et des arts islamiques. Azzoug insiste sur le rôle joué dans la société par la mosquée en milieu socio-urbanistique et de s’attarder sur ces espaces à la fois religieux et culturel et son aspect architectural dans les vieilles villes à l’image de celles de Annaba, Constantine, Béjaïa, Miliana et autres dans le Sahara. Son constat porte sur la construction de ces mosquées qui épouse à la fois l’urbanisme et le religieux. Des structures qui ne reviennent pas cher dans leur édification, car il est révélé que la matière première utilisée est toujours disponible dans leur environnement. Azzoug aborde aussi le rôle pivot de la mosquée. Celle-là même qui a su faire front à l’ennemi contre l’occupant français qui a détruit les lieux de culte, ou détourné de leur vocation sans le moindre respect de leurs spécificités architecturales. L’intervenant mettra ainsi en relief l’attention donnée aux vieilles mosquées dans le monde arabo-musulman en leur consacrant des wakfs dont des vergers pour pouvoir financer leurs besoins. Il évoqué aussi le volet touristique que ces lieux de culte représentent de par leur dimension architecturale et religieuse. Il cite l’exemple de la mosquée Abou Muhajir Dinar et la Grande Mosquée d’Alger. Azzoug n’oublie pas le côté artistique et esthétique, puisque ces édifices anciens ont des caractéristiques et spécificités dans son décor composé de calligraphie arabe et de formes géométriques. Aussi la restauration de ces monuments doit-elle obéir à des mécanismes, car chaque monument a ses caractéristiques artistiques, architecturales et historiques. Tout un ensemble de mécanismes techniques qui interviennent pour le maintien de la restauration. D’autant que cet espace porte en lui le lien spirituel et architectural dans le tissu urbain traditionnel. Pour ce faire, la présence d’une expertise et d’efforts locaux et nationaux s’en trouvent bien utiles et pratiques. Le spécialiste en arrive aux établissements qui postulent pour des projets de restauration. Ces derniers se doivent de soumettre des dossiers d’expertise technique dans lesquels les projets de restauration antérieurs apparaissent dans le même schéma. Une exigence qui aiderait à préserver l’authenticité du monument, ses caractéristiques et sa dimension sacrée. Et de prôner dans la même optique de s’entendre avec ces institutions concernées pour l’établissement d’un vaste inventaire national des anciennes mosquées et des dommages. Une opération qui va servir à organiser ces édifices en fonction de leur importance. Azzoug précise que l’équipe de travail comprend des architectes, des archéologues et des historiens, et la main-d’œuvre technique pour réhabiliter ce patrimoine n’est pas non plus à négliger.