L’Union nationale des opérateurs de la pharmacie (UNOP) a affirmé, mardi dans un communiqué, que les restrictions appliquées aux importations de médicaments ont permis au marché algérien d’échapper à l’emprise des grands laboratoires pharmaceutiques multinationaux et d’aménager un réel espace de concurrence interne par la fabrication nationale.
Estimant que “le marché pharmaceutique mondial est contrôlé par de puissantes compagnies à dimension multinationale, dont les ramifications s’insinuent partout et imposent leur influence dans le tissu économique de tous les pays, y compris les plus développés”, l’UNOP a souligné que “les quelques dizaines de petits producteurs ne doivent leur survie qu’à la protection solide du marché interne et aux restrictions sévères que les autorités publiques appliquent de manière résolue depuis 2008 à nos importations de médicaments”.
A cet effet, ajoute la même source, “ce sont ces restrictions qui ont permis à notre marché d’échapper à l’emprise des grands laboratoires pharmaceutiques multinationaux et d’aménager un réel espace de concurrence interne par la fabrication nationale, avec à la clef près d’une centaine de producteurs, des milliers de techniciens locaux compétents qui maitrisent de mieux en mieux le savoir-faire et les technologies pharmaceutiques et, surtout, des prix du médicament parmi les plus bas de la région”.
Le communiqué de l’Union intervient suite à la publication des recommandations d’une étude, initiée par le Conseil de la concurrence et réalisée par des experts de l’Union européenne (UE) entre 2015 et 2019, sur le thème de “la concurrence dans le secteur algérien du médicament”.
L’UNOP a, par ailleurs, réaffirmé sa “ferme conviction” quant au lien “intime” qui lie “l’exercice sain de la concurrence et le développement de notre industrie pharmaceutique, comme du reste celui de l’économie nationale dans son ensemble”.
Elle a, néanmoins, fait savoir “qu’il demeure nécessaire de toujours garder à l’esprit que le libre jeu de la concurrence n’est jamais un processus neutre et qu’il doit servir au premier chef la défense et la promotion de la production locale”, ajoutant que “la mise en œuvre des recommandations de l’étude de l’UE, en revenant sur ces restrictions salutaires, remettraient notre marché dans sa configuration d’il y a 20 années, avec moins de producteurs, moins de concurrence et des prix plus élevés”.
Les constats relevés par l’étude de l’UE concernent des cas de positions dominantes ou oligopolistiques, des cas de conflits d’intérêts et des situations de pénuries liées à l’inadéquation offre-demande, selon l’UNOP qui affirme “qu’elle ne voit aucun inconvénient à ce que de tels dysfonctionnements de notre marché soient traités et qu’ils puissent être éliminés dans le cadre des travaux de l’institution nationale en charge de la concurrence”.